Séminaire des syndicats portuaires de l’océan Indien

À globalisation économique, réponse ouvrière groupée

27 juillet 2005

Pendant deux jours va se tenir au Port, jeudi et vendredi, un séminaire des syndicats portuaires de l’océan Indien. Une initiative mauriciano-réunionnaise pour consolider les organisations ouvrières et salariées et unifier leur approche des problèmes posés aux travailleurs par la globalisation capitaliste de l’économie.

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L’idée de constituer une organisation de regroupement syndical des ouvriers et salariés portuaires de l’océan Indien est déjà ancienne et a donné lieu à de nombreuses rencontres entre syndicats portuaires, de La Réunion et de l’Île Maurice en particulier. C’est à l’initiative des syndicalistes Gérard Bertrand, ancien secrétaire de la General Workers Federation (GWF) et Michel Séraphine, secrétaire de la Fédération Ports et Docks (CGTR) de La Réunion qu’est organisé le séminaire de cette semaine.
Les représentants de neuf syndicats de l’océan Indien ont commencé à arriver dans notre île hier soir. Seront présents le COSATU et SATAWU d’Afrique du Sud, SAMSEA de l’Île Maurice, SEREMA (Syndicat pour le Redressement économique) et SEKRIMA (Sendika Kristianina Malagasy) du port de Toamasina (Tamatave, côte Est de Madagascar), la Conférence des Travailleurs comoriens (CTC), la CGT de Mayotte (CGTMa) et deux membres de l’International Dockworkers Council (IDC), une fédération internationale de syndicats portuaires créée en 2000 à Tenerife (Canarias). Mais le Syndicat des travailleurs portuaires des Seychelles ne sera pas représenté à cette rencontre : il est en voie de structuration.

Pour les conditions de travail des ouvriers des ports

L’International Dockworkers Council (IDC) est une Internationale des travailleurs des ports dont le besoin s’est fait sentir devant les transformations apportées par la globalisation de l’économie. Celle-ci agit sur l’emploi et sur les conditions de travail des ouvriers des ports, par la flexibilité des marchés et de la main d’œuvre, la dérégulation des normes portuaires visant à garantir des marges commerciales maximales aux sociétés et compagnies opératrices, tandis que les salariés voient remettre en cause leurs conquêtes en matière de droit du travail.
Dans tous les ports du monde, surtout ceux placés sur les grandes routes maritimes de la globalisation, les ouvriers ont besoin de faire face à des problèmes communs. L’IDC est une organisation de portée internationale qui permet à l’ensemble des syndicats portuaires à travers le monde de parler d’une même voix. Elle n’est présente jusqu’à maintenant en Afrique que dans deux pays du Maghreb et le séminaire sera l’occasion d’un ancrage plus affirmé dans la zone de l’Afrique australe et l’océan Indien.

Des préoccupations similaires

Dans l’océan Indien, cette initiative de regroupement répond à des préoccupations similaires, mais marquées du sceau de la proximité. Au-delà de ce qu’ils ont en commun d’un bout à l’autre de la planète, les dockers d’une même région ont à affronter des situations spécifiques qui peuvent les rapprocher. C’est pour les aborder ensemble qu’ils ont décidé de ce séminaire, et de la création d’une “structure de veille” pour les ports de l’océan Indien. Aux termes de leurs travaux, ils adopteront une Charte définissant leurs objectifs communs.
La direction de la Fédération Ports & Docks de la CGTR s’apprête à accueillir une douzaine de dirigeants syndicaux de l’océan Indien, dont une délégation de cinq Mauriciens emmenée par Gérard Bertrand, actuellement président de Samsea.
Elle a également invité des représentants de toutes les structures et activités du Port-Réunion (Pointe des Galets), de l’Union des personnels portuaires et maritimes de La Réunion (UPPMR) ; des élus de la zone nord-ouest et du TCO (structure intercommunale), et un représentant de la Chambre de Commerce.
Le séminaire débute jeudi 28 à 8h30 en présence du maire de la ville du Port, Jean-Yves Langenier. La matinée de jeudi va donner lieu à des interventions d’ouverture et de présentations générales par Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, Michel Séraphine, de la branche portuaire et par les invités de la zone : Ezrom Mabyana (SATAWU, fédération des transports de la COSATU) ; Gérard Bertrand pour les syndicats mauriciens ; Ernest Botosoa (SEKRIMA) et Rémi Solofo (SEREMA) pour Madagascar ; Youssouf Moussa (CTC) et Mari Attoumani (CGTMa) pour l’archipel des îles de la lune. La “Charte d’amitié et de coopération” sera présentée vendredi matin et le dernier après-midi est dédié à la présentation de plusieurs organismes ou structures, tels le projet “Ville et port” qui préside aux mutations de la cité maritime de la Pointe des Galets ou encore l’Observatoire des villes portuaires des îles du sud-ouest de l’océan Indien et l’Institut de formation des métiers portuaires et maritimes. Les deux journées seront clôturées par une présentation du Port-Réunion, par la CCI et une visite guidée des installations portuaires.

P. David


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