Dispositif local d’accompagnement des associations réunionnaises

Accompagner pour pérenniser l’emploi

1er février 2005

Deux associations (Moring du Port et Un toit pour vivre) bénéficient déjà d’un accompagnement par le DLA.

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Avoir une utilité sociale, pour une association, c’est bien. Mais lorsque les emplois créés par l’association sont solides, c’est encore mieux. L’objectif principal du Dispositif local d’accompagnement (DLA) est d’accompagner les associations à utilité sociale pour qu’elles soient porteuses d’emplois pérennes.
Il s’agit de consolider l’activité de ces associations et de contribuer à la professionnalisation de leur organisation et de leur gestion. Avec l’engagement de partenaires, dont les collectivités locales, cela doit permettre à court et moyen terme de créer les conditions nécessaires pour que les emplois, dont ces associations sont porteuses, soient le plus possible des emplois pérennes.
"Cette opération a été lancée par le gouvernement en 2001, au moment où était célébré le centenaire de la loi de 1901 qui régit les associations", indiquait Jean-Paul Aygalent, représentant la Direction du travail. Aujourd’hui, la Direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DTEFP), la Caisse des dépôts et consignations, la Direction départementale de la jeunesse et des sports (DDJS), la Chambre régionale de l’économie sociale (CRES), les Conseils régional et départemental voient dans ce nouveau dispositif une occasion de raviver le tissu associatif, en pourvoyant à la pérennisation de ses effectifs en situation précaire.
Deux structures ont été choisies pour cet accompagnement durant le premier semestre 2004 : l’Association réunionnaise d’éducation populaire (AREP) et l’Association pour la promotion rurale (APR). Ils accueilleront, informeront et soutiendront les associations dans leur démarche de consolidation, d’autant que l’AREP et l’APR interviennent sur tout le territoire réunionnais, et sont mieux à même d’épauler le tissu associatif réunionnais par leur expérience solide de terrain.

150 associations pour l’année 2005

Le nombre d’associations suivies par les DLA est fixé à 150. C’est fort peu, quand on sait que notre pays compte 5.000 associations d’utilité sociale, qui emploient près de 17.000 salariés, dont plus de la moitié bénéficie d’une aide de l’État et des collectivités locales.
Tout se fera dans le temps, nous expliquent les différents partenaires. Le dispositif vient tout juste de naître, et les effets de cette mesure se feront sentir plus tard.
Pour l’heure, durant cette année, le DLA soutiendra prioritairement les associations qui emploient des emplois-jeunes. À l’horizon 2006, le dispositif pourra s’ouvrir à l’ensemble des structures de l’économie sociale et solidaire employant d’autres types de contrats aidés découlant du plan de cohésion sociale.
Il s’agira pour les deux DLA de faire un diagnostic de leur situation, définir les appuis dont les associations peuvent avoir besoin, prescrire l’intervention et les suivre ensuite tout au long du déroulement de leur projet associatif. La démarche doit être volontaire de la part des associations qui souhaitent profiter de ce soutien.
Les DLA n’ont pas pour vocation de financer les projets. Il s’agit résolument d’un soutien administratif et technique. Pour sa part, Jean-Paul Aygalent précise qu’il "faut que nous aidions les associations à évoluer quand cela est possible, d’une logique de subvention vers une logique de facturation de prestations pour les services qu’elles rendent". Et de poursuivre : "certaines associations peuvent également, selon leurs activités, évoluer vers d’autres formes de statut et pourquoi pas celui d’entreprise".

360.000 euros

Pour réaliser leur mission, les DLA ont été dotés d’un fonds d’ingénierie abondé par l’Europe, l’État et la Caisse des dépôts et consignations (CDC), ainsi que de moyens spécifiques de fonctionnement par l’État et la CDC, soit un total de 360.000 euros mis à disposition pour mettre en œuvre ce projet ambitieux d’accompagnement des associations.
Le Conseil régional interviendra dans le cadre de son action en faveur de la formation, notamment les sessions de qualification. Le Département mobilisera des moyens par le biais du dispositif Crédit conseil sur certaines missions d’accompagnement (émergence et montage de projet, suivi de projet et gestion courante de l’association).
Par ailleurs, le Conseil général contribue au financement des investissements nécessaires à la constitution du Centre de ressources et d’animation (C2RA), à la charge de la CRES, de l’Association réunionnaise de valorisation des initiatives socio-économiques (ARVISE), et pour le milieu sportif, le Comité régional olympique et sportif (CROS).
Les avantages ne manquent pas pour les associations désireuses de bénéficier de ce dispositif. La procédure se veut personnalisée, en collaboration avec la structure, et en fonction des besoins et des difficultés identifiés. Cet accompagnement est entièrement inscrit dans la durée (3 ans) et le respect des valeurs et du projet de l’association, n’omettant de trouver toutes les pistes financières adaptées, notamment en développant les capacités d’autofinancement par l’activité qu’elle assure. Pour l’heure, deux associations inaugurent ce dispositif, à savoir les associations Moring du Port et Un toit pour vivre.

Bbj


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