
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Communiqué commun de la Fondation Abbé Pierre, de la CIMADE, de Médecins du monde et du Secours catholique
4 octobre 2022
Dans un communiqué commun de la Fondation Abbé Pierre, de la CIMADE, de Médecins du monde et du Secours catholique, ces ONG rappellent que la France, « 7e puissance économique mondiale, peut — et doit — tendre la main à toutes les personnes à la rue, quelle que soit leur situation administrative. L’accueil inconditionnel des personnes en situation de détresse, inscrit dans les textes de notre République, interdit le tri des personnes en fonction de leur statut ou de leur nationalité. ». Or, « le manque de volonté politique pour mobiliser tous les moyens disponibles ne permet pas de garantir un accueil digne et de donner à toutes et tous des perspectives de relogement, d’insertion voire d’intégration ». Ces moyens existent.
Depuis plusieurs années, nous voyons monter une polémique nationale qui tend à mettre en concurrence les personnes précaires dans leur accès au logement et à l’hébergement. Cette polémique prend désormais de l’ampleur à La Réunion, pourtant terre de migrations, de métissage et de multiculturalisme. Depuis 2018, notre île a accueilli un peu moins de 300 personnes en provenance du Sri Lanka (dont près de 200 sont encore présentes sur le territoire), pour une population globale de plus de 850 000 habitants.
Face au drame vécu par celles et ceux qui fuient l’extrême pauvreté, la faim et la violence, nous devons encourager la solidarité portée par les citoyen·e·s, élu·e·s et associations. Une solidarité qui s’inscrit dans les valeurs de la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité. » Il appartient à toutes et tous de la défendre et ce, d’autant plus face à des situations d’urgence.
A La Réunion, nos associations agissent au quotidien auprès de toutes les personnes en difficulté, sans distinction aucune. Plus aucune personne ne doit être contrainte de dormir à la rue ! C’est pourquoi nous demandons aux acteurs en responsabilité, d’agir sur tous les maillons de la chaîne, notamment par :
- la création de places d’hébergement pérennes en Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA),
- la mobilisation significative du parc social et privé, et des logements vacants, en faveur des personnes les plus précaires,
- la relance de la production de logements très sociaux, aujourd’hui en berne,
- et l’accès rapide à une couverture santé sans discrimination ainsi qu’un égal accès à des soins de qualité.
La Réunion compte seulement 30 places d’Hébergement d’Urgence pour Demandeurs d’Asile (HUDA) et aucune place en CADA, contrairement à ce que prévoit la loi.
Durant 9 jours, 39 personnes en provenance du Sri Lanka ont été hébergées sous contrainte, à 5 personnes dans des chambres d’hôtel de 15m2. Mardi dernier, elles ont été mises à la porte à 11h, sans solution d’hébergement, même pour la nuit à venir., Livrées à elles-mêmes, sans avoir mangé depuis le matin et sans vêtements chauds depuis leur arrivée à La Réunion, elles sont restées devant la Préfecture, dans l’espoir d’avoir juste un endroit où dormir en sécurité et sans se faire invectiver. De nombreux acteurs en responsabilité n’ont pas rempli leurs obligations. C’est grâce à la solidarité de citoyen.ne.s, des associations et de la ville de Sainte-Suzanne que les valeurs de la République ont pu être préservées par la mise en place de solutions d’urgence à 21h. A cette triste réalité, viennent s’ajouter des propos stigmatisants à leur encontre.
La non prise en charge et la mise à l’abri ne touchent pas que les personnes migrantes, mais également un nombre grandissant de personnes sur toute l’île. Faute d’un développement suffisant d’hébergements et de logements accessibles aux personnes les plus pauvres, que nous appelons pourtant de nos vœux depuis plusieurs années, nous estimons, a minima, qu’il y aurait plus de 1600 personnes sans domicile fixe (à la rue, en squat, à l’hôtel, en structure d’hébergement) à La Réunion. Nous observons également une forte augmentation du nombre de personnes accueillies dans nos lieux d’accueil de jour (+40 % en 2021 par rapport à 2020 et tendances à la hausse déjà visibles en 2022). Parallèlement l’offre de logements abordables est insuffisante, que ce soit dans le parc social ou privé, alimentant la liste de demandeurs·euses de logements sociaux (+10 % en 2021) tout en réduisant les perspectives de sortie de l’hébergement vers des solutions durables. Depuis 2017, plus de 3600 logements sociaux, bénéficiant d’agrément de financement de l’Etat, ne sont toujours pas mis en chantier du fait notamment de blocage au niveau des communes.
Les inquiétudes qu’expriment certain·e·s citoyen·ne·s, travailleuses·eurs sociales·ux, bénévoles, et parfois les personnes en situation de précarité elles-mêmes, face aux risques de concurrence entre les personnes « pauvres » sont donc compréhensibles. Face aux propos selon lesquels : « avant d’aider celles et ceux qui arrivent, il faudrait d’abord aider celles et ceux qui sont déjà là, en accordant une préférence aux Réunionnais·es », il est primordial de rappeler la dangerosité de tels commentaires, contraires à la dignité humaine et aux droits fondamentaux. Notre pays, 7e puissance économique mondiale, peut — et doit — tendre la main à toutes les personnes à la rue, quelle que soit leur situation administrative. L’accueil inconditionnel des personnes en situation de détresse, inscrit dans les textes de notre République, interdit le tri des personnes en fonction de leur statut ou de leur nationalité. Ce principe intangible guide depuis des décennies l’action des associations de lutte contre les exclusions. Le remettre en cause serait une grave menace à notre pacte social, une entorse aux valeurs républicaines de solidarité et de fraternité.
Trop de personnes sans domicile sont bloquées des mois, voire des années dans des parcours d’errance destructeurs. Elles alternent vie à la rue et hébergement d’urgence, alors qu’elles peuvent théoriquement accéder à un logement privé ou social, à un CADA ou à un hébergement stable. Le manque de volonté politique pour mobiliser tous les moyens disponibles ne permet pas de garantir un accueil digne et de donner à toutes et tous des perspectives de relogement, d’insertion voire d’intégration. Il est crucial que les réponses des pouvoirs publics soient à la hauteur des besoins, en amplifiant la mise en œuvre du plan Logement d’Abord et de lutte contre le sans-abrisme. En effet, depuis de nombreuses années, la logique d’un accès le plus rapide possible au logement a montré son efficacité à La Réunion. Si l’Etat se donne cette ambition, avec l’appui des collectivités en responsabilité sur l’action sociale, l’hébergement d’urgence sera recentré sur son rôle premier : répondre à l’urgence ! Nous serons ainsi en capacité de tendre la main aux personnes migrantes qui arrivent à La Réunion, mais aussi à toutes celles et ceux qui doivent, dans l’urgence, trouver une solution, le temps d’accéder à un logement adapté à leur situation.
Le sans-abrisme, l’instabilité de l’habitat ou l’indécence d’un logement ont bien souvent des impacts multiformes sur l’état de santé des personnes (carences nutritionnelles, souffrance psychique, traumatismes liés aux conditions de vie, non suivi des pathologies chroniques,…).
Accélérer la mise en œuvre du Logement d’Abord pour toutes et tous, c’est aussi contribuer à réduire les inégalités de santé en facilitant l’accès aux soins pour les plus touchées par la précarité, quel que soit leur statut administratif.
A l’image de la gestion de la crise COVID, toutes les propositions faites par les associations et les solutions dégagées par les pouvoirs publics prouvent que « quand on veut, on peut ». Alors, plus que jamais, rendons durable cet élan de solidarité pour combattre toutes les formes de pauvreté, d’ici et d’ailleurs.
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