Que deviennent nos bacheliers - 3 -

730 millions d’euros et 900 suppressions de postes pour la réussite des étudiants

8 janvier 2009

Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a présenté le 13 décembre 2007 son “Plan pluriannuel de réussite en Licence” pour diviser par deux le taux d’échec en première année à l’université. Doté de 730 millions d’euros pour 2008-2012, ce plan prévoit un accompagnement personnalisé des étudiants. Un an après sa mise en place, l’UNEF, première organisation étudiante, dresse un premier bilan.

La première mesure du plan “réussir en Licence” du gouvernement est la rénovation de la Licence générale de l’université pour l’inscrire dans la logique d’une maîtrise progressive des connaissances et des compétences et garantir une insertion professionnelle. Grâce aux moyens d’enseignement ou de soutien pédagogiques, les universités devraient disposer d’un volume horaire de 5 heures supplémentaires par étudiant et par semaine.

Le deuxième axe du plan consiste à la mise en œuvre de l’orientation et l’accompagnement des étudiants par une orientation active des élèves du lycée jusqu’à l’université. Les universités ont désormais la responsabilité de construire avec les élèves susceptibles de les rejoindre un parcours de formation en lien avec un projet d’insertion professionnelle. Un contrat de réussite sera signé entre l’étudiant et l’université. Une information plus complète sera donnée aussi bien aux élèves qu’aux familles et des parcours de réorientations seront mises en place au cours de l’année.

Enfin, l’objectif du dernier axe du plan “réussir en Licence” consiste à mobiliser les filières professionnelles courtes pour la réussite des étudiants. Les IUT et les STS feront l’objet d’une refonte de leur carte de formation afin d’accueillir prioritairement des bacheliers technologiques et professionnels et les étudiants en échec en formations généralistes.

Un an après sa mise en place, l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), principal syndicat étudiant, a rendu public un premier bilan du plan “réussir en Licence” de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Le plan Licence ne s’est pas traduit par des avancées pour la majorité des étudiants. Selon le syndicat, seules 32% des universités ont augmenté les volumes horaires de leurs formations, 28% d’entre elles ont limité le nombre d’heures de cours en amphis et 10% ont mis en place des dispositifs d’accompagnement pour les étudiants salariés. Enfin, moins de 40% des universités ont créé des parcours permettant les réorientations.

En septembre dernier, le gouvernement a annoncé 900 suppressions de postes dans l’enseignement supérieur et la recherche (450 dans la recherche et 450 dans l’enseignement supérieur) pour 2009. Du jamais vu depuis 15 ans ! Alors que le sous-encadrement des étudiants est chronique en France, le gouvernement prend le risque de dégrader l’encadrement des étudiants au profit de la recherche d’économies.

L’absence de recrutements pour améliorer l’encadrement des étudiants à l’université et l’absence d’un cadre réglementaire national ont conduit les universités à appliquer avec modération et à la carte le plan “réussir en Licence”. La ministre doit se rendre à l’évidence, car les universités ne pourront relever le défi de la réussite sans création de postes.

(Fin)

LG


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