Devant les graves problèmes de l’habitat social

La Région demande à l’État des mesures pour les personnes mal logées

2 août 2005

La Commission permanente du Conseil régional s’est réunie le mardi 26 juillet dernier. Au cours de cette séance, elle a notamment examiné le projet de décret modifiant le code de la construction et de l’habitation et relatif au financement des logements locatifs sociaux dans les Départements d’Outre-mer.
À cette occasion, la Commission permanente de la Région a adopté à l’unanimité une motion sur le financement du logement social à La Réunion.

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Voici le texte de la Motion votée mardi dernier à l’unanimité par le Conseil Régional sur le financement du logement social à La Réunion :
"Vu le bilan du financement du logement social présenté lors du Conseil départemental de l’Habitat du 13 juillet 2005 où, sur l’année 2005, il est prévu le financement de seulement 3.000 nouveaux logements ;
Vu le nombre important de ménages dans l’attente d’un logement social, chiffré chez les opérateurs à 25.000 demandeurs ;
Vu le nombre important de logements insalubres, estimé actuellement à 22.000 logements et en forte augmentation chaque année à cause de l’insuffisance de l’offre de logements sociaux ;
Vu les besoins annuels en logements, estimés à environ 10.000, dont 6.000 logements sociaux nouveaux ;
Vu la forte évolution du coût de la construction et du foncier où, il y a 10 ans, la LBU finançait 50% du surcoût du logement mais désormais entre 20 et 30% du logement ;

Le Conseil régional :
1. Demande à l’État de procéder au doublement des crédits de la LBU en les portant au minimum à 150 millions d’euros pour financer annuellement au moins 6.000 logements neufs et leur viabilisation.
2. Demande à l’État de revoir les mécanismes de financement de la LBU pour mieux prendre en compte la forte évolution du coût du foncier et du coût de la construction.
3. Demande à l’État, dans une démarche de développement durable et pour répondre à son objectif de fort développement des chauffe-eau solaires (loi du 13/07/2005 sur les orientations de la politique énergétique), de rendre obligatoire l’eau chaude dans les logements sociaux, produite à partir d’un équipement en eau chaude solaire".


Rappel en quelques chiffres

Le logement social à La Réunion :
une crise sans précédent

o Les besoins
Dans les 20 ans à venir, La Réunion comptera 250.000 habitants de plus ; d’ici là, 180.000 logements neufs sont à construire - en plus des logements réhabilités -, soit 9.000 logements par an, dont 6.000 logements sociaux.

o Forte chute de la production

- Période 1990-94 : 9.446 logements locatifs sociaux livrés (soit environ 1.900 par an).

- Période 1995-99 : 12.271 logements locatifs sociaux livrés (soit environ 2.500 par an).

- Période 2000-04 : 7.515 logements locatifs sociaux livrés, soit 1.500 par an, auxquels on ajoute 1.500 LES + PTZ (accession), ce qui fait un total de 3.000 (soit 50% des besoins).

- En 2005 : la chute va s’accentuer (1.000 logements locatifs seulement et 1.000 LES + PTZ) (soit le tiers de l’objectif proclamé).

o Un nombre élevé de demandeurs de logement

- À la fin 2004, 25.000 ménages avaient un dossier de demande de logement social auprès d’un ou plusieurs bailleurs. Et cela ne représente pas la totalité des ménages ayant un besoin réel de logements : 24.000 logements sont classés insalubres d’une part, et il y a une sur-occupation fréquente de logements d’autre part.

- La tension s’accroît sur le marché du logement locatif social : le taux de rotation est passé de près de 11% en 2001 à moins de 9% en 2004.

- L’habitat spontané souvent insalubre prolifère (il y a environ 3.000 constructions sans permis par an).


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