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Ne pas se masquer l’ampleur du défi
19 juillet 2004
Pour sortir La Réunion du drame de la pénurie de logements, l’heure est à la mobilisation générale. Encore faut-il avoir les munitions pour partir à l’assaut : moyens financiers, moyens réglementaires et volonté politique. Et ne pas se masquer l’ampleur de la tâche. Ainsi, vis-à-vis des 6.000 logements sociaux qu’il faudrait construire annuellement, on n’a construit l’année dernière que 3.320 logements neufs. Et on n’en prévoit que 3.515 pour cette année. Soit à peine plus de la moitié de l’objectif.
Combien de familles désaccordées, combien d’adultes en détresse, combien d’enfants en souffrance du fait de l’absence pour eux du logement décent auquel ils ont pourtant droit ? La crise du logement social à La Réunion est un des éléments majeurs de la crise de la société réunionnaise. La Semaine réunionnaise de l’Habitat, en mai 2003, a cristallisé une prise de conscience, mais le gouvernement n’a pas concrétisé les décisions préconisées, en particulier en termes d’aménagement du foncier (voir “Témoignages” du 15 juillet dernier).
Et pourtant, chaque semestre, en juillet et en décembre de chaque année, le Conseil départemental de l’habitat fait les mêmes constats, pointe les mêmes blocages et aligne des chiffres qui sont porteurs des mêmes lourdes menaces, tant ils sont éloignés des objectifs. Cette situation, qui ressemble fort à une impasse, n’est pas due à un laisser-aller de la part de tel ou tel acteur de la filière. Des efforts ont même été déployés, encouragés par la grande mise à plat collective effectuée lors de la Semaine de l’Habitat. Mais le mal est structurel. Sa racine est liée au foncier, non maîtrisé par la puissance publique, donc trop rare, trop cher, non équipé...
Le résultat de ce blocage se retrouve dans les chiffres. Lors du CDH du 9 juillet dernier, l’ajustement de la programmation de l’année 2004 a suscité nombre de réactions d’inquiétude.
Qu’est-ce que l’“ajustement” du programme de logements ? C’est la “feuille de route” établie au CDH précédent (celui de décembre 2003) qui se trouve revue et corrigée au vu de l’avancée réelle des dossiers. L’ajustement fait passer les projets au tamis de la réalité du terrain. Au milieu de l’année, on y voit plus clair et les chiffres sont donc revus. Malheureusement ils sont revus à la baisse. Et dans des proportions non négligeables.
Le programme de l’année 2004 prévoyait en décembre 2003 le financement de 5.481 logements. Il n’est plus aujourd’hui que de 4.933 logements financés. Cela représente une diminution de 10%, soit 548 logements financés en moins.
Plusieurs facteurs ne sont guère rassurants. On relève, entre décembre et juillet, une déperdition de 375 logements locatifs sociaux (moins 17%). La part du secteur locatif recule. Et au sein de ce secteur locatif, la part du locatif très social (aux loyers les moins élevés) recule également.
Toujours dans le secteur locatif, il n’y a aucun projet locatif intermédiaire (cela depuis 1997), alors que ce produit est réclamé unanimement pour venir répondre à la demande de ménages qui pourraient, par leur départ, décongestionner le parc social existant. Tous les bailleurs savent que cette demande est de plus en plus importante et qu’elle ne trouve pas de réponse. Mais on attend, pour la mise en œuvre du PLS (Prêt locatif social), des textes d’application qui tardent à sortir, repoussant d’autant ces opérations qui viendraient apporter une diversification de l’offre.
L’accession à la propriété très sociale (Logements évolutifs sociaux) régresse de 10% en ce qui concerne les opérations groupées. Ce recul provient probablement des difficultés grandissantes à monter les dossiers de financement. Il vient confirmer la situation critique que connaît le LES groupé et appelle le maintien de la subvention complémentaire de 7%. Parallèlement, l’accession intermédiaire (Prêt à taux zéro) continue à se dégrader, privant là aussi des catégories aux revenus moyens d’une solution permettant la mobilité résidentielle. Il est plus que jamais nécessaire de revaloriser les paramètres de financement du logement PTZ.
Si l’on veut analyser correctement les chiffres de la situation du logement social à La Réunion, il convient de distinguer d’une part les opérations d’amélioration (logements individuels) et de réhabilitation (logements collectifs), et d’autre part les opérations de construction de logements neufs. L’ensemble constitue le programme des logements financés. Mais seules les opérations de construction de logements augmentent le parc de logements sociaux à La Réunion
Certes, les opérations d’amélioration sont indispensables, afin que le parc déjà ancien puisse être sauvegardé et adapté aux normes d’aujourd’hui et aux attentes de leurs occupants. L’augmentation de ces opérations de 2003 à 2004 - en particulier au niveau des logements de propriétaires - doit se poursuivre au cours des prochaines années.
Mais l’amélioration-réhabilitation ne doit pas venir masquer la lourde insuffisance du secteur des logements neufs. Or ce sont les logements nouveaux qui sont en cause quand on évalue les besoins annuels sur 20 ans à 6.000 logements. Ces 6.000 logements sont bel et bien des logements nouveaux qui doivent venir répondre aux besoins des familles vivant encore dans la précarité ou la suroccupation de leurs logements.
Dès lors, il est clair qu’il ne faut pas confondre le nombre annuel de logements financés et celui des logements construits, qui ne représentent qu’une partie des logements financés. Pour l’année 2004, sur les 4.933 logements prévus à financer, on compte 1.418 logements améliorés, et 3.515 logements construits.
Pour se faire une idée juste de l’ampleur du défi à relever, c’est ce dernier chiffre qu’il convient de rapprocher de l’objectif reconnu par tous. 3.515 logements construits sur 6.000 à construire : cela ne représente qu’à peine plus de la moitié (58%). Ce qui entraîne de graves conséquences pour des milliers de Réunionnais, dont certains vivent dans la rue (voir encadré) .
Voilà la réalité. Comparer les logements financés (4.933) à l’objectif, cela donne un pourcentage de 82%... Un pourcentage trompeur.
Cela fausse la perception de l’écart à combler pour répondre aux besoins des Réunionnais, en sous-estimant la gravité de la situation. D’autant plus que l’amélioration de logements - qui est, répétons-le, un volet nécessaire de la politique du logement - n’est pas touchée par le problème crucial de la construction de logements neufs : le problème du foncier !
Le blocage ne concerne pas la réhabilitation, le blocage concerne les opérations neuves. C’est de la levée de ce blocage que dépend l’avenir de la filière logement à La Réunion.
Une filière qui ne tourne aujourd’hui qu’à la moitié de son objectif : c’est cette impasse qui exige aujourd’hui des “mesures de salut public”.
A. D.
Appel à la solidarité
Un toit pour chaque personne sans-abri
Ali Ahmada, une personnalité bien connue à Saint-Benoît, et un groupe d’amis bénédictins - dont Jean Salim (étudiant à l’Institut régional des travailleurs sociaux) - sont préoccupés par la situation des personnes sans domicile fixe (SDF) dans notre pays. Ils souhaitent qu’un maximum de Réunionnais se mobilisent pour que toutes les personnes vivant dans la rue à La Réunion puissent dormir au chaud cet hiver. (1)
Il doit y avoir un peu plus de 300 SDF à La Réunion, selon Ali Ahmada. "Si un peu plus de 300 familles réunionnaises ouvraient leur foyer à ces personnes dépourvues de toit, le problème serait résolu". Voilà le message que ces Bénédictins solidaires veulent faire passer. Plutôt un appel à la solidarité, avec des mots d’enfants, accompagnés de leurs parents, qui ont créé ensemble une chaîne épistolaire. Depuis le 10 juillet, cet appel est lancé.
Des médecins, solidaires de cette action, apportent un soutien technique. Selon Ali Ahmada, qui œuvre dans le milieu social depuis 1971, ce projet est réalisable grâce à une seule association : "c’est toute La Réunion". Pour Jean Salim, il importe que les familles réunionnaises se mobilisent. SDF pendant 5 ans, sa mobilisation est logique. Aujourd’hui étudiant à l’IRTS de Saint-Benoît, il plaide en faveur de la solidarité réunionnaise.
Pour finir, nous retiendrons ce message de Patrick Gamelus (22 ans), qui connaît maintenant la rue depuis 6 ans : "Juste un toit, surtout pour l’hiver", surenchéri par celui d’Annaëlle (11 ans) : "Juste un don pour l’humanité". D’autant qu’il ne manque plus que 299 toits à trouver pour 299 personnes sans-abri à La Réunion.
Bbj
(1) Les familles qui souhaitent accueillir chez elles les personnes SDF pendant l’hiver doivent se renseigner auprès de Ali Ahmada au 0692-28-60-16.
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