Pouvoir d’achat : nouvelle preuve de l’aggravation de la situation

Alimentation : plus de 10% d’inflation

15 septembre 2008

Le nouvel indice des prix à la consommation de l’INSEE rendu public aujourd’hui confirme l’aggravation de la situation. Sur les douze derniers mois, les prix dans l’alimentation ont augmenté de plus de 10%. Cette inflation touche particulièrement les plus démunis d’entre nous, pour qui les dépenses dans les produits de première nécessité constituent une part importante de leur budget. Pour redonner du pouvoir d’achat aux Réunionnais, l’Etat peut prendre des décisions. Il peut baisser la TVA sur les produits de première nécessité, augmenter les retraites, le SMIC et les minima sociaux.

Alors que la moitié des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté, la hausse des produits alimentaire a dépassé 10% sur les 12 derniers mois.
(photo Toniox)

L’évolution des prix au mois d’août vient confirmer la tendance : la situation s’aggrave. L’INSEE constate que c’est le sixième mois consécutif de hausse des prix. Cette inflation est tirée par le haut par l’alimentation.
Au mois d’août, ces produits de première nécessité ont augmenté de 1,2%. Sur un an, l’augmentation des prix dans l’alimentation est de 10,2%. Elle touche les produits frais (+11,6%) et les autres produits (+10,1%).
A l’intérieur de ce secteur, des spectaculaires augmentations sont relevées. Le riz, aliment de base des Réunionnais, a vu son prix augmenter de 35% depuis un an. Quant à l’huile de tournesol, la hausse frôle les 50%.
Ces hausses concernent les produits de première nécessité, c’est dire que les plus pauvres d’entre nous sont directement visés.
Récemment déjà, l’INSEE soulignait que la moitié de la population réunionnaise vivait sous le seuil de pauvreté. Cela montre toute la fragilité de notre société, et rappelle que sa structure n’a rien à voir avec celle de la France.
C’est dans ce contexte que cette hausse vertigineuse des prix se déroule.
Cela rend l’action d’autant plus urgente. Et à La Réunion, l’Etat a les moyens de redonner du pouvoir d’achat.
Concernant les revenus tout d’abord, il est à noter que sur les douze derniers mois, les prix dans l’alimentation ont augmenté bien plus vite que le montant des revenus fixés par l’Etat, qui concernent une très grande partie de la population, notamment les plus pauvres : les retraites, le SMIC, le RMI et les autres minima sociaux.
Résultat : toutes les familles qui vivent avec des revenus dépendants de décisions du gouvernement ont vu leur pouvoir d’achat se réduire dramatiquement.

TVA : entre 2,1 et 8,5%

Ensuite, sur la question des prix, l’Etat a aussi les moyens d’agir. À l’exception du riz, tous les produits de première nécessité sont taxés par la TVA. Dans les DOM, le taux de cet impôt est fixé par l’Etat, sans qu’il ait des comptes à rendre à la Commission européenne. Pour preuve, rappelons que depuis 1954, la TVA n’existe pas en Guyane, alors qu’elle s’applique en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion.
Rappelons également que depuis plus de 20 ans, l’octroi de mer sur les produits de première nécessité n’existe plus. Il n’y a que pour le pain et le riz que la TVA est à taux zéro. Sur tous les autres produits de première nécessité, les Réunionnais paient une TVA égale à 2,1 ou 8,5%. Par ailleurs, la TVA, au contraire de l’octroi de mer, s’applique également sur les services. Cela explique pourquoi chaque année, les recettes de la TVA dépassent de 100 millions d’euros celles de l’octroi de mer.
Or, c’est précisément sur les produits où l’octroi de mer ne s’applique pas que l’inflation est la plus importante. On voit donc tout de suite qui dispose des marges de manœuvre pour redonner du pouvoir d’achat aux Réunionnais.
Le dernier indice des prix à la consommation de l’INSEE est un nouveau signe de l’aggravation de la situation. Les chiffres montrent l’ampleur de la crise.
Touchés par la pénurie d’emplois et de logements, les Réunionnais voient leur pouvoir d’achat se réduire. Ces trois questions essentielles appellent à des réponses urgentes.

Manuel Marchal


Le communiqué de l’INSEE

Huile : 48% d’augmentation à La Réunion

Voici le communiqué de l’INSEE publié à l’occasion de la diffusion de l’indice des prix à la consommation à La Réunion.

« Au mois d’août 2008, pour le sixième mois consécutif, l’indice des prix à la consommation des ménages poursuit sa progression. Sur un mois, l’augmentation s’élève à 0,3 %. Elle s’élève à 1,2 % sur le trimestre et à 3,6 % sur les douze derniers mois.
La progression de l’indice d’ensemble résulte de la hausse des prix dans l’alimentation et l’énergie.

Hausse importante de l’huile, du riz et des tomates
Les prix de l’alimentation progressent de 1,2%. Des hausses de prix importantes touchent les huiles alimentaires (+5,2%) et le riz (+7,5%). Les prix des produits frais augmentent de 0,5%, en particulier les légumes frais (+1,9%), principalement les tomates.
En glissement sur un an, le prix du riz long a augmenté de 3 %, celui de l’huile de tournesol de 48%. A contrario, les prix des salades, du sucre et de l’eau sont restés stables.

+ 2,6% pour les carburants
Les prix de l’énergie sont en progression de 1,5%. Les carburants ont augmenté de 2,6%, alors que la bouteille de gaz est en recul ce mois-ci de 2,4%.
Sur un an, la bouteille de gaz a subi une augmentation de 7,6%, le super sans plomb a augmenté pour sa part de 6,5%.

- 0,1% pour les produits manufacturés
Quelques promotions dans le secteur de l’habillement et des chaussures explique le recul de 0,1% des prix des produits manufacturés

Stabilité des prix des services et du tabac
Globalement les prix des services sont restés stables sur un mois, grâce notamment à la baisse des prix des transports aériens. Le tabac est stable.

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