3.000 postes en moins au concours de professeur des écoles !

10 janvier 2009

C’est un nouveau coup de massue pour les étudiants préparant le concours de professeur des écoles. Après la masterisation des IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres) prévue pour la rentrée prochaine, le gouvernement vient d’annoncer une diminution des postes ouverts aux concours de 15,3% en moyenne par rapport à 2008 dans l’enseignement.

En ce début d’année, c’est encore une fois l’encadrement des élèves qui est sur l’autel des restrictions budgétaires. C’est le premier degré (professeur des écoles) qui subit la plus grosse perte avec 7.000 postes ouverts aux concours, contre 10.000 en 2008. Cette décision est aujourd’hui inacceptable quand on voit l’augmentation de la démographie scolaire (surtout à La Réunion) et le taux d’échec important à l’université. Ce n’est pas en diminuant l’encadrement des élèves que nous allons garantir la réussite des jeunes et assurer l’avenir d’un pays. La politique que mène le gouvernement actuellement ne permettra pas le remplacement des départs à la retraite et rend impossibles les efforts d’amélioration de l’offre éducative et la réussite des élèves.

Pour l’UNEF (Union Nationale des Etudiants de France), « cette décision ajoute de la crise à la crise, car elle ferme des débouchés professionnels à des milliers d’étudiants à l’heure où les 18-25 ans sont en première ligne de la remontée du chômage ».
En effet, cette nouvelle assombrit l’avenir des étudiants qui se préparent depuis plusieurs années à ces concours et qui apprennent en ce début d’année qu’ils auront moins de chance de les réussir que l’an passé. De plus, cette annonce s’ajoute à la réforme de la formation et du recrutement des enseignants voulue par Nicolas Sarkozy et qui s’appliquera à la rentrée prochaine, malgré les incertitudes majeures qui perdurent.

Sur le plan du recrutement, cette réforme prévoit un allongement de la durée d’étude à Bac +5 des futurs enseignants et la disparition du concours d’entrée à l’IUFM. A partir de 2010, l’étudiant devra obligatoirement avoir un Master (Bac +5) pour passer les concours d’enseignement.

Sur le plan social, cette réforme entraîne également la disparition de l’année de rémunération des étudiants fonctionnaires stagiaires de deuxième année, ce sont donc plus 24.000 postes de fonctionnaires stagiaires qui seront supprimés.
L’exigence d’un Master et la fin de la rémunération vont à l’encontre de la nécessaire démocratisation de l’accès au plus grand nombre au métier de l’enseignement, et risquent de fermer la porte au métier d’enseignant pour les étudiants issus de catégories sociales les moins favorisées.

Enfin, en allongeant d’un an la durée d’étude des enseignants et en confiant aux universités le soin de construire les futurs Masters ouvrant aux concours d’enseignement, Nicolas Sarkozy, pour des raisons budgétaires, oublie toute la formation pratique et pédagogique de la deuxième année passée à l’IUFM, au profit d’une formation purement académique et disciplinaire. C’est toute la qualité de la formation des enseignants qui est remise en cause.

L’année 2009 risque d’être très difficile pour les étudiants préparant actuellement les concours à l’IUFM. Aucun dispositif n’est pour le moment prévu pour les étudiants recalés à la session de 2009 pour repasser les concours les années suivantes. Seront-ils dans l’obligation de refaire deux années d’études supplémentaires à l’université pour obtenir un Master ?

LG

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