À Saint-Joseph, pour la valorisation de la période d’essai
23 novembre 2013
Dans le cadre de sa campagne « Alon kozé pour l’avenir de nout péi ! », l’AJFER-Nou Lé Kapab a été reçu à Saint-Joseph, le 21 novembre 2013, afin d’échanger sur la priorité à l’embauche des Réunionnais, à travers la proposition de l’AJFER-Nou Lé Kapab de « la suppression de l’expérience dans les offres d’emploi, pour valoriser la période d’essai ». Le rapport de Patrick Lebreton a également été l’un des sujets de cette réunion dans la commune même du député-maire.
un jeune de travailler au pays, même avec Bac+5.
Devant une quinzaine de personnes, Gilles Leperlier, président de l’AJFER-Nou Lé Kapab, est revenu sur la création de l’organisation en 2009. Après le mouvement du COSPAR de 2009, le gouvernement n’a pas pris en compte la jeunesse dans ses États généraux de l’Outremer. Devant l’absence d’atelier dédié à la jeunesse, « nous avons décidé de créer l’AJFER, afin de porter les revendications de la jeunesse ». Après des débuts difficiles, l’organisation est parvenue, « à travers des campagnes d’information et de sensibilisation » à ce que « les gens qui auparavant, dénonçaient notre combat pour la priorité à l’embauche des Réunionnais, nous rejoignent » .
Pour la suppression de l’expérience dans les offres
Depuis quatre ans, l’organisation propose des mesures, autour de la priorité à l’embauche des Réunionnais, parmi lesquelles, la suppression de l’expérience dans les offres d’emploi, pour valoriser la période d’essai. Une proposition accueillie avec enthousiasme. Pour l’un des participants, les entreprises qui « demandent de l’expérience, pour ceux qui ont de la chance d’en avoir, ne paient pas au niveau de l’expérience » . Il a salué cette proposition, « il faut vraiment faire ses preuves lors de cette période d’essai, d’un mois ou deux, pour que chacun ait sa chance ».
En effet, les entreprises demandent de l’expérience, alors que « les jeunes, qui viennent d’être diplômés, veulent travailler pour se forger cette expérience, mais on ne leur donne pas leur chance » . En plus, « les entreprises ne paient pas au niveau des diplômes ». « Oui, mi coné un jeune, Bac+5, i balié lo chemin » , a expliqué un autre participant. Celui-ci ajoute, « il faut donner leur chance aux jeunes pour qu’ils aient de l’expérience sinon ils n’en auront jamais et ne pourront jamais trouver de travail ».
En favorisant et encadrant la période d’essai , « on pourra donner sa chance à chacun » . De plus, alors qu’au Pôle emploi, il est interdit aux demandeurs d’emploi de refuser trois offres, « nous disons que les entreprises n’ont pas le droit de refuser plus de trois personnes à un poste. Cela permet de régler en partie le problème, mais c’est aussi et surtout une question d’égalité des chances » , a expliqué le président de l’AJFER-Nou Lé Kapab.
Retour sur un rapport très attendu
Prévu pour le 2 septembre 2013, le rapport du député-maire de Saint-Joseph, Patrick Lebreton, est vivement attendu par les Réunionnais, dont 30% sont sans emploi dont 60% de moins de 25 ans. Ce rapport sur « les moyens de mieux faire profiter les Ultramarins des emplois créés dans leur territoire » aura eu trois mois de retard (2 septembre, mi-octobre, 1er ou 3 décembre). Dès l’annonce de sa mission en avril 2013, l’AJFER–Nou lé Kapab avait souhaité rencontrer Patrick Lebreton afin d’échanger avec lui sur la priorité à l’embauche des Réunionnais, comme ce fut le cas avec les conseillers ministériels en visite à La Réunion, depuis 2009.
Silence radio, insulte sur une chaine télévisée, mobilisation à Saint-Joseph pour dénoncer « un rapport qui sent déjà pas bon ! »... De nombreuses actions ont été menées pour interpeller le député-maire de la situation alarmante des jeunes à La Réunion. Il a concédé une rencontre à notre organisation le 25 septembre 2013, où il a pris connaissance de notre Manifeste « Nou Lé Kapab », présenté le 20 mai 2013, lors de notre mobilisation qui a réuni 350 personnes à la préfecture, pour la priorité à l’embauche des Réunionnais.
Mercredi 20 novembre, Patrick Lebreton présente 5 des 20 mesures prévues pour l’emploi des Ultramarins dans leur territoire. Des mesures, dont certaines ont été défendues lors de notre rencontre avec ce dernier. Cependant, le constat est clair « ce rapport ne peut pas se concentrer qu’autour de la Police nationale, mais toute la fonction publique et le secteur privé » , a précisé Gilles Leperlier.
Raison pour laquelle, Clency souligne « il faut montrer qu’on est mobilisé », car à « un moment, il faut arrêter. Un jeune de 20 ans ne peut pas avoir pour seule perspective un contrat aidé » . De son côté, le président de l’AJFER-Nou Lé Kapab, a affirmé que « si on règle le problème global, on pourra régler le problème de chacun » . « Faut se mobiliser, faut faire prendre conscience aux gens de la situation » , a conclu David.