Deuxième journée de la visite de la ministre des Outre-mer

Annonces sur l’emploi : plus de défiscalisation et 1000 contrats aidés supplémentaires mais des contreparties demandées aux entreprises

30 novembre 2018, par Manuel Marchal

Les annonces sur l’emploi d’Annick Girardin s’inscrivent dans les politiques menées depuis des décennies par les gouvernements qui se succèdent : défiscalisation et emplois aidés. La nouveauté réside dans les contreparties qui seront exigées aux bénéficiaires de ces aides dans les domaines de l’emploi, des prix et du dialogue social.

Hier soir, Annick Girardin a fait une seconde déclaration à la presse en conclusion de son deuxième jour de visite. A ce moment-là, la ministre avait notamment rencontré la totalité des maires ou de leurs représentants, l’intersyndicale, les représentants des agriculteurs, et des gilets jaunes du Nord, du Sud et de l’Ouest.

Au lendemain d’annonces sur le social qui avaient peu convaincu, Annick Girardin était à la sous-préfecture de Saint-Pierre pour discuter avec des gilets jaunes du Sud. La tension était très forte, le portail du bâtiment n’y a pas résisté. Néanmoins, des gilets jaunes du Sud ont pris acte de l’évolution de l’évolution et ont demandé de lever la pression.

La ministre a ensuite rencontré des agriculteurs avant de rencontrer le monde agricole. Elle s’est ensuite rendue à la sous-préfecture de Saint-Benoît pour une réunion avec les maires de l’Est. À cet échange s’en est ajouté un autre non prévu initialement avec des gilets jaunes de l’Est.

Engagement réciproque

Annick Girardin a conclu sa journée par une déclaration devant la presse. Cette fois, il était question de l’emploi. Elle a décliné des mesures s’inscrivant dans un plan de 2,6 milliards d’euros à tout l’outre-mer La ministre a annoncé 1000 contrats aidés supplémentaires pour 2019, dont 500 CDI à destination du secteur privé et 500 pour les associations, les postes devront être pourvus avant la fin de l’année, et les recrutements confiés exclusivement à Pôle emploi. Elle a également indiqué un dispositif « zéro charge » pour les salaires autour du SMIC. « Nous avons voulu favoriser les secteurs de la production locale : l’industrie, l’agriculture, le tourisme, le BTP et l’environnement. Ce sont près de 40 millions d’euros de charges en moins dans ces secteurs pour La Réunion. » Pour ces secteurs, il est question de zones franches d’activités : « l’imposition sur les sociétés sera deux fois plus faible qu’à l’île Maurice ».

La nouveauté réside dans l’obligation d’un engagement réciproque. Les aides devront automatiquement déboucher sur des contreparties sur l’emploi, les prix et le dialogue social. Un « compteur emploi » devra être mis en place.

Les collectivités sollicitées

La ministre a également indiqué que la défiscalisation industrielle sera prolongée jusqu’en 2025. « La Réunion peut attendre près de 500 millions entre 2019-2022 pour relancer l’activité économique et créer concrètement des emplois si les collectivités sont au rendez-vous ». « Les projets que nous financerons, ils ne seront pas décidés depuis Paris, ils le seront avec les Réunionnais, avec chacune des collectivités. Ces projets, je propose aux maires de les choisir avec vous, d’associer les citoyens plus directement aux choix opérés. Car j’entends le besoin d’une démocratie plus participative », a-t-elle souligné.

Outre la confirmation du maintien de l’APL accession pour les dossiers des familles en cours d’instruction, la ministre a annoncé la création d’une conférence sur le logement afin notamment « de construire plus de logements sociaux mais moins cher ».
Ces annonces seront sans doute au cœur des discussions avec les acteurs économiques aujourd’hui à la préfecture.

M.M.

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