Une baisse des prix de 60 articles qui ne changera rien

200 euros pour les plus démunis en attendant des réformes structurelles

12 mars 2012, par Manuel Marchal

C’est aujourd’hui que le prix de 60 produits doit diminuer. Cette baisse repose en grande partie sur une subvention de 5 millions d’euros versée par le Conseil général, limite l’effort du monopole et dédouane l’État de tout effort. Plus que jamais, la prime de vie chère de 200 euros doit s’appliquer, car les mesures lancées aujourd’hui ne changent rien sur le fond.

Le 28 février dernier, le préfet présente une liste de 60 produits dont le prix devra diminuer. Autour de lui, il y a les présidents des collectivités, la grande distribution notamment, mais aucun représentant des consommateurs. L’ARCP a été exclue des discussions des trois jours précédents qui ont décidé du choix des produits, du pourcentage de baisse et de la participation des fonds publics. La grande nouveauté, c’est la découverte d’une nouvelle mission que se sont donnée les présidents de la Région et du Conseil général : prendre dans la caisse de la collectivité pour subventionner une baisse des prix afin de limiter l’effort des monopoles. Didier Robert le fait pour la bouteille de gaz et les carburants, Nassimah Dindar pour la bouteille de gaz et plus de la moitié des produits dont les prix baissent.

Une baisse pour qui ?

Ces annonces suscitent de la méfiance. L’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté fustige le fait que ceux qui paient n’ont pas été associés à la composition de cette liste. L’ARCP présidée par Jean-Hugues Ratenon craint également que cette initiative vise à enterrer les produits COSPAR, une liste de 254 articles avec des baisses à durée indéterminée financées à 100% par la grande distribution avait été obtenue.
La subvention qui commence à s’appliquer aujourd’hui ne règle rien, car la structure à l’origine des prix trop élevés est toujours là.
Comme pour les carburants, les Réunionnais doivent subir le joug d’un monopole dans la grande distribution. Dans un avis, l’Autorité de la concurrence avait constaté que sur plus de la moitié des références, le prix était au moins 50% plus élevé à La Réunion qu’en France. L’UFC Que Choisir est arrivé à un écart encore plus important.

La solution immédiate : la prime de vie chère

Rappelons que l’État verse à ses agents un salaire majoré de 53% par rapport à la France, un moyen pour l’État de garantir à ses employés le même pouvoir d’achat qu’en France.
En attendant que des mesures concrètes soient prises pour remettre en cause la structure à l’origine de la vie chère, le Parti communiste réunionnais propose le versement d’une prime mensuelle de 200 euros aux plus pauvres. Cette prime sera financée par l’État, responsable de la fixation de la majorité des revenus de la population à La Réunion. Or, 50% de cette population vit en dessous du seuil de pauvreté, et doit se débrouiller pour survivre dans un pays où les prix sont 50% plus chers qu’en France.
Vendredi dernier, la Conférence des secrétaires de section du PCR a aussi soutenu cette proposition de prime de vie chère pour les plus démunis.
C’est en effet la seule solution pour redonner du pouvoir d’achat à une population qui ne cesse de voir les prix augmenter plus vite que ses revenus.

Manuel Marchal

Lutter contre la vie chère

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