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Fondation Abbé Pierre
30 mai 2008, par
Ce matin, la Fondation Abbé Pierre présente son rapport sur l’état du mal-logement en France, avec un focus sur la situation critique de La Réunion. Le délégué général de la Fondation, Patrick Doutreligne, n’a pas attendu pour s’exprimer. Hier, il déclarait : « J’ai plaisir à revenir, mais je suis très en colère car on va droit dans le mur. On a l’impression qu’il n’y plus de frein. On dirait même qu’il y a un con qui appuie sur l’accélérateur pour y aller plus vite ». S’il faut agir, c’est maintenant ou jamais. Sinon, gare aux conséquences sociales désastreuses sur une société au brassage culturel exemplaire.
« Catastrophique ». C’est comme ça que Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre qualifie la situation du logement à La Réunion. En 2007, 2.000 logements ont été construits dont moins de la moitié en logements sociaux. Or, il faudrait construire 7.500 logements par an, 75.000 logements d’ici 10 ans pour répondre aux 29.000 ménages en attente et à l’accroissement de la population. Sans compter que 21.783 logements sont insalubres ou indécents (10% de la population est concernée). Un chiffre qui a doublé en 10 ans. De son côté, la ligne Budgétaire Unique (LBU) qui finance le logement social outre-mer est en diminution. De 105 millions dans les années 1990, on est passé à 80 millions en 2006 et 2007, 70 millions cette année. Et aucune garantie n’a été donnée pour une planification pluriannuelle de la LBU. Il y a bien ce projet de réorientation de la défiscalisation vers le logement social mais les promoteurs font la fine bouche. Pour la Fondation, l’idéal aurait été une défiscalisation tournée dès le départ vers le social et Patrick Doutreligne croit que les promoteurs continueront à traîner des pieds quelques années avant d’y aller, une fois épuisée leur clientèle classique (classe aisée et moyenne). Mais la Fondation est favorable à ce type de défiscalisation, à condition de l’encadrer pour éviter certains "effets collatéraux". Pour autant, faut-il en attendre des miracles, vue l’ampleur du travail à réaliser pour loger tous les Réunionnais ?
Considérer enfin La Réunion comme un département français
Non, tant que « l’Etat continue à considérer que les DOM ne sont pas des départements comme les autres ». C’est le sentiment de Patrick Doutreligne. Autrement dit, il faut une véritable volonté politique. L’Etat s’est engagé à construire en cinq ans les logements sociaux en métropole. La loi n’est pas applicable à La Réunion. Alors que la situation de l’île est pire qu’en métropole, on a appliqué une défiscalisation aveugle sans se soucier des besoins. Le délégué général dénonce une « myopie coupable de ne pas traiter le problème du logement à la hauteur des enjeux ». « C’est une situation difficile, incompréhensible, car on voit beaucoup de construction, beaucoup de grues mais on n’anticipe absolument pas les problèmes à venir », ajoute t-il. Ces problèmes à venir liés à l’aggravation de la pénurie de logement et à l’insalubrité ce sont : une société interculturelle qui risque d’en prendre un coup. L’attitude vis-à-vis des Comoriens est, pur Patrick Doutreligne, déjà un symptôme, qui devrait alerter, du malaise social. « C’est le même accueil qu’on réservaient aux Italiens et Polonais après la guerre » rappelle t-il. Autre problème, on est en train de créer « une génération qui sera en colère ». Comment les jeunes vont-ils accéder à une autonomie sans logement ? Aujourd’hui, le salaire de base d’un jeune salarié, même à bac+5, va de 1 SMIC à 1,5 SMIC. Le prix du logement a éclaté. Il représente 49% du budget d’un jeune pour le logement.
L’insalubrité explose
Saliha Villaume, responsable de la résidence sociale de Bellepierre, et Sonia Houas-Trabelsi, responsable des Boutiques solidarité, constate déjà ces effets. « Le relogement des familles est de plus en plus difficile avec des problématiques multiples. On voit de plus en plus de conteneurs aménagés. C’est flagrant. Les familles cohabitent, mais lorsque les tensions apparaissent, les gens partent. Le parc de logements insalubres explose et avec les marchands de sommeil. Beaucoup de ces logements ne sont pas encore répertoriés par la DRASS », affirme Saliha Villaume. Sonia Houas-Trabelsi constate par ailleurs que les jeunes et les hommes isolés sont les premières victimes du mal-logement. « Les solutions sont inexistantes pour les reloger ».
Pour Patrick Doutreligne, il n’y a plus de temps à perdre. Il faut dès maintenant « capter les terrains non-constructibles et les transformer en constructibles », « produire des logements de toutes sortes, mais en majorité des loyers accessibles » et « lutter contre l’indécence et l’insalubrité ».
Edith Poulbassia
La formule pour un vrai droit au logement
Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre présente ce matin les sept propositions pour l’accès au logement pour tous. Car il ne suffit pas d’avoir voté une loi sur le droit au logement opposable pour résoudre le problème. Au fond, ces propositions n’ont rien de neuf, la Fondation et d’autres acteurs les portent depuis des années. Mais les résistances perdurent, alors même que la loi-programme, qui comporte un volet logement, est en cours d’élaboration.
Ainsi, la Fondation demande « d’inscrire dans la loi-programme pour l’Outre-mer la ligne budgétaire unique (LBU) comme socle de financement du logement social Outre-mer », sans doute pour garantir son maintien.
Pour loger au moins les 29.000 ménages en demande de logements sociaux, il n’y a pas d’autre solution que de « relancer et amplifier la production de logement sociaux ». Pour cela, la Fondation demande de « définir une programmation pluri-annuelle des crédits affectés à la LBU », et non plus annuel, d’« accroître le nombre de logements sociaux neufs (locatifs et accession) à hauteur des besoins et conformément aux objectifs de la loi sur le droit au logement opposable (DALO) : 5.000 logements par an au lieu des 2.000 livrés depuis 3 ans », de « reconsidérer les paramètres de financement du logement social en tenant compte de l’évolution des coûts de construction et de l’application des nouvelles normes (protection sismique, accessibilité, etc) » et de « définir un dispositif de défiscalisation efficace pour le logement social dans la loi programme pour l’Outre-mer ».
Pour les communes récalcitrantes à la construction de logements sociaux, la Fondation attend enfin une application rigoureuse de la loi SRU qui impose au moins 20% de logements sociaux.
Mais il ne peut y avoir de logements sans foncier. Il est donc primordial « d’impulser une politique de maîtrise foncière impliquant un rôle incitatif accru de l’Etat, une implication des intercommunalités,
un engagement des communes. » Ce qui doit être suivi d’une « politique d’aménagement foncier ambitieuse pour combler les retards importants en matière d’équipement en réseaux (assainissement, eau potable, etc) », grâce notamment à une augmentation des fonds du FRAFU (fonds régional d’aménagement foncier et urbain).
La mal-logement c’est aussi l’habitat précaire et insalubre à résorber en y mettant plus de moyens financiers. 10% des Réunionnais sont concernés. Manque enfin des structures d’hébergement d’urgence.
EP
Les Compagnons bâtisseurs aident les personnes à rénover eux-même leur habitat
Cette association accompagne depuis 50 ans à l’auto-réhabilitation des logements en métropole. Une expérience de ce type a été réalisée à Saint-Bernard, et l’association s’apprête à renouveler l’opération avec la ville de Saint-Denis pour deux quartiers. Huit autres communes sont intéressées dans l’immédiat pour une formation de leurs services à ce type d’accompagnement. Les Compagnons espèrent cependant étendre ces actions à toutes les communes. L’association est également en discussion avec le conseil général pour associer la rénovation de l’habitat à l’insertion. À terme, une association régionale des Compagnons bâtisseurs devraient être créée.
EP
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