Parallèlement à son Plan de Retour à l’Equilibre, le CHD a établi avec l’ARH un contrat de retour à l’équilibre qui définit les objectifs que l’établissement doit atteindre, en termes de dépenses et de recettes, pour combler son déficit, et fixer le niveau d’accompagnement de l’Agence.

L’ARH veut « une analyse bien nette de la situation »

Patrick Gras, Directeur du CHD, soulignait mercredi que les discussions étaient encore en cours avec l’ARH pour établir la hauteur de sa participation. Ce qu’André Nicole, qui a rencontré mercredi sa directrice, confirme. Il ajoute qu’« au-delà d’une gestion comptable rigoureuse, l’ARH veut que l’administration hospitalière présente, unité par unité, pôle par pôle, le déficit et l’effectif pour avoir une analyse bien nette de la situation ». Il semblerait donc, comme le soutient l’Intersyndicale, et d’autres avant eux, que la gestion financière de l’établissement manque de rigueur. L’ARH attend donc une évaluation précise du déficit avant de débloquer des fonds, sachant en outre que les 30 postes qu’elle avait financés pour les nouveaux services ont, avant même leur mise en place, déjà été utilisés pour pallier l’absentéisme, selon les explications apportées par la Direction.
André Nicole confirme donc que l’ARH est prête à accompagner l’hôpital dans son plan de restructuration si, déjà, l’administration lui transmet un dossier d’accompagnement. Concernant les recettes en retard, à savoir, entre autres, le million d’euros non perçus par l’hôpital depuis le début de l’année au titre des conventions internationales (car l’Etat émet de vives réticences à accepter de soigner la population mahoraise qui ne serait pas encore totalement couverte par la Sécurité sociale de Mayotte), l’ARH s’engage à débloquer l’enveloppe, comme à rembourser l’intérêt des prêts que l’établissement a pu contracter pour pallier ce retard.
S’agissant du Plan de Retour à l’Equilibre - qui fixe un abaissement du déficit à 4 millions d’euros pour la fin 2007 et son épuration totale fin 2008 -, l’ARH serait ouverte à la proposition de FO d’accompagner un nouvel échelonnement de l’épuration de la dette, dans le cadre d’un nouveau contrat de retour à l’équilibre si la Direction et le Conseil d’administration de l’hôpital sont d’accord. Mercredi, Patrick Gras se disait lui aussi prêt à envisager cette éventualité « si l’ARH est d’accord ». Le dialogue avance ! « Elle (la Direction) est obligée d’accepter cette proposition car l’on voit bien que les objectifs ne pourront pas être tenus, soutient pour sa part André Nicole. Il est impossible d’économiser 7 millions d’euros sur 2 ans ».

FO se dit prête à « quelques concessions » si ...

Enfin, et là encore sous condition d’avoir une analyse chiffrée précise, l’ARH serait prête à combler une partie de la dette des services déficitaires, comme celui des grands brûlés qui accueille 60 patients à l’année, donc trop peu pour être rentable, mais qui reste néanmoins indispensable au plan régional. « Globalement, si l’on obtient ces financements de l’ARH, nous pourrons ouvrir les nouveaux services, analyse André Nicole. L’ARH a les crédits, il faut maintenant que l’administration présente des objectifs clairs et réalisables. Il faut savoir où l’on va, il faut chiffrer ».
Contrairement à ce que Patrick Gras soutenait mercredi, à savoir que « l’ARH ne nous donnera pas les solutions attendues », FO attend pour sa part beaucoup de l’accompagnement financier de l’Etat pour sortir de la crise. « Nous sommes prêts à quelques concessions, poursuit André Nicole, à condition de rediscuter le projet de redéploiement du personnel et que le retour à l’équilibre ne se fasse pas de façon sauvage. Attendons que les activités nouvelles soient en place pour recruter le personnel au fur et à mesure. L’ARH donne des signes de garantie, il faut maintenant que l’administration se mette au travail sans attendre que ce soient les syndicats qui fassent son boulot ».
FO, syndicat majoritaire au CHD, compte peser de tout son poids pour défendre les intérêts de la structure et des salariés. Elle maintient donc avec l’Intersyndicale la manifestation d’aujourd’hui devant la Direction, pour que cette dernière accède enfin à ses revendications s’agissant des méthodes assouplies concernant le redéploiement du personnel. Elle soutient en outre, à nouveau, que le management et les responsables de la gestion financière de l’établissement devraient laisser leur place. Peut-être un redéploiement des cadres à venir...!

Stéphanie Longeras