Conférence sur le logement en Afrique

Les maires africains préoccupés par l’explosion démographique

4 février 2005

Le monde en développement sera le plus touché par l’explosion démographique qui devrait survenir dans les zones urbaines au cours des prochaines années, a averti Obed Mlaba, le maire de Durban.

Dans un discours prononcé lundi à la conférence sur le logement, co-organisée par l’Union africaine et UN-Habitat, Obed Mlaba a dit que la population urbaine mondiale devait passer de 2,4 milliards de personnes en 1995 à 5 milliards et que le nombre de citadins augmentera de 47 à plus de 61 pour cent de la population mondiale.
"C’est ici, dans les villes explosives de nos pays pauvres que réside le défi majeur et actuellement l’Afrique se distingue par le taux d’urbanisation le plus rapide au monde"
, a-t-il indiqué.

"L’immensité du défi"

Le Rapport mondial de UN-HABITAT sur les installations humaines en 2003 a indiqué que l’Afrique sub-saharienne compte la plus grande proportion de résidents urbains vivant dans des bidonvilles. Le rapport a indiqué que les bidonvilles africains accueillent 72 pour cent des citadins du continent, soit 187 millions de personnes - pratiquement le nombre total de personnes vivant dans l’ensemble de la région de la SADC.
Obed Mlaba a en outre affirmé que le gouvernement sud-africain s’est engagé à éradiquer les bidonvilles et s’est fixé des objectifs pour arriver à ses fins. "L’immensité du défi de construire des villes durables devient très évident, si on considère à quelle vitesse l’urbanisation croît en Afrique. Alors que durant les années 1950, seuls 20 pour cent de la population africaine vivait en zones urbaines, UN-Habitat estime qu’au vu des tendances actuelles, d’ici 2030, environ 54,5 pour cent de la population africaine vivra dans les zones urbaines".

Mesures louables

Selon Obed Mlaba, les responsables des collectivités ont déjà pris des mesures louables pour développer les villes de façon à leur permettre de jouer des rôles importants. "Le Programme du NEPAD pour les villes, le Réseau AfriCities network, le Forum des maires africains et le Forum africain de la gouvernance sont quelques-unes des initiatives qui expriment notre détermination à réaliser nos objectifs. Malheureusement dans la plupart des cas, les villes africaines sont rattachées à l’économie mondiale par des voies dans lesquelles les avantages de la globalisation ne sont pas exploitées et ses désavantages sont vilipendées", a-t-il expliqué.
La conférence sur le logement de UN-Habitat et de l’Union africaine devrait examiner des questions telles que l’urbanisation et le logement. Une délégation de ministres africains, officiels gouvernementaux et experts du logement en Afrique prennent part à l’événement placé sous le thème "Urbanisation, abris et développement : vers un cadre amélioré pour des cités et des villes durables en Afrique".

Recommandations

Cette conférence s’inscrit dans le prolongement de la table-ronde axée sur la question du Partenariat pour des cités africaines durables débattue au Sommet mondial de Johannesburg sur le développement durable, en 2002. Cette conférence s’est ouverte sur la réunion du groupe d’experts qui devait préparer des recommandations à soumettre à la conférence des ministres prévue hier et aujourd’hui.
Les participants à cette conférence viennent des collectivités locales, du secteur de la prestation de service, de la population, de l’environnement et de la protection sociale. Les délégués devraient s’accorder sur un cadre amélioré de mise en œuvre pour surmonter les défis en matière de logement et d’urbanisation, en prenant en compte les Objectifs de développement du millénaire (ODM), le NEPAD et les décisions du Sommet mondial sur le développement durable de 2002.
En outre, ils étudieront les mécanismes visant à renforcer les capacités collectives du continent par le biais de consultations pour permettre aux décideurs d’avoir une compréhension collective des implications de l’urbanisation et des installations humaines conformes à la vision et à la mission stratégiques que l’UA a récemment adoptées.


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Messages

  • Contruire en matériaux locaux ne semble pas leur venir à l’esprit. Manque d’imagination pour revisiter des techniques ancestrales bénéficiant des apports technologiques récents ? Ces techniques existent, elles sont économiques, durables, ecologiques mais ne font pas travailler l’economie marchande. C’es là leur principal défaut...


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