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La SNI rachète SIDR
14 décembre 2017, par
La grève à la SIDR s’est conclue mardi par un accord avec la direction. L’engagement de faire cesser les licenciements a été pris. Mais le traitement des salariés n’est pas la seule inquiétude liée au rachat de la SIDR par la SNI. Quand il a lancé la mobilisation au sujet de la vente de sociétés immobilières des DOM à la SNI, Paul Vergès avait fait part de ces craintes quant aux logements qui seront livrés à la suite de ce changement de propriétaire. En effet, le logement intermédiaire permet de faire plus de bénéfices que le logement très social qui est le cœur de métier de la SIDR, et qui est le type d’habitat qui est aujourd’hui le moins éloigné des capacités contributives des familles ayant droit à un logement social.
Pas de suppression de poste lors du rachat effectif de la SIDR par la Société nationale immobilière (SNI), c’est ce que les employés grévistes du bailleur social ont obtenu mardi au terme d’un conflit qui a duré deux jours.
Les grévistes demandaient que ce changement de propriétaire ne s’accompagne pas de suppression de postes. Ils rappelaient que depuis plusieurs mois, les départs ne sont plus remplacés. Ils ont obtenu des engagements sur ce point, le conflit a cessé.
Outre le problème social, un autre se pose. Quelle sera la stratégie de la SNI en matière de logements sociaux ?
La Réunion est gravement touchée par le chômage. Une conséquence, c’est un fort taux de pauvreté, plus de 40 %. Avec ces revenus inférieurs à 900 euros, il faut être capable d’arriver à se loger. Pour sa part, la SIDR a construit plus de 20.000 logements sociaux, dont beaucoup de LLTS (logements locatifs très sociaux). Ce sont les logements sociaux qui ont les loyers les moins élevés.
Vendredi dernier, Jean-Yves Sinimalé, président de Droit au logement à La Réunion, avait rappelé que le coût de production des logements sociaux reste trop élevé. En effet, en bout de chaîne, c’est le locataire qui paie. Or, les loyers proposés atteignent 600 euros. Ce montant est à rapprocher de celui du RSA pour une personne seule, à savoir 545 euros par mois. Ce qui signifie que l’allocation perçue n’arrive même pas à couvrir le prix du loyer.
Le loyer devrait être calculé en fonction de la capacité contributive du locataire. S’il touche 545 euros par mois, il ne devrait pas dépasser 10 à 15 % de cette somme, soit 60 euros. Le système de production devrait donc s’organiser autour de cet objectif : permettre un coût de production pour livrer des logements dont le loyer est autour de 60 euros par mois.
Ce n’est pas le cas. C’est là qu’intervient la puissance publique pas le biais d’une aide sociale. Les allocations logements complètent pour permettre au locataire de payer le loyer. Ce système en place à La Réunion aboutit à des logements sociaux dont le coût de production à la livraison dépasse 1.600 euros le mètre carré. À ce prix, ce n’est plus du logement social, c’est de l’intermédiaire.
Les opérations de ce type se multiplient avec la mise en place des opérations VEFA. Ainsi, quand un promoteur immobilier du secteur privé se lance dans une construction mais n’arrive pas à commercialiser les appartements, il est possible pour un bailleur social de lui racheter l’immeuble avant qu’il soit terminé. Or dans ces opérations, le coût du mètre carré est important, car il correspond à la norme du privé.
Lors du débat parlementaire sur la privatisation des sociétés immobilières des DOM, une des craintes était que les acheteurs privilégient une gestion basée sur la recherche du profit le plus grand. Si tel est le but, les constructions de LLTS sont à éviter pour l’acheteur, car elles dégagent moins de bénéfice que celles concernant le logement intermédiaire. Or, le nombre de LLTS est déjà largement insuffisant à La Réunion. Cela contribue à alimenter une liste de 28.000 familles en attente d’un logement social. Si ces LLTS ne sont plus construits, alors il sera impossible pour des milliers de Réunionnais d’espérer accéder à un logement social. Ils seront alors contraints de rester dans des logements insalubres ou trop petits.
Au-delà des interrogations sur la stratégie future de la SNI, il est un fait, c’est qu’un nouvelle importante entreprise échappe au contrôle des Réunionnais. Or, tout le capital accumulé par les bailleurs sociaux réside dans les loyers payé par des locataires pendant des dizaines d’années, ainsi que sur les bénéfices tirés de l’encaissement des cautions. À cela s’ajoute un foncier qui peut même être mis à disposition par les communes. Autant de contributions réunionnaises à une richesse qui est désormais dans des mains extérieures à notre île.
En effet, la SHLMR est passé sous le contrôle de Solendi, société française. Ce sont donc les deux plus importants bailleurs sociaux de notre île qui dépendent des orientations de sociétés dont le centre d’intérêt principal ne se situe pas à La Réunion. On ne peut que regretter que l’initiative lancée par Paul Vergès n’ait pas été suivie. L’année dernière, alors que le projet de vente des Sociétés immobilières des DOM était en discussion, il avait proposé un amendement pour empêcher la privatisation afin que les collectivités puissent entrer dans le capital des bailleurs sociaux. Le gouvernement a choisi l’option opposée : délocaliser en France la direction politique des bailleurs sociaux. Et c’est Ericka Bareigts qui a signé l’acte en tant que ministre des Outre-mer.
M.M.
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