Appel à la grève lancé par le SGPEN-CGTR

4 mars 2008, par Sophie Périabe

Le jeudi 6 mars, un appel à la mobilisation générale et à la grève est lancé par le SGPEN-CGTR pour demander la réintégration des personnels précaires et, plus généralement, pour dire non à la précarité et à l’exclusion. Des perturbations sont donc à prévoir, notamment dans les établissements scolaires de l’île puisque le mouvement est soutenu par le corps enseignant ainsi que les parents d’élèves FCPE.

C’est pour lutter contre la précarité du travail que le SGPEN-CGTR se bat depuis des années. Contre le CNE, les CAV, CAE, et autres contrats du même genre. Et d’ailleurs, récemment, le CNE a été déclaré non-conforme au Code du travail et les employeurs ont désormais l’obligation de transformer ces contrats précaires en CDI. « Il s’agit là d’une question de Droit du travail en général et pas seulement dans l’Éducation nationale », indique Patrick Corré, responsable du SGPEN-CGTR. En effet, on constate aujourd’hui que la précarité touche tous les secteurs d’activités, et cela rend légitimes la démarche du SGPEN-CGTR et le souhait de transformer les emplois précaires en emplois durables.
Le mouvement a aussi reçu le soutien de la confédération CGTR pour le défilé qui sortira à 10h du Petit Marché à Saint-Denis, pour arriver à la Préfecture. Les personnels précaires de l’Éducation nationale seront en tête du cortège, « pour lancer un signal fort aux autorités ; car, il faut le savoir, notre académie est la plus précaire de France », souligne Patrick Corré.
« La coupe est pleine dans les établissements. D’ailleurs, cela se manifeste par les mouvements de contestation en début de semaine au lycée de l’Horizon, hier, au lycée Le Verger ». Le manque de personnels se fait sentir dans les établissements et cela entraîne des dysfonctionnements, « les gens sont au bout du rouleau, du coup, il y a beaucoup de congés maladie ». Selon Patrick Corré, au collège du Gol, le Principal a été obligé de fermer la cantine scolaire par manque de personnels. Il est donc essentiel que les autorités publiques trouvent les moyens pour que les établissements scolaires retrouvent un fonctionnement normal.

Le CUI entraînerait une baisse des salaires déjà misérables

Après 10 ans de service, pour certains, l’État leur propose un autre contrat précaire avec en prime une baisse de salaires. En effet, « la plupart des CAE étaient des contrats de 30 heures, or, le CUI est un contrat de 26 heures, donc ces personnes devront encore supporter une baisse de leur salaire d’environ 85 euros par mois, sur un salaire déjà misérable », et ne parlons pas du pouvoir d’achat et de l’augmentation des prix.
Toujours selon le secrétaire général SGPEN-CGTR, « le volet formation du CUI a du plomb dans l’aile », contrairement à ce qu’avait promis Martin Hirsch lors de la sa visite dans notre île.
Concernant la filière administrative et vie scolaire, « le recteur a adressé une lettre aux chefs d’établissement en date du 26 février 2008, leur demandant de recruter de nouvelles personnes pour les postes qui sont à renouveler. Mais ces derniers ont la possibilité de recruter qui ils veulent en vertu de leur autonomie ». Certains lycées ont donc choisi de reprendre ces anciennes personnes et notamment les lycées Le Verger, des Roches Maigres, de Stella, de la Rivière, pour ne citer que ceux-là.
D’autre part, depuis le départ des 777 personnels précaires, filières ouvrière et administrative confondues, 53 sur 180 TOS ont été pris en charge par le Département, sur ses fonds propres, en CUI. « Et on assiste toujours à cette partie de ping-pong entre l’Etat et les collectivités locales qui se rejettent la responsabilité des ces personnels. Mais pour nous, c’est l’Etat qui en est responsable puisque, c’est lui qui a embauché ces personnes, et leur contrat est signé par le chef d’établissement et non par la présidente du Conseil général ou le président du Conseil régional », insiste Patrick Corré.
Une ouverture à ce conflit sera peut-être possible lors de la table-ronde qui aura lieu à la mi-avril, après les vacances scolaires. Tous les parlementaires, à part Patrick Lebreton, ainsi que les présidents des collectivités locales ont déjà donné leur accord publiquement pour qu’enfin, une issue soit trouvée à ce conflit.

Sophie Périabe


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