Des crédits de la LBU dégelés

Un prêté pour un rendu ?

21 décembre 2004

Le gouvernement vient d’annoncer qu’il a “dégelé” 75 millions d’euros de crédits servant à la construction de logements sociaux. Il vient aussi de faire savoir qu’il met de côté, pour 2005, 4 milliards de dépenses, au titre d’une ’réserve de précaution’. Sur cette somme, quelle est la part des crédits de la LBU qui sera gelée ?

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Dans un communiqué publié jeudi soir, la ministre de l’Outre-Mer annonçait qu’elle a "obtenu pour 2004 le dégel des 75 millions d’euros d’autorisations de programme qui étaient gelés sur la ligne budgétaire unique (LBU) destinée au financement du logement social Outre-Mer".
Dans notre édition de samedi, nous expliquions que ce “dégel” vient - ni plus ni moins - réparer les dégâts qu’aurait causés l’amputation de la LBU et que ce n’est qu’un juste rétablissement de l’enveloppe financière fixée par l’État pour 2004. Une annonce faite à la veille de la venue de Jean-Louis Borloo à La Réunion.
Avant de partir en vacances dans deux jours, le 23 décembre, le gouvernement et les parlementaires règlent les derniers problèmes liés au budget 2005 de l’État. Jeudi dernier, Jean-François Copé, ministre délégué au Budget, a annoncé que 4 milliards d’euros seraient gelés au titre d’une "réserve de précaution" et "afin de garantir la stabilité des dépenses".
Dans notre édition de samedi, nous écrivions que la politique gouvernementale pour 2005 - à commencer par le plan Borloo - sera largement tributaire du niveau de la croissance. Les récents pronostics de l’INSEE et les chiffres du commerce extérieur sont loin d’être positifs.
En effet, dans une note publiée la semaine dernière, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) fait état de pronostics économiques pour la France qui sont loin d’être bons. L’Institut envisage une croissance de 2,1% en 2004 au lieu des 2,5% qu’attendait le gouvernement. L’Institut est aussi pessimiste pour le premier semestre 2005. Sa prévision laisse peu d’espoir d’atteindre les 2,5% de croissance pour l’année prochaine sur lesquels table toujours le gouvernement.
Dans le même temps, les chiffres fournis par les Douanes laisse apparaître une faiblesse de la balance commerciale avec une baisse des exportations.
La France serait victime à la fois de la hausse du prix du pétrole et de la parité entre le dollar et l’euro. D’où l’idée d’une "réserve de précaution" de 4 milliards d’euros.
Il est arrivé au gouvernement au cours des années précédentes de geler voire même d’annuler des crédits. Ce fut le cas en 2003 et en 2004. À chaque fois, le Ministère de l’Outre-mer a été sollicité et a dû amputer une partie de ses crédits destinés soit à l’emploi soit au logement. L’opération sera vraisemblablement reconduite en 2005. La "réserve de précaution" annoncée jeudi par Jean-François Copé concernera aussi les crédits de l’outre-mer. Dans quelles proportions, on le sait pas. Depuis 2 ans, c’est entre 25 à 30% des crédits de la LBU qui sont concernés par ces amputations. Est-ce la même proportion qui sera gelée sinon annulée en 2005 ?

J. M.


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