Rapport de l’OCDE

Agir en profondeur contre les inégalités

22 mai 2015

Quelques jours après la publication du rapport annuel de l’Organisation Internationale du Travail sur la précarité de l’emploi dans le monde, l’OCDE vient de tirer la sonnette d’alarme sur l’accroissement des inégalités, notamment en France.

La Réunion souffre des inégalités avec la moitié de la population sous le seuil de pauvreté. Le PCR demande au Conseil économique, social et environnemental de se saisir de cette question.

L’OIT révèle que « les inégalités de revenu ont atteint des niveaux record dans la plupart des pays de l’OCDE et se maintiennent à des niveaux plus élevés encore dans de nombreuses économies émergentes ». Dans la zone OCDE, les 10 % les plus riches de la population dans la zone OCDE ont un revenu d’activité qui est 9,6 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres, alors que la proportion était de 7,1 dans les années 1980 et 9,1 dans les années 2000, selon un nouveau rapport de l’OCDE, appelé « Tous concernés : Pourquoi moins d’inégalités profite à tous ».

Un point critique

« Nous avons atteint un point critique. Les inégalités dans les pays de l’OCDE n’ont jamais été aussi élevées depuis que nous les mesurons », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, lors du lancement du rapport, à Paris. Ce dernier a indiqué que « les données montrent que de fortes inégalités nuisent à la croissance ».
« L’action politique devrait être motivée tant pour des raisons économiques que pour des raisons sociales. En ne s’attaquant pas au problème des inégalités, les gouvernements affaiblissent le tissu social dans leur pays et compromettent leur croissance économique à long terme » a ajouté ce dernier.

En France, entre 2007 et 2011, les inégalités ont augmenté plus nettement que dans les autres pays de l’OCDE. Le coefficient de Gini* de la France, qui mesure les écarts de patrimoine et de revenus entre les individus, est passé de 0,293 à 0,309 sur cette période. « Il s’agit d’une rupture importante par rapport à la tendance de long terme, puisque depuis les années 1980, les inégalités étaient relativement stables en France, alors qu’elles étaient en augmentation dans un certain nombre de pays, comme l’Allemagne ou les États-Unis », constatent les auteurs du rapport.

Le rapport préconise « de se préoccuper des conditions de travail », car l’augmentation de la part des personnes travaillant à temps partiel, sous contrat à durée déterminée ou comme travailleur indépendant est « un facteur important de l’accentuation des inégalités ».

Les jeunes sont les plus touchés, car 40 % d’entre eux occupent un emploi atypique et la moitié environ des travailleurs temporaires ont moins de 30 ans. Le rapport propose de « faire davantage pour réduire les écarts entre hommes et femmes ». Les femmes sont certes plus nombreuses à travailler mais 16 % d’entre elles ont un emploi non rémunéré et elles ont un salaire inférieur de 15 % par rapport à celui des hommes.

Il y a nécessité à réduire les inégalités

Le rapport met en évidence l’accentuation des inégalités et le peu d’opportunités sur le marché du travail qui freinent à la croissance économique à long terme. " À mesure que les inégalités augmentent, les familles des catégories socio-économiques inférieures connaissent une baisse significative du niveau d’éducation et de compétences, ce qui implique un gaspillage important de potentiel et une moindre mobilité sociale », a indiqué la note de synthèse du rapport.

Pour réduire les inégalités et stimuler une croissance inclusive, l’OCDE a estimé que les gouvernements devraient « promouvoir l’égalité entre hommes et femmes en matière d’emploi ; élargir l’accès à de meilleurs emplois ; et encourager le renforcement des investissements dans l’éducation et les compétences tout au long de la vie active ».

Ces mesures seraient possible via la redistribution de l’impôt et des transferts,, comme moyen « efficace de réduire les inégalités ». L’organisation a constaté une efficacité décroissante des mécanismes de redistribution, dans de nombreux pays, raison pour laquelle, les politiques publiques » doivent garantir que les individus les plus riches, et aussi les entreprises multinationales, paient leur part de la charge fiscale ».

SaiLin

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