Pour “stabiliser” les dépenses...

17.000 fonctionnaires de moins en 2005

2 juillet 2004

Le gouvernement prépare un nouveau budget d’austérité. Première indication : on irait vers la suppression de 17.000 postes de fonctionnaires....

Nous sommes en pleine phase d’élaboration du projet de loi de Finances pour 2005. Comme l’année passée, ce sera un budget de récession, un budget d’austérité. Pour respecter les exigences européennes, la France doit maîtriser ses dépenses. De façon extrêmement stricte. Ce qui veut dire que les crédits ne devront pas augmenter plus que l’inflation en 2005. Celle-ci pourrait être de l’ordre de 1,5%. En conséquence, les dépenses de l’État pour 2005 devraient être assez proches de ce qu’elles avaient été l’année passée (pour le budget 2004), à savoir près de 288 milliards d’euros (contre 284 milliards d’euros).
Au vu de ce qui s’est passé pour le “Plan Borloo”, qualifié par le gouvernement de mesure phare dans le champ “social”, il y a lieu d’émettre des craintes. En effet, pour son “plan de cohésion sociale” (sic), Jean-Louis Borloo avait demandé 1,5 milliard d’euros. Son plan a été doté de 1,1 milliard d’euros de crédits nouveaux.
Le “cas” Borloo devrait être généralisé. L’Outre-mer ne sera pas épargnée. Le gouvernement sait qu’il ne peut se permettre d’être “généreux”. Et le ministre de tutelle, le fait clairement savoir à ses collègues ministres, reçus lors de "conférences budgétaires", sorte de discussion “à l’amiable” entre ministres. S’il y avait désaccord sur le montant des crédits affectés à chaque ministère, ce serait alors Jean-Pierre Raffarin qui trancherait... Lorsque ces rencontres seront achevées, les ministres recevront les "lettres plafonds", qui précisent le volume des crédits et des emplois budgétaires de chaque ministère. Elles devraient leur parvenir avant fin juillet. Et c’est justement sur cette question des emplois, des effectifs dans la fonction publique, que l’on connaîtra réellement l’ampleur de la rigueur, puisque, s’il est maintenant acquis que l’on aille vers une réduction des effectifs de la fonction publique, reste à savoir combien d’emplois vont être supprimés. Cela va osciller entre 17.000 et 14.000 postes de fonctionnaires de moins en 2005. Une idée reste dans l’air du temps : celle de demander aux ministères les plus importants (essentiellement l’Éducation nationale), un “effort” plus important que pour les ministères comportant moins de fonctionnaires.
Ce qui laisse planer beaucoup d’inquiétudes quant au plan de rattrapage demandé par les Réunionnais...

D.B.


L’État mauvais payeur !

Selon une information donnée par l’agence Tahiti-presse, l’État serait un très mauvais payeur, notamment vis à vis de la Polynésie. En effet, il y quelques jours, le vice-président de la Polynésie et porte-parole du gouvernement a déclaré que l’État avait plus de 209 millions d’euros de retards de paiement au titre de différentes conventions signées au cours des dernières années. Il précisait : "Nous demandons à l’État d’honorer sa signature. Nous comptons sur son sens des responsabilités".
Les retards constatés, selon le vice-président, concernent aussi bien le Contrat de développement, que le Fonds de reconversion pour la Polynésie et diverses opérations concernant les ports, les programmes de logements sociaux, le régime de solidarité territoriale, le fonctionnement d’un hôpital...
Le vice-président a confirmé qu’une délégation de la Polynésie conduite par Oscar Temaru se rendrait bien à Paris, vers la mi-juillet, pour évoquer ce dossier. "Il a été difficile d’avoir un contact avec le ministère de l’Outre-mer. Nous n’avons eu affaire qu’avec un sous-directeur de cabinet jusqu’à présent. Nous forcerons les portes des ministères, s’il le faut, car il y a urgence", a-t-il ajouté.
De son côté Brigitte Girardin, lors de son voyage en Martinique, a fait preuve d’hostilité vis à vis du nouveau président de Polynésie allant même jusqu’à dire : "Oscar Temaru n’a jamais eu un comportement républicain". Avouant : "Je ne connais pas Oscar Temaru", elle a rajouté : "Contrairement à d’autres élus indépendantistes, qu’il s’agisse de ceux que je rencontre en Nouvelle-Calédonie ou ici en Martinique, Monsieur Temaru est à la tête d’un parti qui n’a jamais eu un comportement, je dirais, républicain, puisqu’il n’a jamais accepté de rencontrer le moindre ministre de l’Outre-mer. L’aéroport de Tahiti Faa’a se trouve sur sa commune. Il n’accomplit jamais le geste républicain, comme le prévoit le protocole républicain". L’information est rapportée par le journal “Les Nouvelles” et figure dans la revue de presse sur le site de Medetom.
Ce “coup de vent” qui a soufflé sur la “chiraquie outre-mer” (pour parodier le titre d’un article de la presse magazine française), a fait - à nouveau - perdre à madame la ministre, le sens... républicain. Doit-on lui rappeler qu’au nom de ces mêmes principes républicains, on se doit de saluer le maire d’une commune lorsqu’on visite une installation située sur celle-ci ? Mais elle l’avait certainement oublié... C’était au Port, en janvier 2004...

D.B.


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