Un logement pour Gaëlle et sa sœur

Un monde qui s’écroule

13 juillet 2006

Aujourd’hui, Gaëlle et sa sœur dorment chez des amis. Mais pour combien de temps ?

Le 15 avril, le monde merveilleux de Gaëlle s’effondre. La mère de cette jeune fille majeure décède des suites d’une longue et grave maladie, après avoir passé 3 longs mois dans le coma. Par ailleurs, selon Gaëlle, "le chikungunya a précipité le départ de sa mère". Du jour au lendemain, elle se retrouve sans toit mais avec la garde de ses 3 sœurs mineures dont une handicapée à 100%. Une des sœurs retourne chez son père qui est le “petit père” de Gaëlle. Celle qui est handicapée rejoindra désormais un centre spécialisé.

Tirée d’affaire ?

Dans son malheur, elle obtient quand même d’une Mairie du Sud un Contrat à durée déterminée. Elle pense alors être tirée d’affaire. Depuis la disparition de sa mère, elle et l’une de ses sœurs ont été accueillies et soutenues aussi bien par sa famille que ses amis. Mais cette situation n’est pas éternelle. Pour en sortir, elle décide de taper aux portes des agences immobilières et des bailleurs sociaux. Elle leur expose son cas. Elle pense alors à une réponse provisoire et favorable. Mais non ! Les différents interlocuteurs n’ont rien à lui offrir. En tout cas, pas avant 4 ans ! Sur la liste déjà longue de demandes de logements sociaux, le cas de Gaëlle et de sa sœur n’est pas un cas prioritaire.

Juste ce qu’il faut pour bénéficier de rien

Elle pensait même qu’avec un Contrat à durée déterminée en poche, les portes s’ouvriraient plus facilement. Bien au contraire ! Elle gagne juste ce qu’il faut pour bénéficier de rien. Et cela la révolte. Se dessine par ailleurs à l’horizon la fin de son contrat. Elle est traumatisée - et on l’a comprend - car à ce jour, elle ne sait pas s’il sera renouvelé. Si tel est le cas, elle et sa sœur se retrouveront à n’en point douter sur le trottoir. Avec pour unique ressource une mince allocation familiale. Devant tant d’injustices, Josette Brosse, la Présidente de l’association l’Île de La Réunion contre le chigungunya, est venue lui prêter main forte.

Qu’est-ce qu’un cas d’urgence ?

Josette Brosse n’est pas une femme à avoir la langue dans sa poche et à rester les bras croisés. Grâce à son réseau, elle a pu réunir en un tour de main 300 euros de dons. Ils proviennent d’une collecte réalisée par une association de chômeurs parisiens. Gaëlle en a fait bon usage. Elle a effacé les dettes de sa mère, bien que ce n’était pas à elle de le faire. Josette Brosse s’interroge par ailleurs sur les modalités d’un cas d’urgence ? Pour Gaëlle, la question ne se pose même pas. Elle doit immédiatement obtenir un toit pour vivre dignement. Cette entrée dans le monde des adultes, Gaëlle n’est pas prête de l’oublier !

Jean-Fabrice Nativel


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