La mobilisation continue

29ème jour de grève à Citroën Réunion

16 décembre 2013, par Manuel Marchal

Après le kabar de solidarité samedi, les travailleurs entament aujourd’hui leur 29ème jour de grève. Jusqu’à quand seront-ils méprisés ?

Les travailleurs continuent la bataille pour faire respecter leurs droits.
(photo MM)

Jeudi dernier, les travailleurs grévistes de Citroën ont été assignés devant le tribunal par la direction de la CFAO pour entrave. La Compagnie française de l’Afrique occidentale avait racheté Citroën au groupe Foucque en 2011. Elle voulait obtenir que la justice casse la grève, en déclarant le piquet illégal et en obligeant les travailleurs à déguerpir sous peine d’astreinte. La CFAO n’est pas arrivée à ses fins, mais le tribunal a tout de même condamné vendredi les travailleurs à payer les frais de justice. Ce sont 7.000 euros qui sont réclamés à des Réunionnais qui n’ont pas perçu de salaire depuis 1 mois.

« C’est ahurissant, on est en 2013, on défend nos droits et nous sommes sanctionnés parce que nous faisons grève » , indique Sébastien Fauconnier de la CGT-CMR, « le droit de grève est remis en cause, on ne pourra plus se défendre, on sera à la merci des patrons-voyous » .

C’est dans ce contexte que commence la 4ème semaine de grève à Citroën Réunion. Les travailleurs revendiquent le respect de leurs droits. Ils demandent la levée des sanctions disciplinaires, et un autre mode de gestion du personnel. Depuis le changement de propriétaire, les conditions de travail sont différentes. Elles ont des répercussions sur la vie privée des travailleurs, car ils ramènent chez eux toute la tension accumulée pendant la journée.

Depuis le début de la grève, le dialogue social a tourné court. C’est ce que montre le choix de la direction de CFAO de porter le conflit sur le terrain judiciaire, misant sur une décision de justice pour casser la grève.

Médiation ?

Vendredi, avant le rendu du verdict, les travailleurs ont de nouveau demandé une médiation. Ils sont dans l’attente de la réponse.

Samedi, plusieurs dizaines de personnes ont participé à un kabar de solidarité organisé au piquet de grève. Étaient présentes des délégations venues de Saint-Pierre et du Port, ainsi que des personnes du quartier. Ti Sours avec Ti Kok Vellaye ont animé le podium.

Aujourd’hui, les travailleurs maintiennent le piquet de grève et ne comptent pas rester inactifs en attendant la réponse à la demande de médiation. Jusqu’à présent, CFAO et la Direction du Travail ne voient pas l’urgence de la négociation, souligne Sébastien Fauconnier, qui voit là une manifestation de mépris : « Où va-t-on ? ».

M.M.

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