De nouveaux chiffres catastrophiques

10.000 chômeurs de plus à La Réunion

27 février 2009, par Manuel Marchal

En France, la publication des chiffres du chômage en janvier est vécue comme une tragédie, avec une hausse de 15,4% sur un an, soit une augmentation sans précédent depuis la création de ces statistiques. À La Réunion, la situation est encore pire. En un an et sur la même période, c’est une hausse de 16,8% ! En additionnant les demandeurs d’emplois inscrits en catégories 1, 2 et 3, le nombre de chômeurs a augmenté de plus de 10.000 à La Réunion. Raison de plus pour amplifier la mobilisation du 5 mars.

Les derniers chiffres du chômage résonnent comme un nouveau signe de l’impasse dans laquelle se trouve notre pays. Entre janvier 2008 et janvier 2009, le nombre de travailleurs inscrits dans les catégories 1, 2 et 3 a augmenté de plus de 10.000. Dans la catégorie 1, qui sert de référence aux statistiques officielles, l’augmentation est de 16,8%. C’est 1,4 point de plus qu’en France. Or, dans ce pays, la crise est en permanence à la "Une" de l’actualité. Et les chiffres de janvier 2009 sont qualifiés de plus mauvais depuis que les statistiques existent. Les médias français parlent de « ruée vers les Pôles emploi ».
Mais à La Réunion, la situation est encore plus grave. Et lorsqu’elle est comparée aux autres Départements d’Outre-mer, c’est dans notre île que la crise est la plus profonde. Car en Guadeloupe, le chômage a diminué de 1,5%, en Martinique, il a augmenté de 3,7% et en Guyane de 10,5%. Quant au taux de chômage, à La Réunion, il est de 24,1%, alors qu’en Guadeloupe, il est de 22,7%, de 21,2% en Martinique et 20,6% en Guyane. Quant à la France, le taux de chômage est de 8,1%, soit trois fois moins qu’à La Réunion.
La comparaison avec les autres DOM rappelle que c’est bel et bien dans notre île que sont réunis de manière la plus inquiétante les ingrédients de l’explosion sociale.
Ce taux de chômage est le même que connaissait notre pays en 1974. Ce qui signifie l’échec de toutes les politiques économiques décidées par Paris depuis plus de trente ans. C’est une nouvelle illustration de la nécessité de changements structurels dans notre pays. Un projet réunionnais de développement durable capable d’apporter une réponse en se projetant sur 25 ans existe déjà. Il propose une nouvelle structure de l’économie réunionnaise en développant des filières nouvelles adaptées à notre réalité et nos besoins, et capables de donner une perspective d’emploi durable à notre jeunesse.
En attendant que ces nouvelles filières produisent pleinement leurs effets, le PCR propose la création de deux grands services publics dans l’environnement et l’aide à la personne financés par le RSA qui doit être appliqué dès cette année.
Dans l’immédiat, le COSPAR demande des mesures urgentes pour soulager les Réunionnais d’une crise qui s’aggrave : augmentation des minima sociaux et des bas revenus de 200 euros, baisse des prix des produits de première consommation de 20%, baisse du prix de la bouteille de gaz de 5 euros et gel des loyers. Ce sont autant d’urgences pour les milliers de Réunionnais qui ont été poussés vers le chômage au cours de ces douze derniers mois.

Manuel Marchal

Luttes pour l’emploi

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