L’avenir d’un secteur...

Le BTP, ses hommes, ses entreprises...

5 août 2006

La CGTR-BTP a tenu une conférence hier où elle a livré son analyse de la situation globale de ce secteur. Le syndicat a ainsi dressé un aperçu aussi bien de l’état de la construction des logements que des besoins auxquels il est nécessaire de répondre si l’on veut résoudre le problème du logement.
D’un point de vue des professionnels du bâtiment, la CGTR-BTP a fait un état des lieux des négociations salariales, en insistant sur l’insuffisance de l’accord passé il y a quelques mois, qui est en deçà de l’augmentation du coût de la vie.

Logement

Etant donné qu’en 2010 nous serons plus de 850.000 habitants et en 2020 plus d’un million d’habitants, alors il faudrait construire 13.000 logements par an et 13.000 logements, c’est 20.000 emplois de plus.
La CGTR a travaillé à l’époque sur le livre blanc du logement social. Ainsi, la fédération CGTR BTP dénonce la politique de la construction de logement social menée depuis plusieurs années, sur la programmation de la construction d’uniquement 5000 logements par an.
De plus, en réalité il n’y a que 1200 à 1500 logements neufs qui sortent de terre.
Nous constatons aujourd’hui encore 21.000 bidonvilles et 26 000 demandeurs d’un logement : beaucoup de travailleurs dans le BTP ont du mal à accéder à un logement d’autant plus qu’ils construisent.
C’est la LBU qui doit à l’origine servir à la construction de logement neuf.
Or, aujourd’hui elle est utilisée à acheter du foncier ou à destination de la rénovation, de l’amélioration, et de l’aménagement des logements existants.
L’État ne respecte pas son engagement de donner un logement et un contrat de travail au chômeur à la recherche d’un emploi.
Construire du logement c’est :
- Permettre des gens de vivre dignement
- Permettre l’insertion sociale
- Créer des emplois

SALAIRE
Lors de la dernière négociation paritaire, il a été convenu qu’il aurait une clause de revoyure après l’augmentation du SMIC. La CFDT nous a même confirmé quelle ne signerait pas d’accord sans cette clause car aujourd’hui sur la grille des 39H les coefficients 102, 103, 105 sont dépassés par le SMIC. C’est une nécessité de supprimer la grille des 39H qui fausse les négociations aujourd’hui.
Le salaire du bâtiment ne devrait pas être inférieur au smic, ce qui dévalorise les salariés de la branche et par la même ne plus reconnaître la qualification qui est la valeur même de notre profession.
Exemple : coefficient 102 +37,18 103 + 25,35 et 105 + 16,90 ; par rapport à cela, nous demandons aux partenaire sociaux de nous rencontrer à nouveau pour qu’on puisse ensemble trouver une solution de rattrapage et pour qu’à l’avenir notre négociation de branche devienne de véritable négociation salariale et non pas à peine un rattrapage du coût de la vie.

Le syndicat s’est ensuite penché sur l’organisation du secteur pour déplorer que les nouvelles dispositions qui permettent aux sociétés du bâtiment (mais aussi aux autres !) de se passer d’un Comité d’Entreprise...

LOI D’ORIENTATION OUTRE MER
Les entreprises de plus de 50 salariés et de moins de 50 salariés bénéficiaient de l’exonération de charges sociales à 50%. Cela mettait toutes les entreprises au même pied d’égalité.
Aujourd’hui avec la LOPOM les entreprises de moins de 50 salariés bénéficie 100% d’exonération de charge sociale alors que les plus de 50 reste à 50% d’exonération de charge sociale.
Nous constatons d’une part le saucissonnage des entreprises pour ramener leur effectif au-dessous de 50 salariés quitte à avoir plusieurs micros entreprises. D’autre part, ce saucissonnage supprime le comité d’entreprise le CHSCT qui prive la nomination du délégué syndical et de ses heures de délégations sans parler de la casse sociale sous toute ses formes, et contribue ainsi au déficit de la CGSS.
Comme les partenaires sociaux doivent se revoir pour le salaire il serait judicieux de mettre ce point à l’ordre du jour pour qu’ensemble nous parlons d’une même voix.
Nous sommes contre une politique systématique d’exonération qui (écrasement des salaires ; atomisation du tissu économique ; frein du syndicalisme).

Congé solidarité
Le Congé solidarité s’élève à 55% de son salaire brut pour de 10 à
20ans d’ancienneté ; de 20 à 30ans 60% du brut et pour + de 30 ans 65% :
ces taux s’appliquent sur la moyenne des 12 derniers salaires brut perçu.
L’employeur participe à hauteur 15%, le conseil régional 12,5% le conseil général 12,5% l’état participe à hauteur de 60%.
La fédération CGTR BTP est pour, mais souhaite que ce dispositif soit plus attractif par un montant plus élevé de l’allocation en supprimant la condition relative à la durée d’activité, et une indemnité transactionnelle de cessation d’activité qui soit au moins équivalent aux indemnités conventionnelles, ou légale de licenciement. Ceci afin de compenser la forte réduction de leur revenu.

Enfin, le syndicat a fait remarqué que si le secteur du BTP semble en bonne santé, il le doit surtout aux commandes publics, et particulièrement aux grands projets d’aménagement du Conseil Régional (n’en déplaise aux détracteurs primaires...). Il serait peut-être judicieux, pour les tenants de la libre-entreprise, de ne pas compter que sur les organismes publics pour soutenir ce secteur...

ROUTE DES TAMARINS

Rappelons tout d’abord, que la Route des Tamarins représente à elle seule l’équivalent de 6 années d’activité sur le marché du BTP à la Réunion.
La fin de ce chantier devrait entraîner mécaniquement une réduction de la taille du marché.
Les grands projets d’infrastructure annoncés - Tram-train, Route du Littoral - ne semblent pas de taille à amortir le creux de l’après Route des Tamarins.
D‘autant que ces projets ne devraient pas voir le jour avant 2010.
La livraison de la Route des Tamarins étant prévue en 2009, cette année-là s‘annonce comme une année charnière pour le secteur du BTP.
Il apparaît nécessaire pour l’ensemble des acteurs du marché, entreprises, pouvoirs publics et syndicats de mettre en oeuvre les moyens pour anticiper le creux de l’après Route des Tamarins.

(Les présentations et commentaires sont de la Rédaction)


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  • je suis un technicien en btp et aymerais travailler avec les entreprises de la place pour le controle des ouvrages en btp
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