
Turbulence à la Mairie de Saint-André
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Tribune libre
14 novembre 2007
M. Didier Robert a dit, à propos du quota de 20% de logements sociaux : « Je ne respecterai pas la loi ». Fichtre ! Député à l’Assemblée nationale, donc partie intégrante du corps législatif - chargé précisément de forger les lois de la République -, son attitude fait du maire du Tampon une anomalie vivante dans notre démocratie ! Qu’un député affiche sans sourciller la négation de sa raison d’être est déjà passablement critiquable. Mais qu’il en tire en plus un sentiment de vanité est quand même pitoyable...
Cela dit, s’impose aussitôt une remarque, qui va nous rapprocher du fond du problème, celui du manque de logements sociaux à La Réunion : M. Didier Robert, en dépit de son affirmation (ou de sa dénégation, comme on voudra), n’est pas véritablement en rupture avec la “lettre” de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain), qui impose un quota de 20% de logements sociaux dans les communes. En effet, cette loi ménage une porte de sortie à ceux des maires qui sont allergiques à la présence de familles relevant du logement social sur le territoire de leur commune. Elle instaure des pénalités. Mais si l’on peut parler de “porte de sortie”, c’est que lesdites pénalités sont d’un montant tellement modique, quasi symbolique, que bien des maires préfèrent cyniquement payer ces pénalités - avec l’argent de leurs contribuables ! - et se ménager des lendemains qui chantent (qu’ils croient...) aux élections à venir.
Si le législateur (1) avait réellement voulu provoquer un électrochoc pour réveiller puissamment la production de logements sociaux, il n’aurait pas permis cette échappatoire pour les plus mauvais élèves de la solidarité nationale. Il aurait pu élever le montant des pénalités à un niveau suffisant pour faire réfléchir à deux fois les récalcitrants. Il aurait même pu décider de frapper là où ça fait le plus mal : déclarer inéligibles les maires qui font l’objet d’un constat de carence. Mais telle n’a pas été l’orientation prise.
La fuite devant les problèmes
La faute de M. Didier Robert est de transgresser l’“esprit” de la loi, en profitant de ses contradictions. C’est une faute morale et politique. Il est représentant élu de La Réunion, il n’est pas excessif de dire qu’il a le devoir de ne pas fuir les problèmes de La Réunion. Or, un des problèmes les plus dramatiques est celui du manque de logements, pour près de 50.000 familles réunionnaises. On peut attendre d’un député-maire réunionnais qu’il ait une vision à l’échelle de son île.
Au lieu de cela, on assiste à ce spectacle attristant d’un député-maire qui non seulement limite sa vision à celle de sa lorgnette tamponnaise, mais le fait en érigeant sa commune en citadelle interdite d’entrée aux logements locatifs sociaux... et aux familles qui vivent dedans !
Le plus mal placé ...
À l’heure où beaucoup de responsables demandent un “Plan Marshall” pour le logement à La Réunion (au même titre que pour l’Ile-de-France), à l’heure où beaucoup d’acteurs demandent une union sacrée pour lancer un Grand chantier qui ferait sortir de terre les 10.000 logements par an nous permettant d’éviter un désastre social sans précédent, M. Didier Robert donne une conférence de presse... Pour affirmer le caractère insupportable des conditions de logement faîtes aux Réunionnais pauvres ? Pour dessiner les mesures d’un plan de relance ? Pour présenter ses propositions pour la prochaine loi-programme ? Non. Ce fut pour donner “urbi (à usage tamponnais...) et orbi (à usage réunionnais)” ce message tressé d’égoïsme et d’inconséquence (2) .
Ce n’est pas en tout cas à partir de ses prises de position, qui enterrent un logement social déjà bien malade, que M. Didier Robert pourra prétendre être bien placé pour convaincre les ministères de bâtir une politique de l’habitat digne de ce nom dans les DOM et à La Réunion. Faute morale et politique, vous dit-on...
Alain Dreneau
(1) ... de gauche avec la loi SRU de décembre 2000, puis de droite avec la loi “Engagement national pour le logement” de juillet 2006.
(2) Quelques perles relevées dans les propos de M. Didier Robert et illustrant le sage dicton « La lang na poin le zo ».
a) « Je ne respecterai pas le dispositif juste pour faire plaisir » : cela ferait surtout “plaisir” aux quelque 12.000 familles vivant dans des logements insalubres, aux dizaines de milliers de familles victimes de la sur-occupation de leur logement !
b) « Il n’est pas question de respecter de manière aveugle la recommandation nationale » : mais ne pas la respecter, n’est-ce pas être « aveugle » devant la perspective du million d’habitants à La Réunion à l’horizon 2020 ?
c) « Je ne veux pas que les gens s’entassent dans des cités pour que ça crée ensuite des problèmes » : le seuil minimal de sens des responsabilités consiste à chercher et trouver des formules réunionnaises d’habitat social et d’aménagement urbain qui concilient mixité et qualité du cadre de vie. Au lieu de cela, il n’y a dans cette phrase - dont M. Didier Robert devait sans doute être satisfait ! - qu’un terrible aveu de renoncement et d’impuissance.
d) « D’ailleurs, sur ma commune, il y a seulement deux ou trois mois d’attente pour la location directe ». Ne construisez pas de logements sociaux dans votre commune, et il n’y aura pas de demande : le tour est joué ! Les familles font des dossiers de demande là où le logement social fait partie du paysage urbain. Sinon, s’il n’y a pas de logement social, à quoi bon faire les démarches d’une demande de logement fatalement insatisfaite ?
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