Table ronde sur le prix des carburants

20 jours pour faire toute la transparence sur la formation des prix

4 septembre 2008, par Manuel Marchal

C’est le 24 septembre prochain que le groupe de travail réunissant les acteurs de l’importation et de la distribution des carburants doit faire un point d’étape. Leur objectif : faire la transparence sur la formation des prix des carburants dans l’attente des conclusions de la mission de l’Inspection générale des Finances chargée de faire toute la lumière sur le fond des différents paramètres qui entrent en compte dans la fixation des prix.

« Le mode actuel de régulation du marché par l’autorité administrative qui date maintenant de 20 ans est-il toujours pertinent et efficace ? Les prix de vente maxima fixés par le Préfet tous les trimestres correspondent-ils aux meilleurs coûts que nous pouvons obtenir, compte tenu de la taille de notre marché ? Les prix de revient de chaque poste auxquels nous nous référons pour nos ajustements tarifaires trimestriels sont-ils évalués de manière transparente ? ». Ce sont les trois questions auxquelles devra répondre le groupe de travail d’ici le 24 septembre. Ce groupe réunira dès lundi des représentants de tous les acteurs concernés par l’approvisionnement et la distribution des carburants à La Réunion, ainsi que des fonctionnaires de la Direction régionale de la concurrence et des Douanes.
Dans l’attente des conclusions de la mission de l’Inspection générale des Finances chargée de faire la lumière sur le fond de la structuration des prix des carburants à La Réunion, le groupe de travail va donc mettre à plat les sujets abordés par le rapport de l’Observatoire des Prix et des Revenus. L’objectif est de voir comment améliorer le système actuel, tout en préservant le modèle réunionnais. Le mode de calcul actuel des prix des carburants va évoluer. A partir du 1er novembre, un mécanisme transitoire sera mis en place, en attendant le rapport de la mission de l’Inspection générale des Finances. C’est sur la base de ce rapport qu’une réforme sera effective.

Pas d’augmentation dans l’immédiat

Pour les consommateurs, pas d’augmentation des prix dans l’immédiat, mais après lecture des résultats du groupe de travail, si toute la transparence est faite sur la formation des prix, et si le consensus existe, alors le préfet pourra décider de « dégeler » la situation qui prévaut depuis le 1er août dernier. Rappelons que le 1er août, le préfet avait décidé une hausse de 3% du prix des carburants, alors que les groupes pétroliers demandaient bien plus.
Ce sont en substance les principaux points d’une déclaration commune de tous les participants à la sortie de la table ronde. Autour du préfet se trouvaient les représentants des compagnies pétrolières, des gérants de station-service et la Région, en la personne de Raymond Lauret.
Au terme de cette rencontre, le consensus était de mise. Pourtant, depuis vendredi, l’opinion a pu constater toute l’étendue des intérêts contradictoires des pétroliers et des gérants, tout en ayant à l’esprit que l’Etat a accordé une hausse a minima du prix des carburants le 1er août dernier, afin de limiter l’impact sur le pouvoir d’achat. Il s’agit donc de concilier tous ces paramètres, tout en préservant un modèle qui fait vivre 1.600 familles à La Réunion.

Les emplois préservés

Donc, pour le moment, les 1.600 emplois sont préservés dans les 144 stations-service de La Réunion. Grandes sont en effet les craintes que sous la pression des groupes pétroliers, l’automatisation remplace le travailleur pour augmenter les marges, dans un contexte d’augmentation des prix de la matière première, le pétrole.
« Nous travaillons à ce que les emplois soient maintenus dans les stations-service », a déclaré Gérard Lebon, président du syndicat des gérants de station-service, « nous avons un modèle à défendre ».
Dans les semaines qui viennent, l’opération transparence sur les prix sera la préoccupation d’un groupe de travail rassemblant tous les acteurs de l’importation et de la distribution des carburants. Ceci afin de connaître comment, en amont, se forment les prix, précise le préfet. Le représentant de l’Etat indique que pour la première fois, il sera possible de confronter tous les éléments. Il ajoute que cette démarche avait abouti à la transparence pour la formation du prix du carburant vendu aux pêcheurs. Sur la base de ce précédent, le préfet se veut donc optimiste.

Manuel Marchal 


Point d’étape dans 20 jours

Dans un communiqué diffusé à l’issue de la table ronde réunissant les gérants de station-service, les compagnies pétrolières et la Région, la Préfecture a diffusé un communiqué précisant ce qui va se passer dans les semaines à venir. En voici un extrait :

« Il ne s’agit pas de stigmatiser telle ou telle catégorie d’opérateurs. Il s’agit sereinement de faire la lumière sur tous les éléments du débat. L’administration s’engage à faciliter cette démarche avec le souci de la plus grande clarté :
Aucun scénario n’est a priori exclu :

- libéralisation des prix totale ou partielle,

- transfert à une autre autorité administrative de la compétence réglementaire de fixer les prix,

- nouveau cadrage de l’outil d’analyse des coûts.
Chaque séquence dans la chaîne de nos approvisionnements sera examinée :

- achat des produits,

- transport,

- stockage,

- marge des opérateurs (grossistes et détaillants),

- fiscalité et para-fiscalité.
Il a été proposé aux participants de la table ronde de constituer un groupe technique qui va travailler sur tous ces aspects. Il se réunira sans délai.
Le Secrétaire général de la Préfecture fera un point d’étape le 24 septembre, avec pour objectif d’aboutir à une méthode transitoire de fixation des prix, à compter du 1er novembre 2008, et ce, jusqu’aux conclusions de l’Inspection générale des Finances que le Secrétaire d’État à l’Outre-mer, Yves Jégo, a demandées.
Toutefois, le dépôt des premières conclusions de ce premier point d’étape, dès lors que la transparence dans la formation des prix aura été garantie conformément aux termes du communiqué de presse transmis le 31 juillet dernier, sera en outre l’occasion d’analyser si les conditions sont réunies ou non pour procéder à un ajustement tarifaire intermédiaire tenant compte de la situation qui a été gelée le 1er août ».

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