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Le logement social à La Réunion
23 décembre 2005
Le logement est la priorité nationale, c’est entendu. Mais tout reste à faire, si nous ne voulons pas laisser pourrir une situation déjà jugée dramatique. Hier, Jean-Yves Langenier, maire (PCR) du Port, et membre du Conseil départemental de l’habitat (CDH), revenait sur ce dossier sensible, qui concerne un droit fondamental des Réunionnais.
Lors de sa dernière visite, François Baroin, ministre de l’Outre-mer, annonçait que "l’Outre-mer bénéficiera pleinement de l’engagement national pour le logement". Car, force est de constater que La Réunion essuie un retard sans précédent. Il suffit pour le vérifier de dresser un court rappel de la situation.
À l’horizon 2020-2025, notre île comptera 250.000 habitants supplémentaires, ce qui représente 180.000 logements à construire, soit 9.000 logements par an, dont 80% de logements sociaux. C’est dire, nous sommes loin du compte. À la fin de l’année dernière, quelque 25.000 demandes de logements ont été enregistrées. Fin 2005, ce sont entre 27.000 et 28.000 ménages qui étaient en attente d’un logement. Sans rentrer dans un catastrophisme infondé, nous pouvons même dire que cela ne représente qu’une part des demandes, puisqu’il faut aussi compter les 24.000 logements insalubres, et les dizaines de milliers de logements suroccupés.
Bref ! Le dossier du logement est lourd en problématique, car la pénurie du logement génère son lot de tensions dans notre société. Les premières conséquences sont visibles : l’habitat spontané (bidonvilles et constructions sans permis) abonde, tandis que le taux de rotation reste en dessous de 9%, synonyme d’une politique du logement en deçà des attentes de la population réunionnaise.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes
Pour Jean-Yves Langenier, c’est le signe d’une société qui va mal, au grand dam de la présidente du Conseil général, qui précisait que l’année 2005 n’est pas la plus mauvaise en termes de résultat. Pour elle, 2004 reste la plus mauvaise année depuis 20 ans pour ce qui est des constructions de logements sociaux. Faux. Et Jean-Yves Langenier de se livrer à une comparaison fort intéressante. "Voyons ce qui a été fait durant la décennie 1990-1999", lance-t-il. Les chiffres sont éloquents. Globalement, nous enregistrons une baisse durable. Les objectifs ne sont toujours pas atteints, créant ainsi un fossé entre ceux qui peuvent se loger, et des Réunionnais pris dans le gouffre du logement. Sur la période 1990-1999, 4.032 logements neufs étaient construits en moyenne, contre seulement 3.269 en 2005. "Le financement 2006 prévoit un maximum de 3.632 logements neufs. On reste à la moitié des objectifs", précise encore Jean-Yves Langenier.
Pour les logements locatifs sociaux (LLS), on ne retrouve pas le niveau des années 1990, qui était de 2.380 LLS, contre seulement 2.024 cette année. Pour ce qui est des logements locatifs très sociaux (LLTS), le pourcentage tombe à 32% de réalisation. Ce qui fait dire au maire du Port "on construit encore moins pour les catégories les plus pauvres de La Réunion". Même tendance pour les logements évolutifs sociaux (LES). En 2006, on prévoit seulement 512 LES groupés financés, contre 800 construits en moyenne durant les années 1990.
Par ailleurs, les catégories intermédiaires, qui se retrouvaient dans le Prêt à taux zéro (PTZ) voient un système mal adapté à leur besoin, avec notamment la suppression depuis janvier 2005 du PTZ 40 (40% de l’investissement faisait auparavant l’objet du prêt à taux zéro). Pour finir, les mises en chantier essuient une baisse de 7% par rapport à 2004, et les stocks en cours de chantier enregistrent une chute de 4%.
Oui, les chiffres parlent d’eux mêmes. Il serait temps que les pouvoirs compétents, et notamment l’État, affichent une volonté politique ferme, pour trouver une solution durable à la pénurie grandissante du logement.
Une liste de revendications non satisfaites
Le droit des Réunionnais au logement est pour ainsi dire bafoué, et c’est peu dire. Aujourd’hui, on peut douter de l’engagement du gouvernement, qui vantait les mérites de son volet-logement du Plan de cohésion du ministre Jean-Louis Borloo, plus apte aux effets d’annonce qu’à la réalisation effective sur le terrain. François Baroin s’engageait quant à lui à promulguer une loi spécifique sur le logement Outre-mer. L’ensemble des acteurs du logement social pourrait dresser la liste exhaustive des revendications non satisfaites depuis l’heure.
En premier lieu, il importe que l’enveloppe budgétaire (autorisation de programme) soit effective pour l’Outre-mer, et non fictive. Alors que la loi de cohésion sociale de décembre 2004 garantissait la budgétisation et le rattrapage des crédits de paiement pour le logement dans l’hexagone, il est décevant de noter que "la dette de l’État sur la Ligne budgétaire unique (LBU) atteigne le milliard d’euros pour l’ensemble des DOM".
Autre défi qu’il s’agira de relever, et le plus vite serait le mieux : faire que l’État dote les DOM de moyens spécifiques pour financer l’aménagement du foncier, car il ne peut se désengager et laisser peser ce lourd fardeau sur les seules épaules des collectivités, soit par l’élargissement du champ de la LBU, soit par un abondement du FRAFU (Fonds régional d’aménagement foncier et urbain).
Par ailleurs, Jean-Yves Langenier recommande la remise à jour des paramètres du logement social dans les DOM, en particulier "les prix plafonds, qui font qu’aujourd’hui la plupart des appels d’offre sont infructueux". Quatrièmement, il propose que les investisseurs de la défiscalisation participent aux opérations d’aménagement, à l’effort public des collectivités, et aux déficits des opérations de ZAC et de RHI, et les contraindre à un pourcentage minimum de logements sociaux. Enfin, pour ne pas pourrir la situation de dégradation de la solvabilité des ménages, Jean-Yves Langenier propose de revaloriser l’Allocation logement (AL), dont le forfait charge n’a jamais été revalorisé.
Bbj
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