
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Logement social
31 août 2005
Les manifestations survenues ces derniers jours viennent nous alerter tous sur le niveau d’exaspération provoqué par le manque de logements sociaux. Ce n’est que le début : si l’État ne revient pas très vite au respect de ses engagements, une aggravation sans précédent de la situation sociale est à prévoir. Personne ne peut accepter d’être traité en paria.
Tout récemment, 2 associations viennent de “monter au créneau” dans des actions - mi-spectaculaires, mi-pragmatiques - destinées à alerter l’opinion sur la situation vécue par les sans-logis. C’est sans compter les interventions d’autres associations qui, sans se signaler, accueillent tous les jours des personnes sans toit ou sans travail.
Cela veut dire qu’au stade où nous en sommes, la compassion ne suffit plus, mais qu’une action politique concertée et massive peut permettre de faire avancer la question.
Les données du problème sont connues : en avril 2003, la “semaine du logement” a réuni les acteurs de la construction de logement social et ils se sont quittés sur une série de recommandations qui, à l’époque, étaient déjà urgentes. Depuis cette date, comme l’ont démontré plusieurs articles parus dans ces colonnes (1), la situation n’a fait que se dégrader.
Avec le recul, il apparaît en effet que l’année 2003 a été une année charnière - en fin de phase (2000-2004) - à partir de laquelle le désengagement financier de l’État a fait chuter la construction de logements sociaux : à 50% de ses objectifs cette année-là et à un niveau qui n’a cessé de baisser depuis. Ce constat est le produit d’une politique. Alors même que le ministre de la ville, Jean-Louis Borloo, fixait pour la France l’objectif de "80.000 logements sociaux supplémentaires par an", le gouvernement ne s’engageait cette année-là que sur 54.000... pour ensuite ne pas tenir ses engagements. "Au premier trimestre, 30% des crédits de construction furent annulés, 9% gelés" dit un article paru dans le “Monde diplomatique” de septembre 2003. (2)
Cette même année était signalée par la Fondation Abbé Pierre comme "la plus mauvaise année pour la construction de logements sociaux depuis 1953", alertait Patrick Doutreligne dans “Les Échos” du 12 juin 2003.
Un besoin de 6.000 logements sociaux par an dans les 20 ans à venir
À La Réunion, la même tendance s’est accentuée dans un contexte qui, en raison de facteurs démographiques spécifiques, était déjà très dégradé.
Bref rappel : De 9.446 logements locatifs sociaux livrés pendant la période 1990-1994 (environ 1.900 par an), on est passé à 12.271 LLS livrés dans les 5 années suivantes (1995-1999, soit environ 2.500 logements/an), pour chuter ensuite à 7.515 LLS livrés entre 2000 et 2004 (1.500/an). Sur cette dernière période, 1.500 logements - de type “évolutif social” et “prêt à taux zéro”, en accession à la propriété - ont porté le nombre de logements livrés par an à 3.000, soit 50% de l’objectif pour cette période.
D’années en années, même dans la période où l’effort a été le plus soutenu, ces chiffres montrent que nous avons toujours été très en dessous des besoins recensés. Avec la perspective d’atteindre un million d’habitants d’ici environ 20 ans, le besoin de constructions nouvelles est estimé à 180.000 logements, dont les deux tiers en logements sociaux. C’est donc environ 6.000 logements sociaux qu’il faudrait livrer chaque année dans les 20 ans à venir.
24.000 logements classés “insalubres” recensés en 2000 à La Réunion
Actuellement, le gouvernement tourne le dos à ces besoins, en dépit de quelques bonnes paroles ministérielles que nous n’aurons pas la cruauté de rappeler ici. Qu’on se souvienne simplement du passage en trombe de M. Borloo, au début de la dernière saison cyclonique et de l’arrivée de François Baroin au Ministère de l’Outre-mer...
La situation va devenir de plus en plus critique dans l’île : c’est le risque de nous voir revenir à la situation des années 70, avec des dizaines de milliers de Réunionnais entassés dans des bidonvilles ou des logements précaires. Quel fantastique argument touristique : “visitez La Réunion : ses champs de cannes en sursis... ses troglodytes du 3ème millénaire...!”
En 2000, l’Agorah (Agence pour l’observation de La Réunion, l’aménagement et l’habitat) a relevé l’existence de 24.000 logements classés “insalubres”, dans les 24 communes de l’île.
Il faut aussi évoquer, parce que grosso modo ils s’ajoutent à ce tableau déjà alarmant, les 25.000 demandes de logement déposées auprès des bailleurs sociaux. Sans oublier ceux qui, devant l’engorgement de la situation, ont renoncé à réclamer un logement par cette voie et qui s’entassent dans des logements suroccupés, lorsqu’ils ne font pas partie des 3.000 mal logés ou non-logés qui, chaque année, construisent un habitat de fortune sans permis.
Mettre l’État devant ses responsabilités
Devant le refus du gouvernement de prendre en compte les propositions émises par les Réunionnais depuis 2003 (voir encadré), il est aujourd’hui urgent d’agir de façon concertée. Dans le contexte actuel, à continuer sur la lancée des œuvres de bienfaisance ou de la solidarité active, d’une part cela ne suffit pas pour mettre l’État devant ses responsabilités ; il pourrait même s’en sentir exonéré, si les Réunionnais continuent de se mettre en quatre pour combler les manques. D’autre part, cela laisse le champ libre à des actes de désespérés, ou à actions opportunistes, voire politiciennes - des actions de règlement de compte, là où il faut obtenir que l’État tienne ses engagements. L’urgence est d’agir de façon symbolique et massive, pour mettre l’État devant ses responsabilités.
Occuper des logements vides, c’est - à juste titre sans doute - attirer l’attention sur un aspect du problème, une injustice - parmi d’autres - de la société. Mais bien d’autres actions restent à mener dans l’union la plus large possible afin d’amener les gouvernants à répondre aux attentes des dizaines de milliers de mal logés ou pas logés du tout. Cela permettra aussi de consolider les emplois dans le Bâtiment...
P. David
(1) Alain Dreneau, “Le logement social en panne à La Réunion” - éditions des 26 et 27 juin 2005.
(2) “Dans les ghettos de la pauvreté urbaine - le logement social entre pénurie et ségrégation”, par François Ruffin, responsable du journal “Fakir” (Amiens), auteur de “Les petits soldats du journalisme” (Les Arènes, Paris, 2003).
L’État est le premier responsable
La “Charte de l’habitat” élaborée en avril 2003 par les acteurs du logement social, à l’issue de la “Semaine du logement”, a recensé les facteurs de blocage et émis des propositions, en particulier la création d’un Fonds d’Aménagement.
- En orientant l’essentiel de ses aides vers la défiscalisation, l’État a gravement nui à la construction de logements sociaux, dont l’attribution est de plus attachée à des plafonds de ressources.
- L’allocation de logement devrait être revalorisée.
- Les paramètres de financement des logements sociaux sont à revoir.
- La défiscalisation a fait flamber les prix du foncier et de la construction dans des proportions qu’aucun organisme ne s’est attaché à mesurer.
- Toutes les mesures financières réclamées pour permettre de mobiliser le foncier à temps (aménagement, viabilisation...) sont restées lettre morte, en particulier celle d’engagements de crédits pluriannuels, versés à un Fonds d’Aménagement.
- Le non-paiement par l’État des crédits qu’il a engagés (en autorisation de paiement) accentue sa dette et met des entreprises en difficultés : elles doivent prendre sur leur trésorerie et supporter des frais financiers alourdis.
Pas une de ces propositions n’a fait l’objet d’une insertion en faveur des DOM, dans le projet de loi “Habitat pour tous” qui devrait être examiné au parlement.
Des sans logis occupent l’hôtel Armony
Accompagnées du responsable de l’association “Momon Papa lé la”, Patrick Savatier, des familles privées de logement se sont invitées hier à l’hôtel Armony de Saint-Benoît - un hôtel construit avec des fonds publics pour un projet qui n’a jamais vu le jour et dont le personnel est aujourd’hui dans l’attente d’un reclassement.
L’hôtel est actuellement fermé, en attendant d’être mis en vente. Sa rénovation s’élèverait à 10 millions d’euros, ce qui équivaut à peu près au tiers du montant de LBU “gelé” en 2004 : avec cette somme, on aurait pu réaliser 250 logements sur les 776 qui ont été exclus du financement 2004 par le “gel” des crédits.
Les cinquante chambres vides ont été investies hier par l’association saint-andréenne. La crise du logement social laisse de nombreuses familles sans réponse et la solidarité des Réunionnais se cherche d’autres voies.
Hier soir, l’association a reçu le soutien de la CGTR-Est, qui "appuie le projet de reprise de l’hôtel", annoncé par Patrick Savatier, qui veut en faire une “Maison d’Accueil”.
"Si l’hôtel peut être occupé par des gens qui en ont besoin, c’est bien", a déclaré à “Témoignages” Jean-Yves Payet, de la CGTR.
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