Pénurie de logements sociaux et loyers trop élevés

Logement social : plus de 50 000 demandes à La Réunion

17 février, par Manuel Marchal

La Confédération Nationale du Logement (CNL) alerte sur la crise du logement social à La Réunion. Malgré une hausse des subventions, les livraisons diminuent (1 613 logements en 2023 contre 2 200 en 2018). Le surendettement des ménages a augmenté de 44 % en deux ans, et les loyers restent inadaptés. Les femmes victimes de violence peinent à obtenir un hébergement d’urgence. Le nombre de demandes de logement atteint 50 000, tandis que les attributions chutent à 13 %. La CNL appelle à une réforme du financement, une régulation des loyers et une relance de la construction.

Lors de sa première conférence de presse de l’année, la Confédération Nationale du Logement (CNL) a dressé un constat alarmant sur la situation du logement social à La Réunion. Baisse du nombre de livraisons de logements sociaux neufs, hausse du surendettement des locataires et inadéquation des loyers aux revenus des locataires : la CNL dénonce une crise profonde et appelle à des mesures urgentes.

Baisse des constructions et surendettement des locataires

Eric Fontaine, porte-parole de la CNL, a souligné une contradiction : malgré une hausse des subventions de l’État, le nombre de logements livrés continue de diminuer. En 2018, avec une enveloppe de 171 millions d’euros, 2 200 logements avaient été livrés. En 2023, malgré un budget en hausse à 184 millions d’euros, seuls 1 613 logements ont été construits. « Il y a un écart extrêmement important, ce qui prouve que le problème de la construction ne réside pas uniquement dans les financements », a affirmé la CNL.
Autre sujet de préoccupation majeur : l’endettement des familles. La CNL observe une augmentation de 44 % des cas de surendettement en seulement deux ans. Les loyers ne sont plus adaptés aux ressources des bénéficiaires du logement social, ce qui plonge de nombreuses familles dans la précarité. « Nous avons aujourd’hui des Réunionnais salariés qui dorment dans leur voiture, faute de pouvoir payer un loyer », a dénoncé la CNL.

Des femmes victimes de violence laissées sans solution

La crise du logement impacte particulièrement les femmes victimes de violences conjugales. La CNL rapporte que certaines d’entre elles se voient refuser un hébergement en urgence au motif qu’elles ne sont pas prioritaires. « Est-ce normal que ces femmes nous appellent en disant qu’on leur a répondu qu’elles ne sont pas prioritaires ? », a déclaré Eric Fontaine.
Les chiffres présentés par la CNL sont les suivants : en 2014, 3 500 logements étaient livrés chaque année, contre moins de 2 000 en 2024. Les attributions de logements, autrefois à hauteur de 37 %, ne sont plus que de 13 % aujourd’hui. Pendant ce temps, le nombre de demandes ne cesse d’augmenter, atteignant désormais plus de 50 000.

Des solutions attendues

Face à cette aggravation de la crise du logement social, la CNL interpelle les pouvoirs publics et demande des mesures concrètes pour améliorer la situation. Une réforme en profondeur du financement, une meilleure régulation des loyers et une politique plus ambitieuse en matière de construction sont autant de pistes avancées par l’organisation pour répondre à l’urgence sociale actuelle.
Dans un contexte de précarité grandissante, la CNL espère que son cri d’alarme sera entendu et que des actions seront mises en place pour permettre à tous d’accéder à un logement digne et abordable.

M.M.

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