Les sections syndicales CGTR et CGT du MINEFI à La Réunion ont adressé une lettre commune au Ministre de la Fonction Publique

À situation spécifique, mesure spécifique :

9 septembre 2006

Les fédérations de la fonction publique CGT, F0, UNSA, FSU et CGC (...) ont constaté que le gouvernement confirme une politique marquée à la fois par la suppression de milliers d’emplois sans réflexion contradictoire sur les missions et le champ d’intervention de la fonction publique, et par une nouvelle baisse importante du pouvoir d’achat en 2006 qui s’ajoute au contentieux antérieur de 5%. Elles ont réitéré leur exigence que la réflexion sur les missions de la fonction publique s’engage sans délais et que s’ouvrent immédiatement les négociations sur les salaires.
Nous nous associons pleinement à cette démarche.
Nous souhaitons également attirer votre attention sur la situation particulière de notre département. D’après les éléments issus du dernier Tableau Économique de la Réunion, notre île est l’un des départements français où le revenu par habitant est le plus faible. Plus d’une famille sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté, dans un département ou le taux de chômage est particulièrement important, 33%, et touche notamment les plus jeunes.
Les difficultés auxquelles est confrontée la grande majorité des familles imposent une approche et une démarche plus sociales dans les rapports entre les agents de la fonction publique et l’usager réunionnais.
Cela nécessite donc de la part des agents plus de disponibilité et du temps passé à l’écoute et à l’information des usagers. Cet effort contribue à l’amélioration du service public et du civisme dans toutes ses dimensions.
A cela s’ajoute le fait que l’effectif de nos administrations à la Réunion est sans commune mesure avec aucun autre département comme l’illustrent les exemples suivants.

- S’agissant des Services Fiscaux, au niveau national, on compte 60 000 agents dans les services extérieurs pour 60 millions d’habitants, ce qui correspond donc à 1 agent pour 1 000 habitants.

- À La Réunion ce rapport est de 1 agent pour 1.684 habitants (460 agents pour 774 600 habitants), soit un écart de plus de 68% agent par habitant manquant.

- Au Trésor, la situation est à peu prés comparable : 1 agent pour 2 500 habitants à La Réunion, 1 pour 1 500 en métropole. Ce sous-effectif se traduit par un insuffisance flagrante des implantations de proximité. Par exemple, la ville de Saint-Denis avec 150.000 habitants ne compte qu’une trésorerie chargée du recouvrement ; aucun exemple similaire n’existe en métropole.

- Enfin, à la Douane, l’effectif est également totalement insuffisant pour un département, qui en plus de sa situation insulaire, a en charge le deuxième port de France en terme de déclarations.
Ce déficit en matière d’effectif est tel que cela n’est pas sans poser le problème de la considération de l’Etat à l’égard du citoyen réunionnais qui subit quotidiennement les conséquences d’un service public aussi exsangue. Ne pas donner de réponse à la hauteur du problème démontre que l’on occulte une situation qui, de plus, va s’aggraver compte tenu de l’évolution démographique de notre île qui n’a rien de commun là non plus avec celle de la métropole. (...)
Il faut d’ores et déjà adapter le service public à la Réunion de demain soit à une population d’un million d’habitants. Nous demandons de sortir de la logique de rationnement des emplois qui remet en cause ici de façon plus aiguë, du fait de la pénurie des moyens, la notion même de service public.
À situation spécifique, mesure spécifique : nous exigeons dès à présent, l’arrêt total des suppressions d’emploi et en concertation avec les organisations syndicales, une remise à niveau de l’effectif.


Le Ministre de la Fonction Publique arrive à La Réunion

Six syndicats de fonctionnaires menacent d’une grève nationale

Six fédérations de fonctionnaires menacent de faire grève en octobre si le ministre de la Fonction publique, Christian Jacob, n’ouvre pas des négociations salariales "d’ici fin septembre", selon des sources syndicales concordantes._"Nous envoyons une lettre commune au ministre Jacob lui intimant de nous fixer avant la fin septembre une date pour ouvrir les négociations salariales, faute de quoi on se réunira pour envisager les actions qui conviennent", a déclaré Charles Bonissol, Président de la fédération CFE-CGC des fonctionnaires._"A partir de sa réponse, on décidera si on fait grève en octobre", a précisé Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU au terme d’une intersyndicale réunissant six fédérations de fonctionnaires sur les sept (CGT, CFDT, FO, FSU, Unsa, CFE-CGC) au siège de FO._

En attendant la réponse du ministre, les syndicats ont convenu de "créer les conditions d’une mobilisation d’ampleur", a poursuivi Gérard Aschieri. _Selon les deux responsables syndicaux, les six fédérations de fonctionnaires ont par ailleurs exclu de rallier la grève des enseignants prévue le 28 septembre pour lui permettre "plus de lisibilité". Les syndicats de fonctionnaires dénoncent notamment une baisse de pouvoir d’achat estimée entre 6% et 7,3% depuis 2000, et la suppression de 15.000 postes de fonctionnaires d’État dans le budget 2007, dont 7.000 suppressions nettes dans l’Éducation.


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