La résidence Europe à Saint-Benoît ...

... Un exemple concret de logement social à rénover

19 octobre 2007, par Edith Poulbassia

Fadela Amara, chargée de la Politique de la Ville, est aujourd’hui en visite dans l’île. Les logements sociaux, voilà donc un thème qui devrait l’intéresser. Et parce que les exemples concrets valent mieux que les longs discours, voici le cas d’un HLM local, la résidence Europe à Saint-Benoît. Où il ne fait plus bon vivre depuis longtemps.

La résidence Europe à Saint-Benoît est un exemple concret de logement social à rénover.(photo EP)

Façades décrépies et sales, boîtes aux lettres défoncées, fuites d’eau, nids à moustiques, odeurs nauséabondes, locaux commerciaux à l’abandon, éclairage défectueux... La résidence Europe à Saint-Benoît est loin d’être un hôtel quatre étoiles, et encore, les locataires n’ont pas une telle exigence. Les 200 familles qui y vivent demandent simplement des logements décents, un environnement sain pour élever les marmailles. Rien de plus normal. Pour le conseiller général Paul Fotsé, alerté par les locataires, cette résidence est « l’exemple concret du logement social à améliorer ».

La SHLMR fait la sourde oreille

Une goutte d’eau à fait débordé le vase, ou plutôt plusieurs, c’est le cas de le dire, pour que Paul Fotsé et Jean-Hugues Ratenon, Président de l’association Agir Pou Nou Tout, invitent les médias à découvrir les lieux. Une locataire, mère de 2 enfants de 15 ans et 2 ans, Marie-Alice Robert, se retrouve avec une salle de bain inondée dimanche dernier. Impuissante face à la situation, elle contacte les pompiers ainsi que le conseiller général de Saint-Benoît. Cette fois, c’en est trop ! Il y a 1 an, Marie-Alice Robert obtient un logement à la résidence Europe. Elle constate que de l’eau s’écoule du plafond, provenant de l’appartement du dessus. Dans la salle de bain, dans le salon, dans la cuisine, les traces sont visibles, les moisissures gagnent du terrain. Et sa petite fille souffre d’allergie. La locataire se tourne vers le bailleur, la SHLMR, propriétaire de la résidence depuis juillet 2006. La SHLMR a en effet racheté à la SEMPRO plus de 2.000 logements, dont ceux de la résidence Europe. L’ancien bailleur social était intervenu une première fois chez la locataire, mais la réponse était inadaptée au problème. « La SEMPRO avait refait la peinture dans la salle de bain, mais les infiltrations ont continué. Dimanche dernier, j’ai dû mettre des sauts, des bassines », raconte la jeune femme. Ce qui n’a pas suffi. Les pompiers ont enlevé la porte, la table à langer du bébé. Depuis 1 an, la SHLMR n’a toujours pas réglé le problème, ou plutôt les problèmes. Car le cas de Marie-Alice Robert n’est pas isolé. Jean-Paul Bègue habite la résidence depuis 1 an aussi. « On m’avait promis qu’il n’y aurait plus de fuites d’eau. Les travaux ont commencé, ils ne sont toujours pas finis », délpore-t-il.

En attendant, les loyers ont triplé

Les locataires ont eu la surprise de voir les loyers multipliés par trois. Au lieu des 63,60 euros par mois à verser à la SHLMR, Marie-Alice Robert doit payer 171, 24 euros. Explication donnée : ce sont les charges. Marie-Alice Robert adresse un courrier à la gérance de la SHLMR à Saint-André. D’accord, il s’agit d’un logement social, mais payer plus de 170 euros pour vivre dans un immeuble en si mauvaise état, où les locataires attendent depuis des lustres une rénovation, c’est tout de même osé. Dans ce courrier, la locataire plaide sa cause et se fait aussi le porte-parole des autres familles. « En ce qui concerne l’extérieur, les poubelles sont exposées à l’entrée, non rangées dans des cases et très souvent éparpillées, donc très désagréables. Le ménage n’est pratiquement pas fait, les boîtes aux lettres sont cassées... », explique-t-elle dans sa lettre. De plus, l’immeuble n’offre aucun local commun résidentiel (LCR), pourtant obligatoire. « Si on a un décès, un mariage, et même si les locataires veulent simplement se retrouver, il n’y a aucune salle prévue », soutient un jeune habitant. Ce n’est pas la place qui manque : un grand local, déserté par la Mission locale de l’Est, ferait très bien l’affaire.
Aucune réponse n’a fait suite à la première lettre de Marie-Alice Robert. Mais elle ne s’est pas découragée. Elle a adressé une autre lettre à la SHLMR en début de semaine. Le courrier a certainement déjà atterri sur le bureau d’un agent, voire d’un responsable. Gageons que cette fois, la sollicitation de Marie-Alice Robert, et à travers elle, celles de tous les locataires de la résidence Europe, seront prises au sérieux par la SHLMR.

Edith Poulbassia


La résidence est en cours de rénovation

La SHLMR est propriétaire de la résidence Europe à Saint-Benoît depuis 1 an. Le bailleur a fait l’acquisition de 2.240 logements auprès de la SEMPRO, société d’économie mixte créée par le promoteur immobilier Armand Apavou, les Villes de Saint-Benoît et Sainte-Marie. La SHLMR devenait ainsi le premier bailleur social des DOM, avec plus de 18.000 logements locatifs. Elle assurait de rénover l’ensemble des logements acquis d’ici 3 ans.
A la résidence Europe, les travaux ont commencé, indique la SHLMR. Mme Lepinay, agent de terrain à Saint-Benoît : « Je comprends le mécontentement des locataires, souligne-t-elle. Ils ont l’impression que rien n’avance, mais les travaux sont en cours ». Mme Lepinay reconnaît que Marie-Alice Robert n’est pas la seule locataire à être confrontée à des problèmes de plomberie, d’étanchéité. « Une entreprise est déjà passée dans le logement situé au-dessus de celui de Mme Robert. En avril, la baignoire était bouchée, il a fallu une autre intervention, le lavabo fuyait, la vidange de la salle de bain était cassée... », raconte-t-elle. Cet ancien bâtiment de la SEMPRO est un vrai labyrinthe, et les tuyauteries entièrement encastrées, un vrai casse-tête pour les entreprises chargées de rénover. Et, confie l’agent, « nous ne disposons pas d’un budget adéquat pour faire les travaux en une seule fois ». Pour la sécurité de l’immeuble, c’est commencé, précise l’agent de secteur, idem pour la peinture, pour le ravalement, l’appel d’offre est lancé.

EP


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • J’habites dans ce bâtiment depuis neuf mois et c’est toujour la galére ! ;. Au bout de mes 2 mois dans le logement il ya eu la plomberie de mon évier qui a cédé, puis sa été dans la salle de bain ; ils sont venu visité les dégat pour intervenir 2 mois plus tard réparé les dégâts juste pour la cuisine et 6mois pour les fuites dans ma salle de bain et on a du intérrompe les travaux pour congés des entreprises alors j’attands ;
    Pour ce qui concerne le bien être la fenêtre de la chambre ne peut etre souvant ouverte pour gênes odorante et visuel ils n’ont pas néttoyés depuis le 15 octobre dernier et pour le couloir on le nettoie nous mêmes et dire qu’ils vient encore une fois les charges !!!!


Témoignages - 80e année


+ Lus