41ème conférence du réseau “Habitat et Francophonie”

« Le secteur du logement peut être un élément de fond du développement économique »

18 novembre 2009

Le logement social est souvent au cœur des aspirations des familles réunionnaises modestes. Il a beaucoup évolué et doit aujourd’hui tenir compte de nouvelles données comme les déplacements ou la question de l’énergie, mais aussi des modalités de financement. D’où le questionnement des membres du réseau “Habitat et Francophonie” qui tiennent leur 41ème conférence sur le thème “Quel logement social pour le 21ème siècle ?”, dans la suite logique du thème de la précédente conférence sur le logement durable.

“Quel logement social pour le 21ème siècle ?”, s’interrogent les membres du réseau “Habitat et Francophonie” à l’occasion de leur 41ème conférence. Hier à l’Ecole des Beaux-Arts du Port, lors d’un atelier sur le thème “Concilier logement social et développement durable”, Alain Moreau, Directeur général adjoint des Services de la ville du Port, a dit qu’il avait plutôt envie, lui, de parler de « quel habitat durable nous sommes capables de mettre en place sur un territoire donné ».
Il est certain, comme fait remarquer Luc Laurent, Président du réseau “Habitat et Francophonie”, que le logement social « devra intégrer les données nouvelles du développement durable et du changement climatique ». Sans oublier que ces données nouvelles devront tenir compte des moyens financiers.
Et comme le réseau “Habitat et francophonie” — c’est un de ses intérêts majeurs — rassemble des opérateurs du Nord et du Sud, il est évident que l’on doit prendre en compte la différence de niveau de développement. Certains représentants évoluant dans des pays disposant des technologies de pointe et d’autres dans des territoires où l’on en est à chercher à satisfaire les besoins fondamentaux.
Cela pourrait être un handicap dans les échanges qui s’opèrent au sein du réseau. Ce n’est pas le cas. Philippe Jaouen, Directeur général de la SIDR, estime que « La Réunion, issue de la colonisation française, qui connaît la départementalisation, est un territoire du Sud qui répond maintenant aux mêmes standards que les pays du Nord ». Elle aurait « une tendance au gaspillage », alors que les pays du Sud, contraints et forcés, « font du développement durable, sans le savoir ». Avec ses caractéristiques, « La Réunion peut être une passerelle entre le Nord et le Sud ».

Une ville où l’on a envie de vivre

Mais qu’est-ce qu’une ville où est pris en compte le développement durable ? Alain Moreau, sur la base de l’expérience du Port où l’on compte 70% de logements sociaux dont 18% en accession à la propriété, estime que « l’objectif est de créer une ville désirable où l’on a envie de vivre ». Une ville où une grande attention devra être apportée aux espaces de respiration et à la qualité de l’habitat.
Au-delà des débats et des échanges au sein des ateliers, les participants à cette conférence sont allés hier après-midi sur le terrain, pour visiter une certain nombre d’opérations d’aménagement et de logements sur la commune du Port.
Et Le Port, de ce point de vue, témoigne d’une dynamique qui a commencé en 1971, lorsque, à l’initiative du maire, Paul Vergès, fut adopté un plan d’aménagement. Un outil à vocation d’orientation qui influence encore aujourd’hui l’aménagement urbain, et notamment l’ouverture vers la mer.
Les trois opérations visitées par les participants à la conférence concentrent quelques-uns des enjeux du développement durable qui se posent aujourd’hui à La Réunion (déplacements, autonomie énergétique…). D’eux d’entre elles se développent le long d’une partie du tracé portois du tram-train et comprendront une centrale photovoltaïque de 680 Kw. La troisième opération présente des maisons modulaires montées en trois mois. Enfin, la visite s’est poursuivie par l’aménagement du Mail du Port qui ouvre la ville vers l’océan. Une opération concédée par la ville à la SIDR.
On n’échangera jamais assez sur le logement, et en particulier sur le logement social. De l’avis de l’un des participants, « le secteur du logement peut être un élément de fond du développement économique ».

YVDE


L’effet réseau

Le réseau “Habitat et Francophonie” (RHF), créé en 1987, a pour objectif le développement des échanges et l’approfondissement de la réflexion autour de l’habitat. Il rassemble des professionnels, des opérateurs de logement social dont la SIDR qui en est membre depuis deux ans, des collectivités, etc…
Il regroupe 55 organismes de 17 pays (France, Belgique, Québec, Mauritanie, Cameroun, Mauritanie, Burundi, etc…). C’est un centre de réflexion dont l’un des intérêts réside dans la multiplicité des organismes adhérents.
RHF organise des conférences régulières. Solveig Rakotomalala, secrétaire générale, met l’accent sur les jumelages entre les membres. « Ce sont des accords de partenariat à long terme, un échange de savoir, d’expérience. Ils permettent de prolonger et d’approfondir les sujets qui nous intéressent. Un aspect du réseau riche de potentiel ».
Ces jumelages débouchent sur des réalisations concrètes comme le développement des constructions en bois suite à un jumelage entre la France et le Québec.


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