Les vacances...

... à la maison

13 juillet 2007

Pas de vacances pour Justine et Matthias D.! Pourtant, ces enfants passent respectivement du CM1 au CM2 et de la cinquième à la troisième. Quinze et seize de moyenne générale pour cette année scolaire.

Ils sont la fierté de Gérôme et Christine, leurs parents. Une famille modeste qui vit à Saint-François, un quartier des hauts de Saint-Denis. La petite case qui leur appartient, en bois sous tôle, est entourée de villas.

La précarité au quotidien

Comme de nombreux Réunionnais, Gérôme et Christine sont à la recherche d’un emploi. Ils ont bénéficié auparavant des TUC qui ne sont pas des bonbons salés mais un contrat précaire. Puis, ils sont passés au CES ! Ils entretenaient les écoles, mais ils n’étaient pas embauchés dans le même établissement. Ils ont pu mettre de l’argent de côté pour acheter comptant la maison où ils habitent. Un sacrifice !

Difficultés

Avec le RMI et les allocations familiales, les D. rencontrent des difficultés financières toutes les fins de mois. Et cette histoire dure depuis plus de trois ans maintenant. À vrai dire, le 20 du mois, le porte-monnaie est quasiment vide comme leur compte bancaire. Sauf les comptes des enfants où tous les mois est mis vingt euros pour chacun. Dans les tiroirs des placards de la cuisine, quelques boîtes de conserves des sardines, du thon et une bouteille d’huile.

Envolée des prix

Eux, lorsqu’ils sortent des grandes surfaces, les “commissions” sont des sachets. Eux ne poussent pas des caddies pleins à craquer. Ils achètent les aliments annoncés comme les moins chers. Eux aussi constatent amèrement une explosion des prix avec l’arrivée de l’euro. Aujourd’hui, ils paient un paquet de “brèd chouchou” un euro. Avant 1 franc, 2 francs, 3 francs à la rigueur. Même le prix de la morue a augmenté considérablement. Peut-être est-ce aujourd’hui, un produit de luxe.

Des enfants modestes

Dans le sac des enfants, il convient chaque matin de glisser un goûter pour la matinée ou l’après-midi. Ils veulent que leurs enfants ne manquent de rien. Ils ne portent pas des vêtements de marque certes, mais ils sont propres sur eux. Quand ils vont à l’école, « ils sont élégants ». Ils n’ont pas non plus dans leur poche un GSM et encore moins dans leurs chambres un ordinateur ou une télévision grand écran.
Peut-être à la fin de cette année, un ordinateur pour tous les deux ? Toujours est-il que cette famille ne se plaint pas. « Zordi la pli mé domin soley », disent-ils. Pour ces vacances, les enfants resteront une nouvelle fois à la maison ou sortiront à la piscine du coin ou à la plage.

Jean-Fabrice Nativel


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