Liquidation de la Métallerie de Bourbon

10 emplois à sauver, les parlementaires sont interpellés

10 juillet 2007

Ils sont mécontents les salariés de la Métallerie de Bourbon. Leur entreprise est en liquidation judiciaire, et ils ne sont pas assurés de la sauvegarde de leur poste. Ils espèrent que la justice saura choisir le bon acquéreur, celui qui s’est engagé à reconduire les contrats de l’ensemble du personnel. La justice fera-t-elle le choix de l’emploi ?

C’est le dernier espoir. Les salariés de la Métallerie de Bourbon patientent dans l’angoisse jusqu’à jeudi pour être fixé sur leur sort. Ce n’était un secret pour personne. Leur société battait de l’aile depuis un certain temps, et les factures impayées s’amoncelaient tant, que le prévisible est arrivé. La société n’a pas pu redorer son blason pendant la période de redressement judiciaire. La liquidation est prononcée, après la fermeture de l’entreprise le 9 mai dernier. Reste une question d’envergure : qui sera l’acquéreur ? Arthur Hilario représente ses camarades. Il informe à la presse que deux sociétés ont fait des propositions. Une propose 150.000 euros, l’autre seulement 90.000 euros. Le choix serait vite fait, si ce n’est que le premier, la SAS Vulcain Métal, n’assure - et au conditionnel - que 4 postes sur la dizaine de salariés. Le second, la société WINDAM, adresse certes une enveloppe moins alléchante, mais assure le maintien en poste de la totalité des salariés, engage même l’équipement en machines d’une valeur de 200.000 euros. Pour Arthur Hilario, l’offre la plus sérieuse est celle qui favorise l’emploi, et non pas les intérêts mercantiles de raconteurs d’histoires de gros de sous.

Pour une prise de décision collégiale en faveur de l’emploi

Arthur Hilario a le cœur gros. Malgré la perte de sa mère qu’il enterrait dimanche, il mène la bataille pour l’emploi, cela malgré l’absence remarquée de son syndicat. Ce qui est assez étonnant dans ce cas précis, puisqu’il avoue être encarté à la CGTR. Et en effet, ils seront seulement 10 devant le tribunal de grande instance de Champ Fleuri. C’est seuls que les salariés affrontent le problème. Leur combat : c’est l’emploi. Hors de question de lâcher prise. 10 familles sont concernées, et les travailleurs de la Métallerie de Bourbon refusent de pointer à l’ASSEDIC. « Moi, cela fait 11 ans que je travaille à la Métallerie de Bourbon. Je connais bien comment cela fonctionne, et comment le patron est. C’est deuxième entreprise qu’il voit fermée ainsi », explique le représentant des salariés. Il en appelle aux nouveaux parlementaires, notant qu’un seul juge a décidé de la vente de l’entreprise, sans consultation collégiale, comme le prévoit la loi. Y a-t-il vice de forme ? Il demande à ce qu’une loi entérine la collégialité d’une décision aussi importante, surtout lorsqu’il s’agit d’emploi à La Réunion. Nous n’allons pas redonder tout le discours sur le chômage réunionnais. Mais quand il s’agit de sauver l’emploi, il fait bien de rappeler que le chômage affiche ici un record déplorable. A chaque fois qu’il est possible de maintenir le travail réunionnais - et ça l’est dans ce cas - il ne faut faire l’impasse sur le bon choix. La décision aurait dû être annoncée hier. Mais pour des compléments d’information, le verdict est attendu pour jeudi à 16 heures. Espérons qu’entre temps, ses salariés puissent disposer d’un appui syndical et judiciaire. Au cas où...

Willy Técher


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus