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Culture en danger
"Paroles intermittentes", un livre témoin des bénéficiaires d’un statut qui s’effondre
14 novembre 2003
Le Kollectif des Intermittents du Spectacle de La Réunion (KISA) et Raymond Sarti, scénographe et perspectiviste ("Doktèr Kontrokèr") ont rencontré la presse hier matin afin de faire un point sur la situation des professionnels du spectacle.
À cette occasion, ils ont présenté "Paroles intermittentes", un livre d’actualité qui offre, grâce aux témoignages des professionnels du cinéma, de l’audio-visuel, du théâtre, du spectacle vivant, de la musique et de la danse, comme d’un plus large public, un aperçu concret du gouffre sans fond dans lequel la remise en cause inappropriée du statut des intermittents du spectacle les pousse. Notons que tous les droits d’auteur de ce livre seront versés au fonds de solidarité des intermittents.
Nos lecteurs se rappellent les nombreuses manifestations des intermittents du spectacle cette année un peu partout en France et à La Réunion afin d’alerter l’opinion publique comme le gouvernement. Les cris d’alarme de ces nouveaux laissés-pour-compte que sont devenus de nombreux artistes ont encore retenti hier dans les rues de plusieurs villes en France à l’appel de la Fédération CGT du Spectacle, pour qui « la "magouille" continue, nous ne l’accepterons pas. Le gouvernement doit enfin prendre ses responsabilités ».
27 juin 2003 : « c’est une erreur de rédaction. Nous avons signé ce protocole d’accord à deux heures du matin, on ne relit pas à ces heures », voilà ce qu’ont reçu comme seule réponse les intermittents venus démontrer aux signataires du protocole d’accord sur les métiers de l’intermittence l’incohérence des annexes 8 et 9 sur le calcul de la durée de la franchise (soit la période non-indemnisée en début d’ouverture de droits).
8 juillet 2003 : lors de l’avenant qui différa la mise en application des nouvelles annexes, le "paragraphe irrationnel", composé de trois malheureuses lignes, est de nouveau paraphé.
25 juillet 2003 : le Conseil supérieur de l’emploi annonce pourtant que ces trois lignes ont été supprimées, sans que tous les partenaires sociaux aient été invités à le constater ou à l’autoriser.
5 août 2003 : lorsque l’agrément du nouveau protocole est accordé par le même Conseil supérieur de l’emploi, c’est un texte de loi tronqué et modifié qui est ratifié. François Fillon lui offre son agrément le 6 août.
Les coordinations des intermittents ont déposé une plainte contre X avec constitution d’une partie civile pour faux en écriture auprès du Tribunal de Grande Instance (TGI). Ces mêmes coordinations ont également déposé une plainte auprès du Conseil d’État « pour ce vice sur la forme et pour l’aspect inégalitaire et irrecevable de ce protocole d’accord ».
6 novembre 2003 : le président de la Première chambre sociale du Tribunal de Grande Instance de Paris se déclare « incompétent » quant au règlement du litige. Il renvoie donc l’affaire devant le Conseil d’État.
Aujourd’hui encore, les collectifs d’intermittents s’accordent à demander de véritables négociations. Ils ne s’opposent pas à un examen de leur statut, à condition que celui-ci prenne en compte tous les paramètres relatifs aux difficultés de rétributions et d’exercice de leurs professions. Bernard Latter Gé, responsable des Halles de La Villette, se positionne en faveur des intermittents comme médiateur des négociations.
Stéréotypes et préjugés desservent largement les intermittents, à l’heure où le gouvernement Raffarin et sa politique de "ghettoïsation" favorisent l’exclusion et pousse une large partie de la population au mécontentement. Selon Raymond Sarti, "Paroles intermittentes" n’est pas un livre réservé aux professionnels du spectacle, mais il doit intéresser tous les publics, car « ce n’est pas un livre corporatiste, c’est un bouquin de société, posant la question : quel type de culture voulons-nous dans ce pays ? ».
L’initiative d’un tel livre-témoin est née à la suite de toutes les paroles qui ont été libérées lors des manifestations de cette année. Alors que le gouvernement parle de supprimer des postes d’enseignants (à croire que l’éducation de nos enfants n’est pas de ses priorités), Raymond Sarti souligne la menace qui pèse sur 30.000 intermittents : « La grande difficulté c’est la dégradation de la reconnaissance. La France se calque sur la vision rétrograde du gouvernement Thatcher. On oublie que l’on est dans un pays de tradition d’exception culturelle qui permettait déjà un développement économique au 17ème siècle ».
Le Kollectif des Intermittents du Spectacle, en la personne de Gladys Mnémonide, sa présidente, et de Soraya Thomas n’a pas voulu manquer le rendez-vous fixé pour la présentation du livre. « La mobilisation a été trop peu suivie chez nous », regrette Gladys Mnémonide. Soraya Thomas explique l’absentéisme des intermittents réunionnais par « une grande vulnérabilité, l’éloignement, la résignation et l’individualité ». Lorsque l’on aborde avec elle l’éventualité d’une recrudescence de travailleurs intermittents non déclarés, Gladys Mnémonide avoue qu’elle entend beaucoup parler, autour d’elle, du "travail au black" comme seule solution pour ceux qui ne parviendront pas, selon le protocole remis en cause, à comptabiliser 507 heures de travail sur 10 mois, et ils seront nombreux !
« On ne travaille pas à la rentabilité », ajoute Soraya Thomas, « on crée des valeurs qui ne sont pas qualifiables quantitativement ».
Alors qu’avant-hier les intermittents ont tenté de prendre la parole à l’Assemblée nationale, sans succès, alors que sur France 2 le présentateur du journal a dû laisser la parole aux intermittents, le Kollectif des Intermittents du Spectacle n’envisage pas de telles actions de force ; « nous devons nous tourner vers un travail plus large de la culture à La Réunion », confie sa présidente. Elle compte sur le soutien déjà important du Collectif des professionnels de la culture pour parvenir à regrouper tous les acteurs culturels impliqués à La Réunion.
Impressions d’une artiste belge |
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Alors que nous nous entretenions avec les intermittents, au même moment l’artiste belge Agnès Limbos présentait ses "Petites fables" (voir "Témoignages" du mercredi 12 novembre) à un groupe de scolaires dans une petite salle, à l’étage du Théâtre du Grand Marché. Nous avons profité de l’opportunité pour lui demander de s’exprimer sur son statut et celui des intermittents de France. « En Belgique, le statut d’intermittent n’existe pas, on a le statut d’artiste, très difficile à obtenir d’ailleurs. Un cachet par an suffit à maintenir celui-ci, mais il semble que cela ne durera pas. La Belgique semblerait vouloir s’aligner sur les mesures françaises, celles du statut d’intermittent. Ma compagnie joue beaucoup en France, nous connaissons les difficultés des intermittents, et je crois qu’il n’y a que les grosses compagnies théâtrales qui pourront s’y retrouver », déplore-t-elle. « Les mesures envisagées actuellement représentent une véritable ouverture à la fraude. On a tendance à vouloir assimiler l’artiste à un indépendant, l’accablant ainsi de toutes les servitudes, telles que des impôts démesurés lorsqu’un sculpteur parvient à vendre l’une de ses créations, par exemple. Mais cela devient de plus en plus libéral chez nous aussi, en Belgique. À mon avis, il n’y a que les grosses structures qui pourront s’en sortir ». |
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