Samedi prochain, rassemblement à 9 heures devant la mairie de Saint-Pierre et défilé jusqu’au boulodrome

1er mai : une journée de mobilisations multiformes

26 avril 2004

Samedi, 1er mai, c’est la Fête du Travail. Traditionnellement, la journée des syndicats et des revendications dans l’affrontement du travail et du capital. À Sant-Pierre, une forte Intersyndicale appelle à un rassemblement à 9 heures devant la mairie, puis à un défilé sur le Front de mer. Un autre défilé est prévu à Saint-Denis, à l’appel de la CFDT.
Les syndicats appellent leurs adhérents et sympathisants à prolonger ce 1er mai la protestation électorale de mars contre la politique gouvernementale.
Pourquoi ce 1er mai ne serait-il pas l’occasion d’un élargissement sans précédent des luttes animées par les syndicats, dans la logique d’un rassemblement des forces vives autour d’un projet réunionnais de développement durable ?
Avec les syndicats, les associations peuvent aussi beaucoup pour faire de ce 1er mai 2004 le rendez-vous de tous ceux et toutes celles qui veulent construire ce projet réunionnais.

Samedi prochain, 1er mai, c’est la Fête du Travail, c’est à dire celle des travailleurs : le moment pour les hommes et les femmes de ce pays - qu’ils aient un travail ou qu’ils en soient privés -, pour leurs enfants aussi, qui reçoivent ou subissent (selon les cas) les retombées des situations faites à leur famille, de dire de quelle vie sociale ils rêvent et ce qu’il faut changer, dans les entreprises et dans les situations où le travail et le lien social - même mis à mal - jouent un rôle important.
Traditionnellement, le 1er mai est la journée des syndicats - réformistes et consensuels ou revendicatifs... - et la tradition sera respectée. Une forte Intersyndicale appelle à un rassemblement samedi matin devant la mairie de Saint-Pierre, suivi d’un défilé sur le Front de mer jusqu’au boulodrome. De son côté, pour raison de contentieux syndical, la CFDT appelle seule à un regroupement à Saint-Denis.
Les revendications et les sujets de conflits ne manquent pas et si la vie sociale est moins marquée cette année que l’année dernière par les manifestations, c’est que les élections de mars ont offert une autre tribune aux salariés ou aux privés d’emploi.
Les syndicats appellent d’ailleurs leurs adhérents et sympathisants à prolonger la protestation de mars contre la politique gouvernementale dans la manifestation du 1er mai.

Tous les secteurs du public et du privé concernés

Dans tous les secteurs, les travailleurs - syndiqués ou non - ont leur mot à dire : sur les cas de "rupture de contrat" dans l’indemnisation du et sur les licenciements et délocalisations. Selon l’INSEE, plus de 100.000 emplois publics ont été supprimés en France dans les douze derniers mois et cette politique de restrictions budgétaire a sa traduction à La Réunion dans des services publics déjà réduits comme peau de chagrin. C’est par exemple la fin des emplois jeunes dans l’éducation nationale et dans toutes les collectivités où ils n’ont pas été intégrés définitivement. (voir “Témoignages” de samedi dernier)
Dans les domaines de la Santé, des Services ou dans le Bâtiment, des conflits sont apparus dans la période récente, soit pour "sauver la santé" comme le préconise un groupe de médecins, soit pour refuser l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) préparé à l’OMC et ses implications dans la société insulaire, soit pour améliorer les salaires, comme dans le Bâtiment ou le Commerce.

Un élargissement important

Pour toutes ces luttes, le rendez-vous des syndicats est un moment fort de convergences et d’échanges de vues.
Mais aussi, dans la logique d’un ample rassemblement des forces vives autour d’un projet réunionnais de développement durable, pourquoi ce 1er mai ne serait-il pas l’occasion d’un élargissement important, sans précédent peut-être, de ces convergences des luttes animées par les syndicats ?
Ce n’est pas un hasard si un groupe d’associations de toute l’île ont choisi le 1er mai comme point de départ d’actions et de kabar citoyens appelés Kèr dan kèr, min dan la min, des kabar “Bitasyon fonn’kèr” pour permettre aux habitants de divers quartiers de dire quel développement ils veulent pour leur lieu de vie et comment ils pensent s’impliquer dans le développement durable.
Avec les syndicats, les associations peuvent faire beaucoup dans la prise de conscience que la vie sociale est une œuvre collective qui implique la présence, la pensée et l’action de chacun.
Ce 1er mai 2004 peut être le rendez-vous, après le sens donné aux élections de mars, de tous ceux et toutes celles qui veulent construire, par les revendications et les luttes collectives ou simplement par leur implication individuelle ou associative, un projet réunionnais permettant de sortir des ornières habituelles du “prêt-à-porter” parisien et européen pour répondre aux vrais besoins de l’île et de ses habitants d’ici à l’horizon 2030.

Pascale David


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