Accord COSPAR-MEDEF pour l’augmentation des salaires : victoire de la mobilisation

Amplifier la victoire par l’extension à tous de la hausse du pouvoir d’achat

27 mai 2009, par Risham Badroudine

La mobilisation massive des Réunionnais autour du COSPAR a permis d’obtenir la satisfaction de plusieurs revendications urgentes (carburants, gaz, tarifs bancaires, baisse des prix de 254 produits de première nécessité…). La lutte menée par le COSPAR a également abouti à un accord interprofessionnel signé entre le Medef et les syndicats. Il prévoit un bonus pour les salariés touchant jusqu’à 2,16 SMIC. Environ 100.000 personnes vont bénéficier d’une augmentation de leur revenu versé par le chef d’entreprise et dont près de 80.000 percevront 100 euros mensuels de l’Etat au titre de l’aide au bas salaire. Les 100 euros versés par l’Etat au titre du RSTA (Revenu Supplémentaire Temporaire d’Activité) et la contribution des employeurs ne concernent pas les bénéficiaires des minima sociaux, rien d’équivalent n’est prévu pour eux.

La mobilisation massive des Réunionnais autour du COSPAR a permis d’obtenir la satisfaction de plusieurs revendications urgentes. Rappelons que grâce à cette lutte, les prix de carburants et du gaz (-3 euros) ont baissé à La Réunion. C’est le cas également pour les produits de première nécessité et en particulier l’alimentation. A partir du 8 avril 2009 est entrée en vigueur la baisse des prix sur 254 produits. Le 31 mars, le COSPAR, le préfet, la Fédération du commerce et de la distribution, le Collectif des petits commerçants de La Réunion et les producteurs locaux ont signé un document intitulé "Principe d’accord sur la baisse des prix". Cet accord a permis une baisse des prix compris entre 5% et 20% selon les produits.
A cela s’ajoute la baisse des tarifs bancaires, le gel des loyers et l’augmentation des salaires jusqu’à 2,16 fois le SMIC.

Patronat RSTA
SMIC à 1,4 SMIC 50 euros 100 euros
1,4 SMIC à 2 SMIC 60 euros
2 SMIC à 2,16 SMIC 55 euros


Cette augmentation est bienvenue dans cette période de crise, d’autant plus que la dernière enquête de conjoncture d’Ipsos océan Indien portant sur le premier trimestre 2009 fait ressortir que 25% des Réunionnais déclarent se priver et réduire leurs dépenses alimentaires quotidiennes. C’est 8% de plus qu’il y a un an à la même époque. La consommation courante (produits de première nécessité) a atteint sur cette période son niveau le plus bas depuis l’existence du baromètre (2003).

L’Etat doit mettre 100 euros pour tous

Suite à cette revendication du COSPAR sur l’augmentation des revenus, l’Etat versera également un RSTA (Revenu Supplémentaire Temporaire d’Activité) de 100 euros par mois jusqu’à mise en œuvre du RSA pour les salaires allant du SMIC à 1,4 SMIC. Mais cette mesure ne concerne pas la population vivant en dessous du seuil de la pauvreté et en particulier les personnes bénéficiaires des minima sociaux. Or, près de 270.000 personnes dépendent de ces minima sociaux (RMI, API, RSO, AAH…) sur notre île.
Or, rappelons que, selon l’Insee, l’inflation frappe aujourd’hui davantage les revenus modestes.

Les inégalités monétaires ont toujours été plus prononcées à La Réunion qu’en France. Cette plus forte disparité est confirmée par les indicateurs tels que l’indice de Gini ou le rapport inter-décile. Selon l’Insee, les individus les plus aisés de la population ont un niveau de vie cinq fois supérieur au plus modestes à La Réunion. Pour la France, ce rapport est de 3,6. Par rapport à 2001, les indicateurs mettent en évidence une accentuation des inégalités monétaires dans l’île. Celle-ci s’explique par une évolution différenciée des niveaux de vie, les hausses ayant essentiellement profité aux plus aisés. Il faut réduire ce fossé et non continuer à le creuser.
Les 270.000 personnes dépendant des minima sociaux sont les personnes qui sont le plus dans le besoin car leurs ressources sont inférieures à 500 euros par mois en moyenne. Or, ces personnes ne bénéficieront pas des 100 euros versés par l’Etat.

Risham Badroudine


La CGPME pas d’accord

L’accord signé ne concerne que les entreprises adhérentes au Medef (soit 100.000 salariés). La CGPME, qui est l’autre organisation patronale, a refusé de participer à la réunion et de signer le protocole d’accord. Selon son Président Pascal Thiaw-Kine, « nous ne pouvons pas signer un document dont les justifications sont politiques avant d’être économiques ». Les membres de la CGPME ont rappelé en revanche leur attachement à la mise ne place de contrats d’intéressement dans toutes les entreprises.

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