Défilé unitaire

1er Mai à Saint-Denis : « Combatifs dans l’unité »

2 mai 2009, par Edith Poulbassia

Ce défilé « historique », réunissant associations, politiques et syndicats, est une étape nouvelle pour porter les revendications. Le combat du COSPAR continue. Un peu moins d’un millier de personnes ont défilé du Jardin de l’Etat à la Préfecture hier matin.

Le défilé traditionnel du 1er mai a eu lieu hier à Saint-Denis. Les manifestants sont arrivés au compte-goutte après 9h00, avant que le cortège ne s’engage vers le Jardin de la Préfecture vers 10h30. Moins d’un millier de manifestants sont ainsi venus célébrer la Fête du Travail. Armand Hoarau, de l’UNSA, a pris la parole au nom du COSPAR et a ainsi insisté dans son discours sur ce « 1er mai historique, solidaire dans l’unité, au-delà des forces associatives, politiques, syndicales, étudiantes pour le devoir de souvenir des hommes et des femmes qui se sont battus contre l’exploitation ».
PCR, NPAR, Parti de Gauche 974, CGTR, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, ATD Quart Monde, Agir Contre le Chômage, UNEF, la liste est longue des organisations représentées hier. Un hommage donc rendu au passé, mais aussi un défilé pour le présent.
Si le COSPAR a obtenu des avancés pour le logement social, la baisse des prix des produits de première nécessité et des tarifs bancaires, grâce au soutien de la population, le combat n’est pas terminé. « Ce 1er mai est une nouvelle étape », a déclaré le porte-parole du Collectif. Le COSPAR reste déterminé : il attend toujours les réponses aux 62 revendications de la plateforme commune, demande l’amélioration immédiate du pouvoir d’achat, la transparence des prix, une meilleure indemnisation du chômage, une aide aux jeunes sans emploi, la fin des suppressions de postes dans les services publics et demande au gouvernement de conditionner les aides, exonérations de charges aux patrons. « Des propositions réalistes, efficaces », que le Collectif va donc continuer à défendre car le constat est alarmant : « avec la crise, on continue comme avant. Comme si rien ne se passait ». L’important pour le COSPAR est de rester « combatif dans l’unité » pour obtenir plus de justice sociale. Le travail doit entre autres se poursuivre pour restaurer un vrai dialogue social et faire respecter les droits des salariés dans les entreprises, que ce soit le droit à la formation, l’application des conventions collectives, la validation des acquis et de l’expérience, etc… grâce à la structuration des branches.
Enfin, l’Etat doit comprendre que les projets de développement durable, comme Gerri ou Réunion île Verte, ne valent rien sans la prise en compte du social.

EP


• Henri Grondin, COSPAR

Avec quels éléments, va-t-on aller aux Etats généraux ?

« Le 1er mai est à part. Avec ou sans crise sociale, on se doit de venir manifester. Les travailleurs se sont battus, nous devons leur rendre hommage. Mais nous sommes là pour dire non à la politique de l’Etat. Depuis que le COSPAR existe, les consciences se sont éveillées. C’est à nous de dire ce que nous voulons pour notre pays. C’est fini le temps où “nou té dan fénoir”. Les gens des quartiers comme le Chaudron ont besoin de s’exprimer aux Etats généraux. Le problème, c’est que les politiques sont loin du peuple, de leurs préoccupations. Exemple, quatre journées sont prévues pour un débat sur les prix, dont trois séances plénières. Il a fallu au COSPAR douze séances de travail à la Préfecture pour obtenir une baisse sur 250 produits. Va-t-on faire avancer les choses lors de ces Etats généraux ?
De son côté, le COSPAR a signé une convention et attend toujours la transparence de la formation des prix sur 15 articles comme le riz, le lait, la viande. Avec quels éléments va-t-on aller aux Etats généraux ? ».

• Marie Nadia Tancourt de ATD Quart Monde et Virginie Taranne de Agir Contre le Chômage

Pour l’augmentation des salaires

« Nous sommes là pour demander la revalorisation des salaires, l’augmentation du SMIC et défendre le droit au travail. Nous sommes solidaires avec les chômeurs qui subissent la crise économique. Nous nous battons pour les plus faibles qui n’ont pas la possibilité de venir manifester dans la rue ».

• Jean-Pierre Técher, Agir Contre le Chômage

Faire entendre la voix des sans voix

« La situation est suffisamment grave pour venir manifester. Les conflits sociaux qui fleurissent partout le prouvent. Agir Contre le Chômage est là pour faire entendre la voix des sans logement, des sans emploi, des sans voix. On ne les entend pas, on ne les voit pas, ils souffrent dans l’indifférence générale des politiques, des patrons, du gouvernement. Ce sont eux les vrais responsables de la situation actuelle. Il y a longtemps qu’ils auraient dû démissionner car ils ne sont pas à la hauteur ».

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