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Association Un Toit Pour Vivre
15 février 2008
Avec les élections qui approchent, nous avons joint l’association Un Toit pour Vivre avec l’intention naïve de dessiner les grands enjeux de l’accession au logement pour les plus démunis... Le jour même de notre appel, le président signait le licenciement de la seule secrétaire et discutait avec la directrice pour savoir s’il fallait mettre la clef sous le paillasson. Pas de colère, pas de haine dans notre entretien, juste le désarroi de l’incompréhension. Alors, les élections...
Nous avons discuté avec Georges Madarassou par téléphone, hier, le but était bien d’évoquer les problématiques de l’accession au logement. Georges est co-fondateur, avec la fondation l’Abbé Pierre, de l’association “Un Toit pour Vivre” en mars 1994, il en est le président depuis octobre 1995.
« ... à la rue avec leur petit baluchon... »
Notre première question était de préciser à nouveau à quelles personnes l’association était confrontées et quels étaient leur problèmes. Réponse du président : « Nous rencontrons des personnes en difficulté sociale, très peu de sans domicile fixe, nous accompagnons le retour à une vie normale. Ce sont des personnes qui perdent leur couple, qui perdent leur emploi, qui sont à la rue avec leur petit baluchon. On travaille en urgence sous maximum 10 jours, parfois avec l’association Les Jonquilles. Nous essayons de les préparer pour une entrée définitive dans un logement pour une période de 6 mois minimum. Il faut bien savoir que nous ne pouvons proposer que de la collocation, nous ne disposons d’aucun appartement individuel. Les Jonquilles prennent en charge les personnes qui ont tout perdu. Nous, on prend souvent les personnes seules et isolées ».
Aide à la collocation
Nous demandons alors quelle est la capacité d’hébergement et nous apprenons que l’association ne dispose que d’une quinzaine d’appartements, tous à Saint-Denis. Mais comment cela fonctionne-t-il ?
Georges Madarassou nous explique : « Nous, nous prenons des appartements. Pour qu’un particulier puisse avoir un T3, il lui faut 3 fois 700 euros, donc 2.100 euros mensuels, comme garantie pour accéder à la location. Et ce ne sont pas des appartements de luxe, nous sommes bien dans une catégorie moyenne. Aujourd’hui, un couple qui travaille, qui perçoit un peu plus que le SMIC, ces personnes-là n’ont pas la possibilité de voir une agence immobilière. Et c’est un problème qui va perdurer. Ils se tournent donc vers nous. La seule solution, c’est la collocation. Nous travaillons très peu avec les bailleurs sociaux, il n’y a que 3 appartements au niveau de la SIDR. Toutes les offres se traitent avec des particuliers. La personne fait sa demande de logement, la chambre coûte environ 350 euros dans un T4, la Caisse d’Allocations Familiales finance à hauteur 60% et il y a un résiduel payé par le locataire, pris sur son RMI. Dans ce prix, tout est compris : loyer, eau, électricité. La durée minimum d’engagement, encore une fois, est de 6 mois minimum. A partir du moment où ils n’ont pas la possibilité d’avoir un logement individuel, on les garde. Il y a des conditions simples au contrat sur la tenue de l’appartement, sur le comportement, il faut éviter l’alcool, pas de zamal, pas de bagarre... Ce n’est pas toujours évident ».
« Des gens cassés, fragiles »
La question suivante est naturellement de savoir si la demande est importante. Réponse : « On a beaucoup de demandes. On fait un choix. On travaille de manière très étroite avec les assistantes sociales. C’est quand même de grosses responsabilités, qu’on le veuille ou non, ce sont des gens cassés, fragiles. Cette fragilité passe par la colère, et on peut en arriver aux mains très facilement même si l’on vient d’un bon milieu.
Heureusement, aujourd’hui, nous avons un éducateur spécialisé qui apporte un service sérieux. Dans notre association, il n’y a finalement que la directrice, l’éducateur spécialisé, et puis une secrétaire, qu’on doit bientôt licencier, à cause de l’absence de subvention. Je viens de signer son licenciement ». (Silence des deux côtés.)
Nous nous inquiétons de savoir sur quels fonds l’association peut compter. Au niveau du salaire de la directrice et de l’éducateur spécialisé, “Un Toit pour Vivre” fonctionne sur un fonds d’aide du Département et de la CAF, qui sert également à payer un travailleur de service chargé de visiter, contrôler, réparer les appartements. La secrétaire était payée sur le résiduel des loyers, mais cette année, l’association a eu beaucoup d’appartements à payer, à remettre en état. Pour survivre, la structure doit se contenter d’une petite aide de la Mairie de Saint-Denis : 7.000 euros. On ne va pas bien loin avec ça précise, Georges Madarassou : « C’est épouvantable ce que ça coûte le suivi d’un appartement, souvent, il faut tout refaire, tout revoir ».
Comment faire ?
L’association voudrait continuer à accompagner les personnes en détresse jusqu’au retour à une solution, sinon, c’est l’exclusion. Alors, qu’attendre des élections à venir ?
« On n’attend pas grand-chose. Ni le maire, ni la présidente du Conseil général ne répondent à nos nombreux courriers. Quand vous voyez qu’un élu ne vous répond même pas... Qui plus est, dans une commune comme Saint-Denis... Nous sommes pratiquement les seuls à avoir une structure qui fonctionne dans l’aide au logement, nous avons beaucoup de travail. Même en temps de cyclone, on est sur le terrain. Beaucoup ont démissionné parce que c’est trop dur. Je ne suis pas payé, je soutiens cette association depuis 13 ans. Et on nous accuse encore d’être des marchands de sommeil...
Le chômage continue d’augmenter, les gens sont mal logés, il n’y a pas de solutions. Comment faire ? Il faut que l’élu soit un vrai chef d’entreprise, qu’il sache faire fonctionner l’entreprise qu’est la Mairie ou le Département. Un maire est chef de 3.000 salariés. Il a la responsabilité de sa commune : s’il y a des associations, il devrait au moins les remercier et recevoir les présidents pour un entretien. Si ça va continuer comme ça, on va arrêter. Ça fait 13 ans que je me bats, et souvent, quand il n’y a pas de sous, ça sort de ma poche, aujourd’hui, je n’ai plus un centime.
On a réussi à faire sortir 10 personnes l’année dernière des difficultés sociales où elles se trouvaient, ça a été un très, très gros travail. Il faudrait pouvoir assurer la continuité. Ces personnes pourront-elles payer tous les à côtés ? Il faudrait les suivre sur au moins 3 mois, on a demandé un suivi social de la sortie. Pas de réponse. Je n’appartiens à aucun parti politique, j’aime les hommes et les femmes qui travaillent bien. Tout ce qu’on demande, c’est qu’ils fassent bien le travail.
Moi, je n’ai plus rien à perdre, j’ai 69 ans. Il faut avoir des nerfs solides. Au niveau de La Réunion, il ne faut pas dire “ça va aller”, il faut des formations. Certains Réunionnais ne peuvent pas suivre l’évolution de la société, c’est un TGV par rapport à avant ».
Arrêter « la politique pour soi »
L’entretien se termine : « On fait de la politique pour soi. C’est ça qui est dommage. Il faut que les élus travaillent. Même si ça ne vous rapporte rien du tout, vous êtes au service, c’est un sacerdoce d’être un élu. Maire, ça pourrait être “mère” : être à l’écoute des pauvres gens qui souffrent, qui n’ont pas de logement. Quand on voit des mères de famille qui ne trouvent pas de logement, qui sont mal reçues... C’est comme ça qu’on fabrique des gens nerveux. “J’en ai marre de faire les bureaux, pas de solution”.
Pourquoi, dans une petite île comme La Réunion, on n’arrive pas à faire quelque chose... On peut quand même faire mieux, être un terrain d’expérience ».
Espérons-le.
Francky Lauret
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