Le logement à La Réunion : Face à une situation catastrophique, l’heure de la concertation dans l’action a sonné

Les propositions du PCR

9 janvier 2007

Le Parti communiste réunionnais donnait ses propositions hier quant à la problématique du logement social à La Réunion. Le PCR prône la résolution du problème en 3 ans et demande que La Réunion devienne le terrain d’expérimentation pour le logement social.

Nul ne peut dire qu’il ne connaît pas le problème du logement à La Réunion. Avec 25.000 demandes non satisfaites, notre pays connaît une pénurie sans précédent, à se demander comment on fera face à la progression démographique des 2 prochaines décennies. Même les chiffres de l’Hexagone (800.000 demandes non satisfaites) semblent peu problématiques face à notre situation réunionnaise. « Notre situation est 2 fois plus grave que ce qui se passe en Métropole », explique Elie Hoarau, Secrétaire du PCR. La grande agitation politico-médiatique sur ce problème, les actions des enfants de Don Quichotte ou des associations de mal logés incitent les politiques, et cela au plus haut niveau, à réagir et à apporter quelques propositions, et notamment la loi du droit au logement opposable. Sûrement que les prochaines échéances y sont pour quelque chose. Cela dit, Président de la République et Premier ministre, lors des traditionnels vœux, ont confirmé le rôle de l’Etat dans ce dossier. Le PCR entend profiter de cette occasion pour faire valoir ses propositions.

8.000 logements à construire par an

Certes, tout un chacun a tenté d’apporter des solutions. Sans grands résultats malheureusement. Que ce soit au Sénat, à l’Assemblée nationale ou lors des rencontres des bailleurs sociaux, on a de cesse de faire entendre la cause des mal logés ou de ceux qui ne sont pas logés du tout. Pourtant, d’année en année, force est de constater la dégradation de la situation. Et puis, c’est un fait : le logement est un des éléments essentiels de la cohésion sociale. Mais ça traîne. Le logement marche à reculons, alors que de nombreuses familles sont dans un désarroi complet. « Il est urgent que les Réunionnais, élus et ceux de la filière du logement social, saisissent l’occasion de créer une loi spécifique. Il faut élaborer un projet de politique du logement », déclare Elie Hoarau qui va même plus loin en demandant que le gouvernement prenne La Réunion comme terrain d’expérimentation. Pour cela, en 3 ans - et c’est réalisable, selon le PCR -, ce problème récurrent du logement doit être réglé, en faisant construire 8.000 logements par an. Pour ce faire, Elie Hoarau propose que la Ligne budgétaire unique (LBU) soit plus souple, par un engagement financier pluriannuel, au lieu d’être programmée annuellement.

Autres propositions...

Problème du logement va de pair avec le coût exorbitant du loyer. L’Observatoire des prix et des revenus revient sur le tapis, et on comprend pourquoi. Comment est fabriqué le coût de la construction ? On se le demande. Peut-être encore faudrait-il revoir le problème de l’attribution de l’allocation logement ! Sûrement doit-on aider les nouveaux locataires à s’acquitter de la caution pour l’entrée dans un logement locatif ! Ceux qui préfèrent construire leur maison apprécieront l’aide à la pierre, certes. Encore faut-il s’inquiéter de l’évolution du prix du foncier, tandis que l’on s’alarme du manque de foncier. Pour cette partie, le PCR propose de définir des zones d’habitation sur l’ensemble du territoire de La Réunion. Le moment est forcément propice, puisque nous sommes en pleine révision du Schéma d’aménagement régional (SAR). « Il faut que des agglomérations soient densifiées autour des grands axes en construction, comme la route des Tamarins ou le tracé du tram-train, mais aussi densifier les zones d’habitation dans les zones urbaines », poursuit Elie Hoarau. Et la spéculation foncière ? Le PCR propose de faire contribuer les plus-values foncières pour la construction de logement social. « Une loi peut régler ce genre de problème, comme cela s’est fait dans de nombreux pays d’Europe », continue Elie Hoarau. Encore faudrait-il que la défiscalisation ne profite pas qu’à un certain type de construction, le logement social doit également pouvoir bénéficier de ce dispositif. Cela s’entend. Mais surtout, à quand l’obligation pour les maires de s’acquitter de ce devoir de construction de logements sociaux ? Ou plutôt, comment faire plier les quelques récalcitrants ? Il y a 25 000 demandes de logements, et si chaque commune réunionnaise offrait chacune 1 000 logements sociaux aux plus démunis, c’est dans le domaine du possible, il faudrait que chaque ville respecte la loi du 20% de logements sociaux... Possible.
Nous reviendrons plus en détails sur les propositions du PCR qui recouvrent un vaste champ d’application.

Bbj


Sans domicile fixe

À La Réunion, pas un jour ne doit être perdu

A propos des sans domicile fixe (SDF), qu’il estime à 20.000 en France, le Premier ministre a assuré que le gouvernement s’employait à trouver très rapidement une solution de logement et que, en tout état de cause, il s’agit de régler ce problème « dans les 48 heures ». Pour cela, il a exhorté chacun à « y mettre du sien ».

Cette action dans l’urgence décrétée par le gouvernement concerne bien évidemment La Réunion où le nombre de SDF se situe entre 800 et 1.000. Pour être en phase avec le rythme gouvernemental, les représentants de l’État doivent rapidement, et en concertation avec toutes les parties concernées, se mettre à la tâche et proposer des solutions. Compte tenu de la situation dramatique qui existe dans notre île à ce niveau, aucun retard ne peut être pris.

Parti communiste réunionnais PCRElie Hoarau

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Messages

  • OK à 300 % pour que votre chère île devienne le terrain d’expérimentation pour le logement social, en espérant toutefois que ces bonnes intentions soient suivi d’actions réelles et en "urgence". Une métro qui vous lit tous les jours !


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