Grève des pompiers de Saint-Benoît

À quand des locaux dignes pour nos soldats du feu ?

1er septembre 2004

Les pompiers de Saint-Benoît sont en grève depuis hier. Ils exigent la mise en conformité immédiate de leur casernement, indigne selon les grévistes d’accueillir des hommes chargés de la sécurité civile. Menuiserie, peinture, plomberie, électricité, climatisation, etc... tout devrait être remis à neuf. « Mais quand ? » demandent les grévistes, las de devoir attendre sans fin.

Une trentaine de pompiers se mobilisaient hier devant la caserne de pompiers de Saint-Benoît, à Beaufonds, à cause de "l’état d’insalubrité des casernes des pompiers, en particulier à Saint-Benoît", déclarait Michel Mani, secrétaire général de l’UNSA, syndicat majoritaire au Service départemental d’incendie et de secours (SDIS).
Les grévistes veulent que les engagements des responsables "politiques" du SDIS, quant à la réfection du bâti insalubre, soient tenus. Pour l’heure, 20 agents du service technique du SDIS ont été dépêchés sur les lieux, cela depuis seulement 2 jours. "Rienk pou boush le zié", lance un gréviste. Ce problème de réhabilitation des casernements ne se pose en effet pas uniquement pour les pompiers bénédictins. Certaines casernes nécessitent - par urgence - plus de 100.000 euros pour leur mise en conformité, comme celles du Tampon, Saint-Philippe, l’Entre-Deux et la caserne de Saint-Denis. Et la rénovation se fait toujours attendre.
À côté de cela, demeure le problème du parc automobile du SDIS... "vieux comme Mathusalem". Michel Mani nous présente entre autre deux véhicules dans le garage de la caserne. Un véhicule de secours routier (VSR), indispensable lors des opérations de désincarcération, présentant un "trou" au sol, d’où s’est "égaré" un extincteur. Ou encore un VSAB, entendez "Véhicule de secours aux asphyxiés et blessés", dont la bouteille d’oxygène médical est "malencontreusement" rongée par la rouille.
Les grévistes, qui restent cependant mobilisés pour toute opération lors de leur piquet de grève, veulent que cela change au plus vite. Le service minimum était assuré. Plusieurs pompiers ont fait le choix de ne pas suivre le mouvement de grève. "Je suis venu pour travailler, pas pour faire la grève", déclarait l’un d’entre eux, expliquant que "les pompiers ont aussi une part de responsabilité dans la maintenance de leur caserne". Il reconnaissait cependant qu’il existe un véritable retard quant à la réhabilitation des casernements et à l’équipement du personnel.

La faute à la titularisation ?

Pour le commandant Paul Boucheron, chef du centre de Saint-Benoît, il n’y a pas lieu de créer autant de raffut autour d’un problème, qui est en passe d’être résolu. Document interne à l’appui, il explique que depuis 1998, le SDIS s’était consacré principalement à l’intégration de son personnel en situation précaire. Et c’est peut-être le fond du problème.
"En Métropole, ils ont des casernes neuves, mais ont un salaire inférieur aux nôtres", dit-il, indiquant par ailleurs que le SDIS "est la seule collectivité à intégrer tout le monde". Il faut par ailleurs ajouter à la titularisation du personnel, l’application du régime indemnitaire pour les sapeurs-pompiers professionnels, la réduction du temps de travail (RTT) et l’avancement de grade.
Les "autorités" du SDIS ont dès lors promis de s’attaquer à un autre problème crucial, à savoir les casernements, "un héritage qui a 20 ans de retard", lance le chef du centre. La SEDRE, mandataire du SDIS, a alors effectué un état des lieux, déterminant ainsi les priorités. Cela a abouti à un plan de constructions neuves de 16 millions d’euros. Pour ce qui est de la caserne de Saint-Benoît, le Conseil municipal a délibéré le 22 juin 2004 la cession du terrain pour un euro symbolique. Les conditions pour la construction d’une caserne neuve pour les pompiers bénédictins sont maintenant réunies pour pouvoir faire aboutir "ce grand projet". Les travaux d’urgence devraient commencer bientôt. Mais on ne dit toujours pas... quand ?
Aujourd’hui, les pompiers bénédictins doivent "marcher" sur Saint-Denis rejoindre leurs collègues dionysiens, qui revendiquent de concert avec eux la réhabilitation rapide de leurs casernements.

Bbj


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