Enquête annuelle de l’ASSEDIC

12.600 embauches prévues en 2008 à La Réunion

17 avril 2008, par Sophie Périabe

C’est le résultat de l’enquête sur les besoins en main-d’œuvre, menée fin novembre 2007, par l’ASSEDIC de la Région Réunion, avec l’aide du CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie).
Cette enquête a été menée auprès des entreprises réunionnaises affiliées à l’Assurance Chômage et fournit des résultats par bassin d’emploi.
Quelle micro-région sera la plus dynamique ? Quels sont les métiers recherchés ? Voyons les résultats de cette enquête dans le détail.

L’enquête réalisée en 2007 par questionnaires auto-administrés porte sur 3.606 questionnaires retournés et exploitables, soit un taux de retour total de 21,6%. L’ensemble des résultats présentés sont des résultats redressés, représentatifs des établissements de la zone couverte par l’ASSEDIC.
Cette enquête permet de répondre à un triple objectif :

- Financer, aux demandeurs d’emploi, des formations adaptées aux profils recherchés.

- Informer, les demandeurs d’emploi, sur les métiers qui recrutent afin de les aider à se reclasser plus facilement, grâce à un accompagnement particulier prévu au sein de parcours personnalisés vers l’emploi.

- Informer les partenaires pour agir ensemble : ce recensement fournit des données indispensables à tous les partenaires du retour à l’emploi, qu’il s’agisse de l’ANPE, de l’AFPAR ou des maisons de l’emploi, mais aussi des Missions Locales, des Communes et des Conseils Régionaux ou Généraux.

Nombre d’embauches en augmentation

Les employeurs réunionnais envisagent collectivement 12.600 recrutements en 2008. Ce résultat traduit une très légère progression (+1,1%) des intentions d’embauche par rapport à l’an dernier. Au total, environ 3.900 établissements projettent de réaliser au moins une embauche cette année. Cette évolution concerne plus particulièrement les unités de petite taille, notamment les entreprises du secteur tertiaire et du commerce. Cette augmentation correspond à une centaine de projets supplémentaires. Pourtant, cette quasi-stabilité des intentions d’embauche est le résultat d’évolutions sectorielles assez contrastées. Ainsi, le nombre de projets formulés par les employeurs de la construction progresse de 410 unités, tandis que les prestataires de services formulent 470 intentions d’embauche de moins qu’en 2007. Les projets de recrutement augmentent légèrement dans le commerce (+100) et dans l’industrie manufacturière (+210).

Les métiers du bâtiment toujours très demandés

Les métiers du bâtiment et des travaux publics rassemblent toujours une fraction importante des besoins en main-d’œuvre formulés par les employeurs de l’ASSEDIC de La Réunion. Ces intentions d’embauche concernent à la fois du personnel qualifié (maçons, ouvriers des travaux publics, peintres et ouvriers des finitions du bâtiment) et non qualifiés (ouvriers du gros œuvre du bâtiment...). En effet, le secteur de la construction rassemble toujours une part importante des projets de recrutement (30%). De plus, les entrepreneurs du BTP déclarent un nombre d’intentions d’embauche en hausse de 12% par rapport à l’an dernier. Dans cet ensemble, les entreprises de construction de bâtiments et de terrassement sont les plus dynamiques. Néanmoins, les difficultés de recrutement se sont nettement renforcées sur ces métiers (plus de 65% de cas difficiles).
Les fonctions liées aux services aux particuliers (animateurs socioculturels, éducateurs spécialisés...), de l’hôtellerie-restauration (cuisiniers, employés et agents de maîtrise de l’hôtellerie...), ainsi que certaines fonctions transversales du tertiaire (secrétaires, assistantes, agents d’entretien, agents de gardiennage et de sécurité...) figurent parmi les profils les plus recherchés dans l’île de La Réunion. Certains métiers liés aux activités agricoles (jardiniers, autres métiers de l’agriculture...) rassemblent aussi un nombre significatif de projets d’embauche.

Le Nord, premier bassin d’emploi

La proportion d’établissements envisageant de recruter en 2008 atteint des valeurs relativement homogènes dans les différents bassins d’emploi de l’ASSEDIC. Le ratio est toutefois légèrement inférieur à la moyenne dans le Sud de l’île (Saint-Pierre, Le Tampon, Saint-Joseph...), en raison notamment de la faiblesse de la propension à recruter constatée dans le commerce de détail (8%) et l’action sanitaire et sociale (17%). Néanmoins, ce bassin enregistre +600 projets d’embauches par rapport à 2007.
Dans le bassin du Nord de l’île (Saint-Denis, Sainte-Clotilde...), la proportion d’établissements potentiellement recruteurs bénéficie des plus fortes ambitions d’embauche exprimées par les entreprises des secteurs industriels (agroalimentaire, mécanique...) et des services à la personne (services domestiques, éducation...).
Avec 1.750 embauches prévues, le bassin Est reste celui qui embauche le moins mais connaît une augmentation de +300 projets par rapport à 2007.
Enfin, l’Ouest est le bassin qui enregistre la plus forte baisse, soit 450 projets d’embauches en moins par rapport à l’année dernière.

Selon cette enquête de l’ASSEDIC, l’année 2008 est marquée par un essoufflement des entreprises à répondre au questionnaire, il s’agit du plus faible taux de retour depuis 4 ans (22%). D’autre part, un dynamisme se crée concernant le nombre de projets d’embauches :

- dans les établissements de petite taille (1 à 4 salariés) : +800 projets par rapport à 2007

- dans les secteurs industriels (+200 projets) et de la construction (+400 projets)

- dans les bassins Sud (+600 projets) et Est (+300 projets).
Par contre, davantage d’employeurs rencontrent des difficultés à recruter dans certains métiers, 1 embauche sur 2 est jugée difficile notamment dans :

- les métiers de la construction en général

- les métiers de l’hôtellerie et de la restauration
On note également une plus forte saisonnalité des besoins en main d’œuvre avec 1 embauche sur 5 notamment dans l’industrie agricole (campagne sucrière-coupe de la canne) et dans les associations qui ont besoin d’animateurs socioculturels et sportifs.

Sophie Périabe
(Avec la « Synthèse de l’enquête sur les Besoins de Main d’œuvre 2008 » de l’ASSEDIC de la Réunion)


47% des embauches jugées difficiles

La proportion de projets de recrutement estimés difficiles par les employeurs réunionnais atteint 47%, ce qui correspond à environ 5 900 embauches problématiques. La tendance à l’augmentation du ratio s’amplifie en 2008 (+12 points), après les hausses plus modestes des années précédentes. La progression de l’indicateur est spectaculaire dans la construction (+25 points) où la part des projets jugés difficiles rejoint un niveau plus conforme à la moyenne nationale. Même constat dans l’industrie manufacturière où désormais plus de la moitié des intentions d’embauche sont considérées comme problématiques par les employeurs. Enfin, la proportion de projets jugés difficiles apparaît élevée dans le commerce.
La part des recrutements estimés difficiles par les employeurs dépasse désormais 55% dans l’Ouest de l’île (Le Port, Saint Paul, La Possession...). La part des embauches jugées problématiques y est particulièrement élevée dans le secteur de la construction, qui rassemble en outre une fraction extrêmement forte du total des projets d’embauche. Dans le Nord de l’île (Saint-Denis, Sainte-Clotilde...), la proportion d’embauches considérées comme problématiques est également assez élevée. Dans ce bassin d’emploi, les recrutements difficiles se concentrent dans la construction, le commerce de détail, et l’hôtellerie-restauration.


Et l’emploi saisonnier ?

Les projets de recrutement à caractère saisonnier représentent cette année 20,6% des embauches envisagées par les employeurs réunionnais (contre 21,7% l’an dernier). Cela correspond à près de 2.600 projets en 2008. Le recours au personnel saisonnier demeure concentré dans quelques activités comme la construction, où la proportion de projets à vocation saisonnière atteint 22%, ainsi que dans les services collectifs, sociaux, personnels et domestiques (32%). La part des intentions d’embauche à vocation saisonnière reste assez limitée dans l’hôtellerie-restauration (21%).
Les projets de recrutement liés à une activité saisonnière sont assez nombreux dans le Nord de l’île (Saint-Denis, Sainte-Clotilde...). Dans ce bassin d’emploi, les projets à caractère saisonnier se concentrent chez les prestataires de services aux entreprises, et dans les activités récréatives, culturelles et sportives. La part des embauches à vocation saisonnière est également assez élevée dans le bassin d’emploi de l’Est de l’île (Saint-Benoît, Saint-André, Sainte-Rose...). Ces recrutements ponctuels sont majoritairement formulés par des employeurs de la construction, des structures associatives et des entreprises agricoles.


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Messages

  • Une bonne nouvelle...Cette étude nous donne des indications intéressantes mais elle est incomplète et laisse aux rechercheurs d’emploi à la fois espoir mais aussi incompréhension. Quand il est dit qu’un secteur économique embauche, il faut aller jusqu’à la désignation des métiers, des niveaux de compétence -définie par les conventions- et surtout le descriptif du poste et donc le savoir-faire demandé par les chefs d’entreprise. A partir des compétences des demandeurs d’emploi il est possible de faire une évaluation entre ce qui est demandé et l’existant. Cet écart sera comblé par des formations professionnelles dont l’objectif est de mettre le savoir- faire du demandeurs d’emploi à la hauteur de ce qui est éxigé. Pour que la formation soit de bonne qualité et qu’elle réponde aux attentes des Chefs d’entreprise et des demandeurs d’emploi, il faut réaliser une évaluation auprés de chaque futur stagiaire. Mesurer les écarts et demander aux organismes de formations quel programme sera mis en place pour combler cet écart. Avant la fin du stage , refaire cette évaluation et constater : l’organisme a rempli ses cahiers de charges, les stagiaires ont montré ce que l’on attendait d’eux et ...ainsi démontrer qu’il est possible d’organiser des stages professionnels qui répondent à l’attente des Chefs d’entreprise et non la mise en place des stages dits "alimentaires", inefficaces sur le plan économiques.
    Pendant plus de 10 ans dont plus de 4 ans à la direction parisienne et 3 ans à la direction des Yvelines, j’ai organisé ce type de stages dont le titre était : Chefs d’entreprise, demandeurs d’emploi , responsables de formation : "parlons vrai..."

    Voir en ligne : 12.600 embauches prévues en 2008


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