Citroën Réunion : vers le plus long conflit social de l’année ?

19e jour de grève pour faire triompher une revendication : respèkt anou !

6 décembre 2013, par Manuel Marchal

Pas de négociation hier à Citroën Réunion, les travailleurs sont plus que jamais motivés pour faire aboutir leurs revendications. Ils veulent être respectés et refusent une gestion à coup de sanctions disciplinaires.

Selon les grévistes, le soutien hier de deux secrétaires généraux du PCR a fait prendre conscience à la direction de l’importance du mouvement.
(photo M.M.)

Les travailleurs de Citroën Réunion entament aujourd’hui leur 19e jour de grève. Hier, pas de négociations entre les grévistes et la direction. Dans la matinée, un huissier est venu constater qu’il n’y avait aucune entrave à l’activité de la concession Toyota-Ford de la Technopole de Saint-Denis. Un cadre de l’entreprise a fait part aux travailleurs d’un sentiment de tristesse compte-tenu de la situation. Un sentiment qui pourrait facilement disparaître si la direction accédait aux revendications, rappelle Sébastien Fauconnier de la CGT-CMT.

Chacun campe sur ses positions et dans ces conditions un des deux aura l’obligation de céder, explique le syndicaliste. Pour les travailleurs, l’objectif est de maintenir la motivation jusqu’au bout.

Ce jeudi a été émaillé de distributions de tracts et de journaux "Témoignages" lors d’une action de barrage filtrant. L’action continue de rencontrer un bon écho, car « ce que nous vivons, ces gens le vivent dans leur travail et ils se retrouvent dans notre mouvement », précise Sébastien Fauconnier.

Les travailleurs revendiquent la fin de répression exercée à l’encontre des encartés CGT, la levée des restrictions imposées par « des petits chefs » à la liberté d’expression, ainsi que la fin des tentatives de déstabilisation.

Ils militent pour le respect de l’accord de fin de conflit signé en décembre dernier. « 4 points sur 8 n’ont pas été appliqués, et les NAO n’ont pas commencé comme prévu », précise Sébastien Fauconnier. « Nous sommes obligés de batailler pour grappiller ce à quoi nous avons droit » .

Les travailleurs entrent dans leur 19e jour de grève. Si le conflit se prolonge encore un jour de plus, alors il deviendra la plus longue grève de l’année.

Ce blocage montre bien toute la difficulté du dialogue social à La Réunion. Un dialogue d’autant plus difficile quand la véritable direction ne se situe pas à La Réunion. Car le véritable patron de Citroën à La Réunion aujourd’hui, c’est le fonds d’investissement japonais Toyota Tshusho, propriétaire de la Compagnie française d’Afrique occidentale, importateur et distributeur de la marque automobile française à La Réunion.

M.M.

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