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156.510 Réunionnais inscrits à Pôle emploi

La plus grave crise sociale de notre histoire

mardi 28 août 2012, par Manuel Marchal


Les derniers chiffres de Pôle emploi sont tombés hier. Ils indiquent qu’à la fin du mois de juillet, 156.510 Réunionnais étaient inscrits à Pôle emploi. En France, un vent de panique a soufflé au même moment : 4,7 millions de travailleurs privés d’emploi, 5,3 millions d’inscrits à Pôle emploi, c’est du jamais vu. Dire que pendant des décennies, parce qu’il refusait de développer La Réunion, le pouvoir a organisé l’émigration massive des jeunes Réunionnais en France au prétexte qu’il y avait là bas le plein emploi. Mais aujourd’hui, où en est-on ?


En juillet dernier, la crise a franchi un palier supplémentaire dans l’aggravation. Selon Pôle emploi, 156.510 Réunionnais étaient à la recherche d’un travail en juillet dernier.
Ce nombre est la confirmation d’une accélération de la crise à la suite de l’arrêt des grands chantiers, du coup d’arrêt aux énergies renouvelables et de la décision du précédent gouvernement de changer le mode d’attribution des subventions de l’État. Ces trois faits ont cassé la dynamique patiemment mise en place au cours des années précédentes par l’Alliance à la tête de la Région notamment.

Un modèle en crise

En France, si la crise est moins prononcée que dans notre pays, l’annonce des derniers chiffres a suscité un vent de panique. En encadré, nous reproduisons d’ailleurs un extrait d’une dépêche diffusée dans plusieurs médias. Tous insistent sur un 15e mois de hausse consécutive, et sur la progression inéluctable du nombre de chômeurs qui franchira bientôt la barre des trois millions rien que pour la catégorie A. Au total, plus de 5,3 millions de travailleurs sont inscrits à Pôle emploi.
Voilà qui donne une idée de la crise en France.
Pourtant, souvenons-nous du modèle qui était vanté à La Réunion dans les années 60 et 70. À ce moment, notre île était encore un pays où l’agriculture et l’industrie sucrière faisaient vivre la majorité de la population, deux fois moins nombreuse qu’aujourd’hui. La France vivait alors ses Trente glorieuses, une période de croissance importante. Le gouvernement avait donc beaucoup plus de moyens financiers que maintenant pour financer des politiques publiques.

Le choix du non-développement

Il aurait pu alors accompagner le développement du pays en soutenant l’émergence d’industries fortement créatrices d’emploi. Paris fit un autre choix : c’est l’organisation de l’émigration massive de la jeunesse réunionnaise vers la France, et le non-développement de La Réunion. Chaque année, des milliers de jeunes étaient envoyés dans ce lointain pays avec un aller simple sans retour. Ils faisaient alors partie d’un important contingent de travailleurs immigrés en France qui avaient souvent pour destination des emplois pénibles, difficiles à pourvoir dans cette période de plein emploi.
Le retournement commença à se faire sentir sous le septennat de Giscard d’Estaing. Arrivé au pouvoir en 1981, François Mitterrand voulait faire baisser le chômage. À la fin de son mandat, le nombre de chômeurs dépassait 2 millions en France. Aucune manœuvre comptable ne peut plus cacher la vérité qui éclate : plus de 5,3 millions d’inscrits à Pôle emploi. Autant dire que les dizaines de milliers de Réunionnais émigrés en France vivent aujourd’hui dans un pays qui connaît une grave pénurie d’emplois.
Malgré cela, les jeunes Réunionnais sont toujours invités à "aller se frotter" à l’extérieur, surtout en France. Et ce sont des personnes ayant déjà un emploi en France qui viennent par centaine chaque année occuper des postes qui se libèrent ou se créent dans notre pays, aussi bien dans le public que dans le privé.

M.M.

Plus de 5,3 millions d’inscrits à Pôle emploi

Extrait d’une dépêche publiée hier en France, voilà qui donne une idée de la tonalité des titres de la presse quotidienne aujourd’hui.

« Selon les chiffres publiés lundi par le ministère du Travail et Pôle emploi, le nombre de demandeurs de catégorie A, qui n’exercent aucune activité, a augmenté de 1,4% le mois dernier en France métropolitaine pour s’inscrire à 2.987.100, son niveau le plus élevé depuis juin 1999.

Sur un an, il affiche une hausse de 8,5%.

En tenant compte des personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emploi s’est accru de 1,3% (+58.300) en juillet par rapport à juin et de 7,9% sur un an pour atteindre 4.453.800.

En incluant les départements d’outre-mer, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C atteignait 4.733.000 fin juillet. »

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