Des artisans et des familles pris en otages par la SEMADER

Plus de paiement, silence radio...

13 mai 2004

"Rien ne va plus pour les artisans et les cabinets d’étude qui travaillent avec le service amélioration de la SEMADER", tonnent les maîtres d’œuvre et les patrons d’entreprises artisanales. Hier, les personnes concernées, au nombre d’une trentaine, se sont réunies à Saint-Louis pour porter l’affaire sur la place publique, via la presse. "À chaque fois que l’on s’adresse au service amélioration pour demander des explications, c’est le silence complet. On a l’impression qu’il y un blocage qui vient directement d’en haut", affirme pour sa part Jacky Thesen, maître d’œuvre expert.
Et ce silence est d’autant plus inquiétant, poursuivent les responsables d’entreprises, que dans cette affaire, ce sont pas moins d’une trentaine d’entreprises qui ne sont plus payées depuis plus de trois mois. "Près de 200 salariés risquent de ne plus être payés, car si les entreprises ne le sont pas, il est difficile d’assurer la paye des employés", poursuit M. Thesen, qui ajoute : "Ce qui est tout aussi grave, c’est que nous faisons aussi de l’amélioration de l’habitat, et là, ce sont près de cent familles qui sont concernées et qui risquent de se retrouver dans des conditions très difficiles, sans logement !"
Manifestement, ce n’est pas la première fois que la SEMADER agit avec autant de désinvolture. "Déjà, du temps de Fred K’Bidy, il y avait des problèmes. Mais bon, on finissait par être payés, même avec du retard", rappelle Jacky Thesen. Lundi, fatigués d’attendre et de n’avoir aucune information, des artisans étaient allés en délégation au siège social de la SEMADER, où personne n’a daigné les recevoir. Ni M. Bourgé, secrétaire général, ni Islin Taïde, président de la SEMADER. "Il faut qu’on assume nos charges sociales, fiscales, qu’on paye nos employés. Nos fournisseurs s’impatientent et les banques aussi", souligne M. Thesen.

Une motion déposée

Hier, à l’issue de la rencontre avec la presse, une motion a été déposée au siège social de la SEMADER et au service amélioration, avec l’espoir que les choses vont enfin bouger. Dans cette motion, artisans et maîtres d’œuvre rappellent que "le paiement des factures se fait au compte-goutte, avec un chantier sur trois seulement qui est payé, alors que plus de 80 chantiers sont en cours, qu’une vingtaine prêts à commencer et qu’une centaine de dossiers techniques sont en cours de traitement". Dans la même motion, il est demandé également la convocation d’urgence "d’une réunion d’explication et d’information sur la situation financière de la SEMADER". Faute de quoi, les artisans et les maîtres d’œuvre se disent décidés à suspendre tous les travaux en cours et ce pour une durée illimitée.
Hier, on apprenait que suite au dépôt de cette motion, une réunion était convoquée pour demain. Une réunion au cours de laquelle les artisans espèrent bien avoir enfin des éclaircissements, pour dissiper le brouillard et le silence radio auxquels ils ont droit depuis plusieurs mois de la part de la SEMADER.

S. D.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus