Présentation de l’Observatoire des loyers privés

Pour produire des logements adaptés aux attentes des Réunionnais

9 septembre 2006

Résultat d’une étude sans précédent sur le montant des loyers dans le parc privé, l’Observatoire des loyers est aussi un moyen de préparer l’avenir.

"C’est la première fois à La Réunion que l’on a un outil fiable, pertinent sur les loyers pratiqués". Ainsi s’exprime Maximilien Flosi, juriste-conseil à l’ADIL, lors de la présentation au public de l’Observatoire des loyers privés à La Réunion. Sur 250.000 familles, 100.000 sont locataires. Et on dénombre dans notre île 53.000 logements locatifs dans le parc privé. La création de cet observatoire vise à mieux connaître cette catégorie de logements qui constitue à ce jour la majorité des toits disponibles pour ceux qui ne sont pas propriétaires.
L’Observatoire des loyers est une publication résultant d’un partenariat entre la DDE, l’AGORAH, l’ADIL, la CAF, la Caisse des dépôts et la FNAIM. Il analyse les loyers du parc privé dans toutes les communes. Pour cela, il se base sur les données de la CAF (près de 30.000 familles), 11.000 annonces parues dans le “Journal de l’île”, un fichier de l’ADIL et des données recueillies par des agents immobiliers.

Éviter les crises

Cela veut dire qu’il se donne pour objectif de rendre publics des indicateurs de prix fonction des communes suffisamment fiables. Et pour Maximilien Flosi, il est important de péréniser cet outil dans la perspective du million d’habitants à La Réunion. Il est évident qu’un investisseur souhaite tirer la meilleure rentabilité de l’appartement qu’il loue. Il va donc vouloir fixer le montant du loyer le plus haut possible. "Comment fixer un prix ? Les prix se basent sur la confiance", relève le juriste-conseil. "Si on est disposer à payer toujours plus cher dans l’achat d’un appartement, on est dans un contexte de confiance, mais jusqu’à quand pourra durer cette hausse ?", précise-t-il. Mais arrive un moment où la bulle éclate, c’est la crise de confiance. C’est l’effondrement, "les immeubles sont invendables, et si l’on ne vend plus d’immeuble, on n’en construit plus". C’est ce qui s’est passé en Franc e au début des années 90. "Avec le million d’habitants qui approche, peut-on se permettre une telle crise avec autant de demandes de logements ?", affirme-t-il. Pas à La Réunion en tout cas, ajoute-t-il, expliquant que dans ce cadre, l’Observatoire des loyers privés vise à "éviter les crises, à prévenir les corrections brutales".

Des éléments fiables

L’ADIL propose des pistes pour améliorer ce document. Il pourrait par exemple, dans le futur, recenser les besoins des locataires en termes de cadre de vie (proximité ou pas des commerces, transports collectifs), définir plus précisément les lieux où les Réunionnais souhaitent habiter et estimer le temps passé par une famille dans un logement locatif privé.
Une autre mission que l’Observatoire des loyers peut remplir, c’est celle de constater si les prix plafonds définis pour défiscaliser sont pertinents. Peut-on baisser ces plafonds pour défiscaliser des logements ayant vocation à être loués à des familles aux revenus modestes ? L’Observatoire des loyers pourra donner des éléments fiables à cette question.
C’est l’idée directrice qui préside à la réalisation de ce document et que les différents partenaires souhaitent faire passer auprès des professionnels du logement : "être convaincu qu’un outil fiable existe". Et qu’il peut contribuer à définir avec précision le type de logement à produire pour répondre aux besoins des Réunionnais.

M.M.


L’Ouest est le plus cher

Parmi les différentes données utilisées pour établir ces indications, l’Observatoire des loyers indique que celles fournies par les allocataires de la CAF constituent la fourchette basse, et qu’elle concerne plus de la moitié du parc privé. Voici un rapide aperçu des charges locatives payées chaque mois par près de 30.000 familles réunionnaises.
C’est dans l’Ouest que l’Observatoire relève les loyers les plus élevés : 400 euros minimum pour un studio et jusqu’à 1.350 euros pour un F5.
400 euros, c’est un T2 dans l’Est ou dans le Sud.
Mais à l’intérieur de chaque micro-région, on relève d’importantes disparités. Par exemple, si l’on extrait les données fournies par les allocataires de la CAF, un T2 à Sainte-Suzanne revient à 366 euros par mois. Pour le même type de logement : 433 euros à Sainte-Marie et 403 euros à Saint-Denis.
Dans l’Ouest, pour ce type de logement, le loyer indicatif est de 399 euros à Trois-Bassins, 474 euros à Saint-Paul, 423 euros à La Possession et 452 euros au Port. Et c’est dans le Sud, à Cilaos, que l’on relève le prix le plus bas pour un T2 selon les données des allocataires de la CAF : 311 euros.
En résumé, l’Observatoire des loyers constate que "par rapport aux loyers pratiqués dans l’Est ou dans le Sud, les loyers dans le Nord sont entre 5 et 10% plus élevés, et ceux dans l’Ouest entre 15 et 20% plus élevés".


Du nouveau pour le logement

L’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (ANAH) et le Conseil général ont mis en place un Programme d’Intérêt Général (PIG) Logement et Cohésion sociale pour une durée de 3 ans (2006 - 2008).
Ce programme permettra de réhabiliter 300 logements du parc privé.
Les propriétaires pourront bénéficier de subventions de l’ANAH et du Département leur permettant de concrétiser leurs projets.
D’autre part, les logements vacants remis sur le marché pourront bénéficier d’une aide complémentaire.
Il faut savoir que les taux de subventions varient de 40% à 80 % selon le niveau de loyer auquel le propriétaire s’engage et selon les ressources du locataire.
Pour de plus amples renseignements, il vous faut contacter M. Laurent Payet à la SICA HABITAT REUNION (0262-30-86-67 ou 0262-30-86-69)


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