Toujours pas d’accord en vue sur les salaires

A situation exceptionnelle réunionnaise, solution réunionnaise

1er avril 2009, par Edith Poulbassia

Point de blocage entre le COSPAR et l’Etat, la modulation du Revenu Supplémentaire Temporaire d’Activité (RSTA), soit les 100 euros d’augmentation des bas salaires, en fonction de la taille des entreprises. Des accords intermédiaires sur le gel des loyers sociaux et les tarifs bancaires devraient être signés ce matin.

Après plus d’une heure et demie de discussion, la délégation du COSPAR est ressortie sans obtenir d’accord sur les salaires. « L’Etat ne comprend pas ce qui peine à la Réunion. Il veut imposer un accord Bino, ce qui risque de compliquer la situation », a déclaré Ivan Hoarau, secrétaire général de la CGTR.
Dans le protocole d’accord transmis au préfet, le COSPAR demande en effet de prendre en compte la taille des entreprises pour la contribution de 100 euros de l’Etat en faveur des bas salaires. Les grandes entreprises assumeraient ainsi une participation plus importante pour l’augmentation des salaires, alors que les petites entreprises pourraient s’appuyer davantage sur l’aide de l’Etat.
Mais la modulation de ce RSTA (revenu supplémentaire temporaire d’activité) n’a pas trouvé d’écho auprès du préfet, lequel juge un tel accord contraire au « principe républicain de l’égalité ». « Le RSTA est une prestation forfaitaire non divisible » a-t-il insisté.
Pour le COSPAR, « l’argumentation juridique de l’Etat » ne tient pas, il s’agit bel et bien d’une « question de solidarité entre les petits et les gros employeurs ». Malgré ce point de blocage avec l’Etat, les négociations ne sont pas rompues pour le COSPAR, avec le patronat.
Catherine Danens, secrétaire générale du MEDEF, a par ailleurs affirmé que les négociations allaient « rentrer dans le concret avec les partenaires sociaux, en travaillant sur des scenarii possibles, et trouver une autre porte de sortie en fonction de la taille des entreprises ». La CGPME s’est contentée de récupérer le protocole rédigé par le COSPAR, avant de s’éclipser.
Pour le préfet, les négociations avec le COSPAR touchent à la fin. Des accords intermédiaires devraient être signés ce matin sur les tarifs bancaires, et le gel des loyers sociaux, ainsi que sur la baisse des prix des carburants. L’augmentation des bas salaires, en tout cas la part patronale, est renvoyée aux négociations salariales entre syndicats et employeurs. Reste à savoir si le COSPAR va se satisfaire de cette décision d’Etat.

Edith Poulbassia

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