Une association pour le logement réunionnais

’La Santé, c’est le logement’

12 juillet 2006

Hier, Jean-Michel Saingaïny donnait une conférence de presse pour présenter la Confédération Nationale du Logement (CNL) fédération Région Réunion, une organisation de consommateurs en faveur de la défense des locataires. Peut-être que la présence de la plus ancienne organisation du logement favorisera une politique plus volontariste. C’est un combat de chaque jour.

La CNL - Fédération Région Réunion entend être sur tous les terrains, questionnant le coût de la vie, la cherté du logement réunionnais, sa pénurie aussi, le prix de l’eau, de l’électricité, du gaz. Bref, cette confédération souhaite mettre les politiques face à leurs responsabilités d’élus, et l’État face aux charges qui sont les siennes. L’association déplore en effet le manque de logements à La Réunion, et regrette que les communes n’anticipent pas la progression démographique sur leur territoire et se désengagent dans la politique de construction de logements sociaux. Certains - faut-il encore le crier sur les toits ? - préfèrent s’acquitter d’une amende, même onéreuse, cela chaque année, au lieu de respecter la loi d’État qui ordonne la création de plus de logements sociaux.
"La Santé, c’est le logement", déclare haut et fort Jean-Michel Saingaïny, qui porte la double casquette de secrétaire général de la CGTR Santé et président de la CNL - Fédération Région Réunion. Avec plus de 25.000 demandes de loyers inassouvies, assujetties d’un programme “minimum”, toujours insatisfait, de 3.600 logements sociaux par an, le problème du logement réunionnais est lourd, et il importe que les responsables répondent aujourd’hui. Déjà, comment se fait-il que les fonds de la Ligne Budgétaire Unique (LBU) soient retournés à Paris, sans que l’on utilise le moindre sou pour désengorger la crise du logement dans notre île ? Aucune explication.

Une force de représentation et de propositions ?

C’est la raison pour laquelle la CNL entend aller à la rencontre de la population réunionnaise pour faire remonter les revendications, pour un meilleur logement, pour une prise en compte de la situation des personnes handicapées. Forte de sa représentation nationale, la fédération locale attend des réponses de la Préfecture, des communes, des collectivités locales, pour l’établissement d’une véritable politique du logement. Membre du Conseil départemental de l’habitat, l’association, qui réunit locataires en logements privés, sociaux ou pavillonnaires, veut connaître l’état des lieux des dispositifs mis en place, savoir comment l’argent des contribuables a été distribué entre sociétés d’économie mixte et sociétés immobilières privées. Par ailleurs, elle souhaite intervenir dans le contrôle des charges immobilières, et surtout celui du prix du logement. Se positionnant pour la création de l’Observatoire des prix et des revenus, le CNL veut mettre en exergue tout le rouage du logement réunionnais, et comprendre l’augmentation “sur”positive du prix, comment il est fixé. C’est vrai : pour l’heure, tout est permis parce que rien n’est contrôlé, et la Préfecture est complice en n’appliquant pas l’article 75 de la loi d’orientation. La CNL - Fédération Région Réunion compte assurer son service de proximité, en créant des sections pour la vie militante. Chaque réunionnais pourra faire remonter ses besoins. Encore faut-il compter ceux qui n’ont pas de toits sur leur tête, ou dans un loyer trop petit, trop vétuste, trop "sensible".

Willy Técher


"Avec la CNL, gagnants ensemble"

En préambule, Jean-Michel Saingaïny, représentant réunionnais de la CNL et syndicaliste, a cité le maire de Sainte-Suzanne, Maurice Gironcel. La municipalité a mis un local à la disposition de la CNL. Cette décision se situe dans la continuité de luttes de la commune qui se retrouvent dans des mots d’ordre de la Confédération nationale du logement : "Défendre notre droit d’habiter", "avec la CNL, gagnants ensemble", "prenez le pouvoir d’agir avec la CNL" ou "les expulsions, c’est pas une solution".
Environ 25.000 demandeurs de logements et des dizaines de milliers de Réunionnais encore dans l’insalubrité : ce sont les chiffres de la crise. Ils montrent qu’au même titre que l’emploi et l’éducation, le logement est une priorité pour les responsables des collectivités réunionnaises.
Cela souligne l’importance de suivre et d’encourager ces initiatives, pour défendre le droit au logement des Réunionnais.


"Refusons l’inacceptable"

À la “une” de son site, la Confédération nationale du logement lance cet appel :
"Plusieurs milliers de locataires très souvent modestes et de bonne foi vivent dans l’angoisse de l’éviction de leur logement. La précarité a augmenté dans notre pays, la stagnation voire la diminution du pouvoir d’achat a des conséquences directes sur les difficultés à faire face à sa charge logement. Ces conditions objectives se traduisent par un nombre croissant d’impayés. Cela rend le processus d’exclusion par l’expulsion locative totalement inadmissible".


Pour 1 euro 20, c’est possible !

Pour 1 euro 20, il est possible d’adhérer à la CNL. Cette cotisation permet à l’association d’avoir les moyens de mener à bien ces objectifs, en particulier aider les locataires à faire respecter leurs droits.
Pour des renseignements complémentaire au sujet de l’association, un numéro : 0692 10 57 34.


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