L’ensemble des collectivités locales solidaires des emplois-jeunes menacés de perdre leur emploi

Aide-éducateurs : les élus alertent le gouvernement

15 mai 2004

Hier, les présidents des Conseils régional, général et de l’Association des Maires - Paul Vergès, Nassimah Dindar et Jean-Louis Lagourgue - ont adressé une lettre au recteur, suite à la réunion de mercredi sur le reclassement des contrats “aidés” de l’Éducation nationale en assistants d’éducation. Tous ensemble ils demandent au responsable de l’Académie « d’alerter sans délais le Ministre de l’Éducation Nationale » afin que tous les aide-écucateurs soient recrutés. Nous publions ce courrier ci-après.

Raymond Mollard et Yvon Virapin (vice présidents du Conseil régional), Jean-Hugues Ratenon (président du MCP) et la députée Huguette Bello devant le rectorat mercredi avec les aide-éducateurs en fin de contrat. (photo Imaz Press Réunion)

"Monsieur le Recteur,
Nous tenons à vous adresser nos remerciements pour l’organisation de la réunion au Rectorat le 12 mai courant. Cet échange nous a permis de mesurer avec précision la gravité de la situation où se trouvent actuellement un grand nombre d’aide-éducateurs, dont l’avenir professionnel est fortement compromis.
En effet, nous avons bien noté l’insuffisance manifeste des 150 supports “Équivalents Temps Plein” - ETP - (correspondant à quelque 300 emplois d’assistants d’éducation) prévus à la prochaine rentrée scolaire, face au nombre important de candidats inscrits (1.300) à ce dispositif, et dont plus des deux tiers sont constitués d’aide-éducateurs (800).
C’est pourquoi, par courrier ci-joint en date du 13 mai 2004, nous avons décidé d’un commun accord, d’alerter sans délais le Ministre de l’Éducation Nationale sur l’urgence et l’impérieuse nécessité d’apporter une solution qui préserve l’insertion professionnelle de ces jeunes.
Aussi, une proposition de renforcement du contingent initial d’assistants d’éducation a été formulée en ce sens lors de notre rencontre.
Ainsi, nous paraît-il primordial que les aide-éducateurs postulant actuellement sur ce dispositif soient prioritaires dans les choix qui seront opérés dans le cadre du prochain recrutement des 300 emplois cités.
En conséquence, nous sollicitons votre haute bienveillance afin que cette priorité soit très largement intégrée dans les décisions qui seront prises..."


Le ministre interpellé par les présidents des collectivités

Incontestablement, l’État doit assumer ses responsabilités : il propose 300 postes d’assistants d’éducation, alors que les aide-éducateurs en fin de contrat sont 800. Pour les collectivités, il n’y pas d’"équivoque" : le recrutement de tous les aide-éducateurs doit passer par "une dotation complémentaire en faveur de l’Académie de La Réunion", précise le courrier du 13 mai adressé au ministre de l’Éducation nationale par les trois collectivités sous les signatures de Paul Vergès, Nassimah Dindar et Jean-Louis Lagourgue.

"Monsieur le Ministre,
Nous avons l’honneur d’attirer votre attention sur la situation extrêmement difficile des aide-éducateurs dont les contrats de travail sont arrivés à terme et qui se trouvent dans un état de précarité, obérant leur avenir ainsi que celui de leur famille.
À la demande de ces jeunes qui sont déterminés à poursuivre leur activité, nous avons décidé d’unir nos efforts pour accompagner et soutenir leurs démarches auprès des autorités académiques, afin de trouver en urgence une solution qui permette de préserver leurs emplois.
Comme vous le savez, la participation des aide-éducateurs au bon fonctionnement des écoles, des collèges et des lycées est avérée et reconnue par l’ensemble de la communauté éducative.
En outre, la diminution en cours de la présence d’adultes sous contrats (CES, CEC et AED) au sein des établissements se traduit très souvent par une dégradation rapide des conditions de sécurité. Certains établissements, tels que le Lycée professionnel de Saint-Pierre, le Lycée Jean Hinglo (Le Port) et le Lycée Professionnel Jean Perrin (Saint-André), en ont déjà fait la triste expérience.
Nous avons ainsi entrepris une démarche commune auprès du Recteur, Christian Merlin, qui nous a confirmé l’écart entre les prévisions de créations de postes (150 ETP) pouvant permettre le recrutement d’environ 300 assistants d’éducation, et le nombre d’aide-éducateurs en fin de contrat (800) postulant sur ce dispositif pour la prochaine rentrée scolaire.
Dès lors, il apparaît, sans équivoque, que tous les aide-éducateurs ne pourront être recrutés sans une dotation complémentaire en faveur de l’Académie de La Réunion.
Lors de la réunion de travail à laquelle nous avons participé [le 12 mai] à l’invitation du Recteur, nous lui avons demandé que les aide-éducateurs en fin de contrat soient affectés prioritairement sur les nouveaux postes d’assistants d’éducation dès la prochaine rentrée.
Compte tenu du décalage entre le nombre de postes prochainement ouverts et le nombre d’aide-éducateurs candidats, nous avons invité le Recteur à formuler auprès de l’administration de l’Éducation Nationale une demande de dotation complémentaire pour l’Académie de La Réunion, afin de permettre aux aide-éducateurs qui en ont fait la demande d’être affectés sur le nouveau dispositif d’assistants d’éducation.
Nous vous prions de bien vouloir prêter une attention particulière, à notre requête en tenant compte de la situation socio-économique difficile de notre île..."


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