1er-Mai « une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire »

1er mai 2023

L’intersyndicale a appelé à faire du 1er-Mai « une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire » contre la réforme des retraites.

Ce 1er mai sera une journée très attendue par les opposants à la réforme des retraites. L’intersyndicale a appelé à faire du 1er-Mai, « une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire  ».

Après la validation du texte gouvernemental par le Conseil constitutionnel, mi-avril, les responsables syndicaux avaient ciblé ce 1er mai, journée internationale des travailleurs, afin de relancer le mouvement et maintenir la pression sur le gouvernement pour demander le retrait du texte.

« La mobilisation du 1er-Mai sera inédite et exceptionnelle  », a déjà annoncé Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT, sur RTL. Deux semaines après la promulgation du projet de loi par Emmanuel Macron, des manifestations ont eu lieu dans toute la France lors des déplacements de ministres. Des casserolades se sont faites entendre, afin de montrer que la colère reste importante dans le pays.

Un nouveau sondage de l’Ifop, publié le 28 avril, confirme que le niveau de soutien ou de sympathie au mouvement reste aussi élevé que début avril (60 %), et enregistre une hausse de 9 points par rapport à janvier.

« On sent que la contestation reste bien ancrée dans le pays, et on peut imaginer que ce 1er-Mai sera une réussite pour les syndicats », a assuré Stéphane Sirot, historien spécialiste du syndicalisme et des mouvements sociaux.

En 2022, la fête des travailleurs n’avait rassemblé que 210.000 manifestants, selon la CGT, et 116.500, d’après le ministère de l’Intérieur, dans l’ensemble du pays. « Les 1er-Mai sont des journées symboliques, mais elles n’ont pas rassemblé massivement ces dernières années, sauf quand elles s’inscrivent dans un mouvement social comme aujourd’hui. L’intersyndicale sera de nouveau soudée pour cette journée du 1er-Mai, c’est très rare, et c’est ce qui a fait sa force ces derniers mois », a ajouté ce dernier.

Selon une note des renseignements révélée par Europe 1, entre 80.000 et 100.000 personnes seraient attendues rien qu’à Paris. « Il est d’ores et déjà approprié de qualifier ce 1er-Mai d’historique au regard de la mobilisation », ont indiqué les services de renseignement. Ce document a été contesté par les syndicalistes, qui attestent qu’elle est un moyen de faire peur et de pousser les gens à ne pas aller manifester.

Pour Jean-Luc Mélenchon, «  ça va être énorme ». Tous les partis de gauche ont appelé à se mobilisé. « Faites ce qu’il faut pour que ce soit énorme ! La lutte continue et le président devra retirer sa loi, et sans doute le gouvernement qui va avec », a lancé le leader insoumis.

Tous les yeux sont rivés vers le 3 mai, jour où les Sages doivent annoncer leur décision de valider ou non le second Référendum d’initiative partagé (RIP). « Cela peut créer un nouveau contexte », a assuré l’historien Stéphane Sirot. « Une validation du RIP redynamiserait la contestation et ancrerait cette question des retraites sur plusieurs mois ; les syndicats maintiendraient sans doute leur démarche unitaire pour récolter les signatures ».

En cas d’invalidation du RIP, l’exécutif espère au contraire tourner définitivement la page. Dans ce cas, « la stratégie syndicale a été de coller au calendrier institutionnel, donc assez logiquement, si celui-ci s’achève en cas d’échec du RIP, on peut imaginer qu’il n’y ait plus de grandes journées d’action et que des sensibilités différentes s’expriment sur le retour au dialogue », a ajouté le spécialiste.

De son côté, le gouvernement espère ainsi tourner définitivement la page. Cependant, « derrière cette colère des Français sur les 64 ans, on ressent beaucoup d’inquiétudes. Tout ne sera pas purgé, le croire serait une erreur. Il faudra continuer d’aller au contact, apaiser et travailler », a assuré Erwan Balanant, député MoDem du Finistère.


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