
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Manifestation du samedi 5 février à Saint-Denis
7 février 2005
Reçue aux alentours de midi à la préfecture de Saint-Denis, la délégation de l’intersyndicale déposait une motion, où était clairement dénoncée la casse sociale orchestrée par le gouvernement et les commandeurs du MEDEF.
(Pages 4 et 5)
Devant le square Labourdonnais, plusieurs milliers de manifestants, après la traditionnelle prise de la rue de Paris, s’unissaient pour exprimer leur ras-le-bol et dénoncer les attaques sournoises de Raffarin et des zélateurs de l’UMP, des attaques cinglantes contre la France d’en bas, contre La Réunion d’en bas.
Si l’année 2003 fut marquée par une forte mobilisation et une cuisante défaite face au rouleau compresseur "UMP", tous s’accordent à dire que l’année 2005 sera l’année de l’unité syndicale. Armand Hoarau (UNSA) commence la prise de parole et met en exergue l’importance d’une analyse "unitaire" des syndicats réunionnais. "Nous devons être tous ensemble", exhorte-t-il, puisque les syndicats partagent aisément les mêmes revendications.
La baisse du pouvoir d’achat, une vision médiocre de la retraite, un service public en danger, la rupture du dialogue social... Tous les syndicats s’entendent sur la dérégulation programmée du code du travail et des droits fondamentaux des travailleurs.
Les 35 heures étaient bien évidemment au cœur des revendications. Axel Zettor (CFDT) déplore que le gouvernement remette en cause une avancée sociale aussi considérable que les 35 heures. "4 députés UMP sont sur le point de défaire les 35 heures", déclare-t-il aux manifestants, regrettant également que le gouvernement ne propose pas d’autres alternatives en faveur de l’emploi. Contre la suppression des 35 heures, il demandait au contraire son extension aux 120.000 chômeurs réunionnais.
Jean-Marc Gamarus (CGTR) dénonce quant à lui l’offensive gouvernementale. "Vous êtes témoins maintenant qu’il y a des milliers de travailleurs réunionnais d’en bas qui sont présents aujourd’hui, parce qu’ils refusent cette politique", s’égosille-t-il, sous les vifs applaudissements de la foule réunionnaise. "Nous avons été capable de mettre nos divergences (NDLR : syndicales) de côté pour s’unir contre ce gouvernement de casse sociale", se félicite-t-il.
L’année risque donc d’être chargée en actions syndicales. Le gouvernement doit reculer, grâce à l’union des représentations syndicales, en France métropolitaine comme dans notre pays. Le représentant syndical insiste sur la détresse sociale causée par ce gouvernement depuis son avènement au pouvoir. "Quand nous parlons de l’emploi, nous ne pouvons que noter la détresse sociale de milliers de familles réunionnaises obligées de compter euro par euro à la fin du mois", lancera-t-il. Inscrites dans un système rôdé de précarité, ces familles n’en peuvent plus. Certaines s’obligent même le secours des boutiques solidarité.
Paul Junot (CFTC) indique quant à lui que le simple travailleur est devenu otage d’un système qui privilégie les riches actionnaires des grandes entreprises. Le MEDEF poursuit son travail en faveur d’un patronat plus fort et moins attaqué, alors que les salariés s’appauvrissent et bénéficient d’un pouvoir d’achat toujours plus restreint.
C’est l’avis d’Éric Marguerite (FO), qui se prononce pour une unité exemplaire "pour stopper l’offensive destructrice du gouvernement et du patronat". Le salaire, le temps de travail, le code du travail, les conventions collectives sont malmenés. Et pour cause. "Le ministre de la décohésion sociale , Jean-Louis Borloo, veut mettre en œuvre la politique du MEDEF, à savoir licencier plus vite et embaucher à moindre frais", poursuit-il.
Faire travailler plus et payer moins, c’est la logique du gouvernement, pour institutionnaliser la précarité, avec la destruction même de la notion de travail. Les états-majors syndicaux sont d’ores et déjà mobilisés pour gagner cette bataille. "Nous voulons des réformes en France, indiquera Armand Hoarau, mais le gouvernement veut faire sans les syndicats. Nous devons être solidaires". Et si la France reste lâche et induit en erreur les Français en désignant l’Europe comme responsable, Armand Hoarau est clair, c’est qu’il "manque en France des hommes politiques d’envergure".
Une motion a donc été déposée à la préfecture. Mais on sait bien qu’il faudra encore se battre pour faire entendre au gouvernement la voix du “peuple d’en bas”.
Bbj
Réactions de représentants syndicaux et associatifs
o Dominique Herrbach (Fédération Syndicale Unitaire) : Cette manifestation, journée d’unité syndicale, n’est qu’une amorce d’une autre, sinon plusieurs, mobilisation(s). "Le mois de février sera chaud dans l’Éducation nationale", explique-t-il. "La casse sociale des services publics atteint son apothéose", indique-t-il. La FSU se mobilise avec l’intersyndicale en refus de la future réforme du code du travail, notamment pour la question des 35 heures et se positionne clairement contre le plan Borloo et la loi Fillon. Par ailleurs, la FSU, syndicat majoritaire dans le milieu scolaire, s’oppose catégoriquement au transfert des TOS, un problème qui n’est toujours réglé, au grand dam des principaux concernés.
o Jean-Jacques Boitier (Syndicat national des professeurs d’éducation physique - FSU) :
"La loi Fillon dit exit aux sports", déplore-t-il. S’il rejoint les grévistes sur la question des 35 heures, il n’en demeure pas moins vrai que son syndicat veut faire entendre cette revendication vitale : le maintien d’un service éducatif de qualité, qui ne brade pas une discipline, au détriment des élèves réunionnais. Si la loi d’orientation fait du sport une matière optionnelle, ce qui est une gageure, le syndicaliste demande "l’augmentation horaire de l’éducation physique".
o Christian Picard (UNATOS, syndicat du personnel TOS) : La situation des TOS est des plus critiques. Le transfert semble annoncé, mais aucune révélation certaine sur les moyens mis en place pour le rendre effectif et viable. "Cette mobilisation est annonciatrice d’un mouvement similaire à celui de 2003. Cette politique n’est plus possible. Nous n’avons d’ailleurs rien à attendre de ce gouvernement", déclarera-t-il. Chaque mouvement qu’il y aura durant cette année, sera allègrement soutenu par les TOS, qui se montreront plus que jamais solidaires. Christian Picard insiste sur le fait que les TOS ne font partie que du premier wagon : après, les médecins scolaires, assistantes sociales, conseillers principaux d’éducation, etc. devront également figurer sur la liste des transférables. L’école entre dans l’ère de la privatisation de ses services, au détriment d’une mission de qualité.
o Max Banon (CGTR) :
"Cette mobilisation est un fort enseignement pour le gouvernement", se réjouit Max Banon. Les syndicats réunionnais se préparent à la résistance, et à exprimer leur projet pour La Réunion en fonction des difficultés proprement réunionnaises. "Les travailleurs réunionnais sont prêts à montrer leur unité", poursuit-il, indiquant que la CGTR sera de tous les combats, autant dans l’Éducation nationale, la santé, le privé.
o Patrick Fary-Olax (coordination des parents et éducateurs de Saint-Denis) : Je me déplace en tant que citoyen. "On se sent engagé sur les 35 heures. Il y a tant de personnes sans emploi", déclare-t-il, en déplorant que ses différentes réformes ne servent que le patronat, qui a trouvé le moyen de payer moins de charges. Ces réformes gouvernementales ne servent pas, selon lui, à répondre au problème du chômage, d’autant que le contexte réunionnais est constamment marqué par le "manque de place pour les nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi".
Pour ce qui concerne les TOS, Patrick Fary-Olax déplore que la situation reste stationnaire. Il met en exergue le risque d’endettement pour les collectivités locales réunionnaises, suite au désengagement annoncé de l’État vis-à-vis des techniciens et ouvriers de service. "À chaque fois que l’État s’est désengagé sur les collectivités, les dotations n’ont pas suivi les compétences", explique-t-il.
Par ailleurs, il souligne le clientélisme électoral et l’escroquerie intellectuelle qui touchent les personnels précaires de l’administration communale. Beaucoup de personnels ne sont toujours pas titularisés, certains ayant même eu le temps de devenir retraités, sans reconnaissance pour le travail accompli pour la communauté.
o Jean-Hugues Ratenon (Agir pou nout tout) :
"Nous sommes dans une logique de lutte contre la casse sociale", indique le président d’Agir pou nout tout. Il s’offusque des attaques sournoises du gouvernement, visant à remettre en cause les 35 heures. "Les 35 heures sont un espoir pour les travailleurs privés d’emploi", déclare-t-il, dans le principe de création effective de postes. De l’autre côté on attaque les TOS, sans se préoccuper de la situation de nombreux scolaires réunionnais.
"L’Éducation nationale est un tremplin pour les enfants des familles défavorisées. Il faut donc leur donner toutes les chances possibles, afin qu’ils puissent accéder à un enseignement de qualité", s’expliquera-t-il. Le président d’Agir pou nout tout déplore la baisse galopante du pouvoir d’achat. "La hausse de la CSG est, par exemple, un coup porté au pouvoir d’achat", déplore-t-il, notamment pour les familles réunionnaises à bas salaire.
Gladys Mnémonide (collectif des intermittents du spectacle) :
"Je suis venue par solidarité", souligne l’intermittente du spectacle. Elle indique que l’année 2005 devrait être marquée par la réouverture des négociations. "La Réforme ne résout rien", indique-t-elle. Les intermittents doivent travailler plus sur une période moins longue, s’ils veulent pouvoir prétendre aux allocations chômage. Le ministère de la Culture qui avait missionné un audit sur une période d’un an, se rend compte des difficultés occasionnées par sa réforme de l’assurance chômage pour les intermittents et devrait la réviser. Effet d’annonce ou réelle perspective pour les intermittents du spectacle ? L’année se veut décisive pour cette classe de travailleurs réunionnais.
Réactions d’élus et responsables politiques
o Pierre Vergès, vice-président du Conseil régional :
"Le début d’un nouveau processus"
"Certains pensaient qu’après les mouvements en 2003-2004, il y aurait une résignation. Cette manifestation montre que la mobilisation est forte. C’est le début d’un nouveau processus, avec le passage en force de réformes pourtant rejetées et dans la rue et dans les urnes. Il me semble que cette manifestation en annonce d’autres, parce que l’inquiétude est vive."
o Gélita Hoarau, sénatrice :
"Les plus pauvres subissent durement la casse sociale"
"Je suis ici en solidarité avec les travailleurs, les Réunionnais les plus pauvres, qui subissent durement la casse sociale : que ce soit à travers l’allocation logement ou la prise en charge par la Sécurité sociale. Je suis aussi là pour que nos enfants connaissent de meilleures conditions de travail à l’école : pour eux, il faut plus de postes d’enseignants et arrêter la suppression des éducateurs, qui faisaient un énorme travail dans les établissements".
o Monica Govindin, conseillère générale :
"Aux côtés des plus démunis"
"Le PCR a lancé un appel à la manifestation, cette semaine, parce que depuis le début nous pensons qu’il faut contrer la casse sociale. 2004 a été une année de “reprise de souffle” à mon avis et cette année, j’espère que les mouvements vont redémarrer de plus belle. Nous serons aux côtés des plus démunis tant qu’il le faudra."
o Élie Hoarau, secrétaire général du PCR :
"La mobilisation montre la voie à suivre"
"Premièrement, ceux qui spéculaient sur l’essoufflement du mouvement syndical et social en seront pour leurs frais : la manifestation est unitaire. Tous les syndicats ont appelé à être dans la rue et les travailleurs ont répondu nombreux. C’est un premier sujet de satisfaction, car c’est de bon augure pour les batailles à venir. Il y a des offensives contre les acquis sociaux, les services publics, les droits des salariés... Non seulement de la part du gouvernement, mais aussi de la part de l’Union européenne, dont les directives tendent dans le même sens.
Ensuite, il faut voir que cette mobilisation n’est pas seulement locale. Elle se produit partout en France où, si elle s’avère forte, elle montrera la voie à suivre. Certains disent que “ce n’est pas la rue qui commande”, mais chaque fois qu’une protestation, une mobilisation atteint un bon niveau, les gouvernements reculent dans leurs projets d’atteinte aux droits sociaux."
o Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne :
"Les 35 heures ont créé de l’emploi"
"Aujourd’hui, le monde du travail, les travailleurs en activité comme ceux privés d’emploi ont raison d’être ensemble pour faire face à la politique antisociale du gouvernement, qui remet en cause des acquis de plus de cinquante ans.
À La Réunion, la bataille des 35 heures est aussi pour ceux qui n’ont pas de travail. La diminution du temps de travail créé de l’emploi. Le MEDEF est contre mais il est prouvé que cela a créé 300.000 emplois en France et près de 2.000 à La Réunion. La nouvelle logique veut faire travailler plus, pour une rémunération moindre, puisque les heures supplémentaires sont moins payées. Dans cette manifestation, il faut se féliciter surtout de l’union réalisée entre les chômeurs et les travailleurs en activité. C’est aussi une leçon pour la jeunesse : la lutte paie toujours."
o Huguette Bello, députée :
"Un bilan gouvernemental négatif"
"C’est aujourd’hui une manifestation pour la défense des 35 heures, comme révélateur, car la mobilisation ne s’arrête pas à la défense de cet acquis récent. Toutes les batailles menées depuis 1936 sont menacées d’abrogation, y compris des conquêtes sociales gagnées quelquefois dans le sang. À La Réunion, des centaines d’emplois ont été créés avec la mise en place des 35 heures. Avec l’abrogation de cette loi, c’est la remise en cause de la loi de modernisation sociale - qui comportait aussi, par exemple, la notion de “harcèlement moral”.
Le bilan du gouvernement Raffarin est absolument négatif pour les Réunionnais, avec l’échec des contrats introduits en remplacement de ce qui existait. Par ailleurs, la remise en cause de l’égalité professionnelle des femmes est encore une autre atteinte inacceptable. On entend beaucoup de promesses, beaucoup de beaux discours, mais peu ou pas d’actes. Et les gens ont de moins en moins les moyens de vivre. Tout ce qui est mis en place actuellement démolit l’édifice des conquêtes sociales et c’est très grave."
o Jean-Yves Langenier, maire du Port :
"De nouvelles perspectives"
"Nous sommes aujourd’hui face à une tentative généralisée de remise en cause des acquis. Le dispositif des emplois aidés est démantelé : il avait apporté des milliers d’emplois. La population est déjà en butte à de graves difficultés et la situation s’aggrave. On ne peut pas rester les bras croisés. Le mouvement d’aujourd’hui est fait pour contrer cette entreprise de démolition. Plus que jamais, l’heure est au rassemblement et à l’unité syndicale. Elle est en train de se refaire et c’est un signe extrêmement positif. Il est bon que les forces vives de la société se rassemblent et donnent un coup d’arrêt à la casse. Cela ouvre de nouvelles perspectives et celles-ci passent par des solutions concertées aux problèmes que rencontrent les Réunionnais
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